🐬 Base Ligue Et Pays Fut 22 Multi Pays Multi Ligue

Ceprogramme est destiné à étudier et faire des statistiques sur le nouveau loto. []Il permet la gestion et mise à jour des tirages par Internet ainsi que le calcul des sorties, écarts, combinaisons, performance d'un numéro ou d'un groupe de numéros, de vérifier les gains obtenus pour une combinaison donnée et d'autres choses encore. Une fonction permet
Parmi les DĂ©fis de CrĂ©ation d’Equipe DCE du mode FUT de FIFA 22, EA propose des dĂ©fis permanents comme Hybride Ligues et Pays, MaĂźtre puzzle dont voici la solution. Ce DCE a donc pour but de vous faire gagner un Mega Pack Rare en Ă©change d’une Ă©quipe composĂ©e de joueurs de nationalitĂ©s diffĂ©rentes. Il est Ă©galement l’un des quatre DCE Ă  complĂ©ter afin de finir le bloc Hybride Ligues et Pays, permettant de remporter une tenue FUT ainsi que 13 000 crĂ©dits. A noter que ce challenge n’a pas de date de fin. Faut-il faire ce DCE ? Les DCE Hybrides doivent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s car ils sont gĂ©nĂ©ralement peu coĂ»teux mais surtout trĂšs rentables en raison des diffĂ©rentes rĂ©compenses obtenues. Via notre solution, le DCE Hybride Ligues et Pays, MaĂźtre puzzle Ă  l’honneur permet de remporter un Mega Pack Rare mais contribue Ă©galement Ă  obtenir une tenue FUT ainsi que 13 000 crĂ©dits. Recommandation OuiGain en crĂ©dit probable ? Oui DĂ©fi MaĂźtre puzzle, les critĂšres Ligues diffĂ©rentes Exactement 7NationalitĂ©s diffĂ©rentes Exactement 9Joueurs du mĂȘme club Maximum 3Note globale d’Equipe 82Collectif Exactement 85RĂ©compense Mega Pack RareFin du dĂ©fi Aucune limitePrix environ vous aurez besoin de 4 points de loyautĂ© Notre exemple de solution pour le DCE MaĂźtre Puzzle. Notre exemple de solution pour le DCE Hybride Ligues et Pays, MaĂźtre puzzle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avec le crĂ©ateur d’équipe de Futbin en anglais. Nos solutions sont des exemples de formation vous permettant de rĂ©aliser ces DCE au prix le moins cher possible sans disposer des cartes. Il est Ă©videmment possible de rĂ©aliser ces dĂ©fis avec d’autres cartes. Attention Ă©galement car le coĂ»t global de ces solutions peut Ă©voluer Ă  la baisse comme Ă  la hausse avec le temps. Vous pouvez retrouver la liste intĂ©grale des diffĂ©rents DCE live pour le mode FUT de FIFA 21 sur notre liste des DĂ©fis de CrĂ©ation d’Equipe DCE actifs. En outre, retrouvez tous nos guides ainsi que toute l’actualitĂ© du jeu sur notre portail FIFA 22.

CetteannĂ©e ce seront jusqu’à 75 Ă©tats membres qui se dĂ©partageront le titre de meilleur pays du monde en Esport, et ce sur 3 titres esportifs reconnus : Dota 2, PES et TEKKEN 7. Chaque jeu aura droit Ă  des qualifications nationales, pour ĂȘtre sĂ»r de ne sĂ©lectionner que les meilleurs.

RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s FondĂ©e en 1928 par Magnus Hirschfeld, la Ligue Mondiale pour la RĂ©forme Sexuelle entendait rassembler mĂ©decins et profanes » dans le but de diffuser dans l’opinion publique les acquis de la nouvelle science sexuelle » et d’influencer les gouvernements dans un sens progressiste, sur des questions aussi variĂ©es que le contrĂŽle des naissances, le mariage et le divorce, l’homosexualitĂ©, la prostitution ou l’eugĂ©nisme. TrĂšs vite pourtant, elle fut dĂ©chirĂ©e entre des tendances contradictoires, et dans l’incapacitĂ© de mener Ă  bien ses objectifs, alors que la crise des annĂ©es trente rendait son combat pour une nouvelle morale sexuelle rationnelle et humaniste de plus en plus utopique et que son pouvoir d’action se trouvait limitĂ© Ă  la tenue de CongrĂšs et Ă  la dĂ©nonciation des lois injustes. The World League for Sexual Reform was created in 1928 by Magnus Hirschfeld in order to bring about “a new attitude towards all sexual questions, based on the findings of sexual science”. Gathering together doctors and lay persons, it aimed to influence governments on controversial issues such as birth control, marriage, divorce, homosexuality, prostitution or eugenics but was rapidly torn up between contradictory trends and unable to achieve its goals. At a time of economic, social and international crises, the League’s appeal to a new rational and humanist sexual moral seemed more and more utopian, even more so with its action limited to the holding of Congresses and to the denunciation of unfair laws through uncommitted de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1 Magnus Hirschfeld, Ă©voquant le combat des suffragettes dans son discours d’ouverture du 3Ăšme Cong ... Ce qui Ă  cette Ă©poque Ă©tait regardĂ© comme excentrique et Utopique en est maintenant venu Ă  ĂȘtre acceptĂ© comme une Ă©vidence dans presque tous les pays civilisĂ©s. »1 2 Hirschfeld avait fondĂ©, en 1897, le WhK Wissenschaftlich-humanitĂ€res Komitee ComitĂ© Scientifiq ... 1Les fondements de la sexologie furent posĂ©s, Ă  partir de la fin du xixe siĂšcle, Ă  travers les Ɠuvres de Krafft-Ebing et Freud en Autriche, d’Iwan Bloch, Magnus Hirschfeld et Albert Moll en Allemagne, d’Havelock Ellis en Angleterre et d’Auguste Forel en France. Cette nouvelle science de la sexualitĂ© », prĂ©occupĂ©e par les troubles sexuels, Ă©prise d’hygiĂ©nisme, mais aussi sĂ©duite par le projet eugĂ©niste, se voulait porteuse d’utilitĂ© sociale. De nombreux mĂ©decins s’engagĂšrent alors activement dans le dĂ©bat sur la sexualitĂ©, croisant la route des mouvements de rĂ©forme sexuelle, qu’ils soient d’inspiration nĂ©o-malthusienne, fĂ©ministe, et/ou libertaire. Ces diffĂ©rents courants allaient trouver, Ă  partir de 1928, la possibilitĂ© de conjuguer leurs efforts au sein d’une mĂȘme organisation, la Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle sur une base scientifique FondĂ©e par Magnus Hirschfeld, cĂ©lĂšbre pour sa lutte en faveur de la reconnaissance des homosexuels en Allemagne, elle s’inscrivait logiquement dans le prolongement de ses actions antĂ©rieures2 faire progresser les droits des minoritĂ©s sexuelles par la rĂ©flexion scientifique, lĂ©gitimer les revendications homosexuelles en les intĂ©grant dans le mouvement pour la rĂ©forme sexuelle. 3 Riese, Leunbach 1929 14. 4 Riese, Leunbach 1929 14. 2 La Ligue prenait naissance dans une pĂ©riode de crise sexuelle »3 marquĂ©e par les affrontements, plus ou moins violents selon les pays, autour du birth control et de l’examen prĂ©nuptial, du divorce et de la prostitution, de l’homosexualitĂ© ou du dĂ©pistage des dĂ©gĂ©nĂ©rescences ». Ce climat de tension transparaissait dans le vƓu Ă©mis par la Ligue d’atteindre les objectifs fixĂ©s en faisant appel Ă  l’intellect, et non aux Ă©motions » et de soigneusement s’abstenir d’attaques personnelles contre les opposants »4. Pourtant, la allait ĂȘtre dĂ©chirĂ©e entre des tendances contradictoires, alors mĂȘme que la montĂ©e des pĂ©rils, la crise Ă©conomique et sociale des annĂ©es 30 et l’arrivĂ©e des nazis au pouvoir en Allemagne rendaient le combat pour la rĂ©forme sexuelle de plus en plus difficile Ă  mener dans une perspective qui se voulait Ă  la fois scientifique et apolitique. La Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle, une utopie scientifique ? 5 Les actes des CongrĂšs Berlin, 15-20 Septembre 1921 ; Copenhague, 1-5 Juillet 1928 ; Londres, 8-1 ... 6 Voir note 21. 7 Les changements Ă  la Constitution pouvaient ĂȘtre faits Ă  la majoritĂ© simple et devaient ĂȘtre soum ... 3 La Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle fut officiellement fondĂ©e lors du CongrĂšs de Copenhague5 qui se tint du 1er au 5 juillet 1928. C’est durant ce CongrĂšs, historiquement le deuxiĂšme de la Ligue, aprĂšs celui de Berlin de 19216, que furent prĂ©sentĂ©s les objectifs, le programme, la constitution et les principes fondamentaux de la Ligue ainsi que les grandes lignes de son organisation, mĂȘme si ces textes connurent par la suite des amĂ©nagements parfois importants7. Le pouvoir dĂ©cisionnel revenait au PrĂ©sident de la Ligue, aidĂ© d’un ComitĂ© Central exĂ©cutif de 5 membres, qui devaient thĂ©oriquement se rĂ©unir tous les trimestres, ainsi qu’à un ComitĂ© International composĂ© de reprĂ©sentants trois au maximum des pays membres, Ă©lu lors de l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale qui se tenait Ă  l’occasion du CongrĂšs International. Le siĂšge habituel de la Ă©tait situĂ© Ă  Berlin, dans l’Institut pour la Science Sexuelle Institut fĂŒr Sexualwissenschaft de Magnus Hirschfeld, ce qui marquait bien la prĂ©pondĂ©rance, Ă  ses origines, de la sexologie allemande. 8 Riese, Leunbach 1929 9. 9 Anita Grossmann 1995 120 souligne ainsi les convergences entre le programme de la et ... 4 Une rĂ©solution gĂ©nĂ©rale rĂ©sumait les ambitions de la Ligue, et identifiait les cibles privilĂ©giĂ©es de son action Le CongrĂšs International pour la RĂ©forme Sexuelle sur une Base Scientifique en appelle Ă  toutes les lĂ©gislatures, Ă  la presse et aux peuples de tous les pays pour aider Ă  crĂ©er une nouvelle attitude sociale et lĂ©gale basĂ©e sur la connaissance qui a Ă©tĂ© acquise grĂące Ă  la recherche scientifique en matiĂšre de biologie sexuelle, de psychologie et de sociologie Ă  l’égard de la vie sexuelle des hommes et des femmes »8. Le programme de la Ligue reprenait celui Ă©laborĂ© par Magnus Hirschfeld pour le CongrĂšs de Berlin 1 l’égalitĂ© politique, Ă©conomique et sexuelle des hommes et des femmes ; 2 la libĂ©ration du mariage et spĂ©cialement le divorce de la tyrannie de l’Eglise et de l’Etat ; 3 le contrĂŽle de la conception, de maniĂšre Ă  ce que la procrĂ©ation ne soit engagĂ©e que de maniĂšre volontaire et responsable ; 4 l’amĂ©lioration de la race par l’application des connaissances eugĂ©niques ; 5 la protection de la mĂšre cĂ©libataire et de l’enfant illĂ©gitime ; 6 une attitude rationnelle Ă  l’égard des personnes sexuellement anormales, et spĂ©cialement Ă  l’égard des homosexuels, hommes et femmes ; 7 la prĂ©vention de la prostitution et des maladies vĂ©nĂ©riennes ; 8 les perturbations de l’instinct sexuel doivent ĂȘtre regardĂ©es comme des phĂ©nomĂšnes plus ou moins pathologiques, et non, comme par le passĂ©, comme des crimes, des vices ou des pĂ©chĂ©s ; 9 ne doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme criminels que les actes sexuels qui portent atteinte aux droits sexuels d’une autre personne. Les actes sexuels entre adultes responsables, conclus d’un commun accord, doivent ĂȘtre regardĂ©s comme ne relevant que de la vie privĂ©e de ces adultes ; 10 une Ă©ducation sexuelle systĂ©matique ». Ces points ne diffĂ©raient pas sur l’essentiel de ceux mis en avant par les autres mouvements de rĂ©forme sexuelle, qu’ils soient progressistes ou rĂ©volutionnaires9, si ce n’est par l’attention particuliĂšre portĂ©e Ă  la question homosexuelle ainsi que par la volontĂ© d’envisager la question sexuelle de maniĂšre globale, et non pas branche par branche. 10 Ce journal ne vit jamais le jour. La branche espagnole produisit cependant deux exemplaires de Se ... 11 Riese, Leunbach 1929 23. 5 Forte de la notoriĂ©tĂ© de ses membres – Auguste Forel, Havelock Ellis et Magnus Hirschfeld Ă©taient prĂ©sidents d’honneur – et de sa vocation internationale, la Ligue entendait faire pression sur les gouvernements afin d’obtenir des rĂ©formes, notamment en matiĂšre juridique et pĂ©nale, et contribuer Ă  l’information de l’opinion publique par la publication, ou le soutien Ă  la publication de travaux, qu’ils soient techniques ou de vulgarisation, Ă  condition qu’ils encouragent la rĂ©forme sexuelle sur une base scientifique », la production d’un Journal International de la RĂ©forme Sexuelle 10, la tenue de congrĂšs internationaux, la propagande par le biais de confĂ©rences, la fourniture d’informations aux lĂ©gislatures de tous les pays et une assistance en matiĂšre de lĂ©gislation sexuelle. Ces mĂ©thodes rappelaient celles employĂ©es par le WhK, qui avait fait de l’édition scientifique et du lobbying parlementaire les axes clĂ©s de son action, si ce n’est que la Ligue n’eut pas recours Ă  l’arme de la pĂ©tition. Dans une motion lue lors du CongrĂšs de Copenhague par Stella Croissant au nom de la Ligue de la RĂ©gĂ©nĂ©ration humaine », EugĂšne Humbert et Georges Hardy affirmaient ainsi ĂȘtre fermement convaincus que l’autoritĂ© des membres du CongrĂšs sera assez puissante pour contribuer Ă  faire que la question sexuelle ne soit plus la question tabou’ par excellence, mais soit soumise, sous tous ses aspects, Ă  la discussion scientifique et publique »11. 12 Dose 1999 243. 13 On compte 182 adhĂ©rents individuels, dont un tiers pour la branche britannique. Lors des votes, c ... 14 Reich 2003 103. 15 NĂ©anmoins Ivan Crozier remarque que le CongrĂšs de Londres ne prĂ©sentait qu’un panel restreint de ... 16 Haire, sexologue australien, homosexuel, juif, qui ne buvait pas d’alcool et souffrait de surpo ... 17 Norman Haire se plaça ainsi, lors du CongrĂšs de Londres, en situation de concurrence face Ă  Marie ... 6 La capacitĂ© d’attraction de la Ligue fut indĂ©niable. Si l’on comptait 70 dĂ©lĂ©guĂ©s internationaux Ă  Copenhague en 1928, ils Ă©taient 350 Ă  Londres en 1929, le Portugal Ă©tant le seul pays europĂ©en non reprĂ©sentĂ©, et 2000 Ă  Vienne en 1930. En 1932, la Ligue rassemblait 190 000 membres, la plupart rĂ©partis dans les diverses associations affiliĂ©es12. La Ligue se voulait avant tout le catalyseur d’actions nombreuses mais en partie dispersĂ©es. Le Bund fĂŒr Mutterschutz en Allemagne, la British Society for the Study of Sex Psychology BSSSP en Angleterre adhĂ©rĂšrent par exemple Ă  la Ligue et des branches nationales furent créées avec des succĂšs variĂ©s. L’adhĂ©sion Ă©tait aussi possible Ă  titre individuel13. On distingue, parmi les personnalitĂ©s de premier plan, Norman Haire et Dora Russell pour l’Angleterre, Margaret Sanger pour les États-Unis, Max Hodann et Helene Stöcker pour l’Allemagne, Victor Margueritte, EugĂšne Humbert et Georges Hardy pour la France, Alexandra KollontaĂŻ pour la Russie. L’affirmation de Wilhelm Reich selon laquelle la Ligue rĂ©unissait les sexologues et rĂ©formateurs les plus progressistes du monde entier»14 s’avĂ©rait justifiĂ©e15. C’était sans doute l’originalitĂ© majeure de la Ligue, par rapport Ă  certaines de ses concurrentes, comme l’INGESE Internationale Gesellschaft fĂŒr Sexualforschung d’Albert Moll, de faire se cĂŽtoyer, au sein d’une mĂȘme structure, mĂ©decins et profanes ». Le CongrĂšs de Londres de 1929, avec sa double direction d’un cĂŽtĂ© le gynĂ©cologue Norman Haire, premier sexologue sur Harley Street16, de l’autre la socialiste et rĂ©formatrice Dora Russell rĂ©sumait bien cette volontĂ© de convergence, qui n’allait pas parfois sans soulever l’irritation des mĂ©decins, soucieux des privilĂšges de l’expertise17. 18 Riese, Leunbach 1929 107. 19 Marcuse 1927, Greenwood 1931. 20 Haire 1930 xii. 21 Il cite notamment la publication du Zeitschrift fĂŒr Sexualwissenschaft 1908, la premiĂšre confĂ©r ... 7 Au-delĂ  de ces querelles de prééminence, cette tension, constante, entre principes scientifiques et objectifs rĂ©formistes, constituait Ă  la fois un atout et un handicap pour la Ligue. Une incertitude planait en effet sur la nature exacte de l’organisation et en particulier sur la maniĂšre dont elle entendait mettre la science au service de l’émancipation sexuelle. Selon le Dr Brupbacher Nous ne sommes pas et nous ne voulons pas ĂȘtre un club de discussion. Nous ne sommes pas davantage un congrĂšs d’endocrinologues ou de spĂ©cialistes ; nous ne sommes pas non plus simplement des sexologues, mais nous voulons aussi ĂȘtre des rĂ©formateurs sexuels »18. Comparativement aux autres congrĂšs19 qui se tenaient Ă  la mĂȘme Ă©poque, la Ligue consacrait d’ailleurs relativement peu de place au dĂ©bat sur la sexologie en tant que telle. Le statut de la discipline mĂȘme demeurait incertain. Comme le soulignait Hirschfeld, rendant hommage Ă  Iwan Bloch, ainsi qu’à ses deux collĂšgues Ellis et Forel, absents des CongrĂšs, la sexologie a grandi Ă  la dignitĂ© de science indĂ©pendante seulement depuis le dĂ©but du prĂ©sent siĂšcle »20 et s’il proposait une chronologie indicative des Ă©tapes de la constitution d’une vĂ©ritable science sexuelle21, il prenait soin d’inscrire l’émergence de celle-ci dans une perspective plus large celle des mouvements fĂ©ministes et abolitionnistes, de la ligue malthusienne et des groupements eugĂ©nistes, du WhK et de la sociĂ©tĂ© pour la rĂ©forme du mariage. La science, telle qu’elle Ă©tait ici dĂ©finie, ne pouvait se rĂ©sumer aux diffĂ©rentes branches qui la constituaient, qu’il s’agisse de la biologie, de la psychologie, de la psychanalyse, de la sociologie
, mĂȘme si celles-ci Ă©taient mises Ă  contribution. Il s’agissait bien plutĂŽt d’une utopie scientifique qui devait servir de base Ă  une nouvelle » morale, rationnelle et humaniste, permettant l’épanouissement de l’individu et disqualifiant dĂ©finitivement l’ » ancienne » morale, dĂ©rivĂ©e de la thĂ©ologie », dĂ©signĂ©e comme le principal vecteur d’» arrié­ration ». 22 Il n’est pas possible ici de consacrer une longue analyse Ă  la question de l’eugĂ©nisme, vis-Ă -vis ... 23 Haire 1930 xv. 24 Haire 1930 xxv. 8 Cette foi dans le rĂŽle de la science, qui n’était pas dĂ©pourvue de naĂŻvetĂ©, ni grosse de dĂ©rives possibles22, n’était Ă©videmment pas propre Ă  la Ligue. Elle trouvait cependant un Ă©cho particulier au sein de celle-ci du fait des engagements initiaux de Magnus Hirschfeld. Ainsi qu’il le rappelait lui-mĂȘme Dans le combat de toute une vie contre l’ignorance et l’injustice en matiĂšres sexuelles, j’ai eu comme devise Per scientiam ad justiciam’ [il s’agissait de la devise du WhK]. Ce but n’a pas encore Ă©tĂ© atteint. Mais il sera atteint. Le pouvoir de la vĂ©ritĂ© une fois qu’elle a Ă©tĂ© reconnue et Ă©noncĂ©e garantit qu’il en sera ainsi. Je conclus avec l’espoir que ce CongrĂšs fera un pas vers la rĂ©alisation de cet idĂ©al »23. L’utopie se parait d’accents prophĂ©tiques. Le militant nĂ©o-malthusien EugĂšne Humbert, absent du CongrĂšs de Londres, adressa ainsi une lettre vibrante aux organisateurs Nous avons la foi la plus vive dans une rĂ©gĂ©nĂ©ration des peuples libĂ©rĂ©s des entraves ancestrales l’ignorance, la superstition et la peur. Nous avons confiance que nos efforts ne resteront point stĂ©riles. Marchons rĂ©solument dans le chemin des rĂ©alisations Ă©ducatives et lĂ©gales, aidons de toutes nos forces Ă  la transformation des mƓurs barbares que nous ont lĂ©guĂ©es les civilisations passĂ©es et Ă©clairons de toute notre conscience la voie dans laquelle pourra enfin s’engager l’humanitĂ© de demain »24. C’était l’idĂ©e d’un droit au bonheur et Ă  la satisfaction sexuelle qui s’affirmait ici, comme portĂ©e par l’enthousiasme des premiers CongrĂšs. Le passage des discours Ă  la pratique allait pourtant s’avĂ©rer particuliĂšrement malaisĂ©. Eu Ă©gard aux dimensions de cet article, nous choisirons de prĂ©senter, comme exemplaire de ces difficultĂ©s, la question homosexuelle, un des axes majeurs du combat d’Hirschfeld au moment de la fondation de la Ligue. L’exemple de l’homosexualitĂ© l’abandon des exigences initiales ? 9 Tous les CongrĂšs de la Ligue mentionnent l’homosexualitĂ©, que ce soit sous la forme de comptes rendus scientifiques ou d’appels Ă  la tolĂ©rance rĂ©digĂ©s par des militants. Dans les deux cas de figure, cependant, les discussions suscitĂšrent davantage de sujets de tension que de concordance. 10 Le dĂ©bat sur la nature de l’homosexualitĂ© rĂ©vĂ©lait un premier point d’achoppement. Alors que Magnus Hirschfeld s’était fait connaĂźtre en systĂ©matisant la thĂ©orie d’Ulrichs sur le troisiĂšme sexe », et dĂ©fendait l’hypothĂšse d’une homosexualitĂ© innĂ©e, nombre d’intervenants soutenaient l’idĂ©e d’une homosexualitĂ© acquise. Lors du CongrĂšs de Berlin de 1921, le Dr Rogge revint sur les recherches de Steinach et la possibilitĂ© de guĂ©rir » les pseudo-homosexuels » par un traitement hormonal appropriĂ©, tandis que les Dr Schwarz et MĂŒller-Braunschweig s’inscrivaient dans une perspective psychanalytique. Le Dr Weil, qui s’interrogeait sur le rĂŽle des sĂ©crĂ©tions internes » dans l’intersexualitĂ© », Ă©tait plus proche des conceptions d’Hirschfeld. Cette polaritĂ© ne fut jamais rĂ©solue. A Vienne, en 1930, le Dr Arthur Baum concluait qu’il n’y avait pas d’homosexualitĂ© constitutionnelle », et que celle-ci fonctionnait comme un paravent » pour d’autres problĂšmes, comme le narcissisme, la frigiditĂ© ou l’impuissance, dont certains n’étaient pas forcĂ©ment de nature sexuelle. A Brno, en 1932, en revanche, Hirschfeld prĂ©senta des statistiques montrant que 3% de la population serait homosexuelle ou bisexuelle tandis que le Dr Abraham dĂ©veloppait ses recherches sur le transsexualisme. 25 La rĂ©forme du §175 fut l’objet de plusieurs projets de loi, en 1919, 1925, 1927, 1933 et de multi ... 26 En 1917, les lois sur la sodomie avaient Ă©tĂ© abolies, comme l’ensemble du code pĂ©nal tsariste, la ... 27 Hiller, membre du groupe des Pacifistes rĂ©volutionnaires Ă©tait antibolchevique. Hirschfeld Ă©tait ... 28 Dose 1999, Tamagne 2000. 11 Dans tous les cas, l’enjeu restait la dĂ©pĂ©nalisation de l’homosexualitĂ©, en particulier en Allemagne oĂč le dĂ©bat autour du § 175 mobilisait les mouvements homosexuels et divisait l’opinion25. Le WhK qui se voulait apolitique, tout comme la Ligue, cherchait cependant Ă  s’assurer du soutien des partis reprĂ©sentĂ©s au Reichstag le SPD et le DDP se montrĂšrent conciliants, le KPD s’engageant activement dans la lutte, d’autant plus facilement que l’URSS avait aboli les lois discriminatoires. La situation Ă©tait cependant loin d’ĂȘtre claire, la tolĂ©rance affichĂ©e par le parti communiste n’étant pas forcĂ©ment partagĂ©e par l’ensemble des militants tandis que la position soviĂ©tique n’était elle-mĂȘme pas dĂ©pourvue d’ambiguĂŻtĂ©26. La Ligue se fit l’écho de ces dĂ©bats. À Copenhague, Felix Halle, juriste et membre du KPD, consacra un long dĂ©veloppement Ă  la dĂ©pĂ©nalisation de l’homosexualitĂ© dans le cadre du projet de rĂ©forme pĂ©nale de 1927, alors que Kurt Hiller27, proche collaborateur d’Hirschfeld, renvoyant dos Ă  dos rĂ©volutionnaires » dĂ©sinformĂ©s et lĂ©gislateurs rĂ©actionnaires », s’en prit Ă  l’écrivain communiste Henri Barbusse, qui, dans la revue parisienne Les Marges, stigmatisait l’homosexualitĂ© comme une forme de dĂ©gĂ©nĂ©rescence bourgeoise. Hiller, qui Ă©tait dĂ©jĂ  intervenu Ă  Berlin sur Le droit et les minoritĂ©s sexuelles », avait publiĂ© en 1922 une brochure, §175 la honte du siĂšcle, oĂč il dĂ©nonçait la pusillanimitĂ© des partis politiques vis-Ă -vis de la question homosexuelle. Fondateur en 1920 d’un ComitĂ© d’action Aktionausschuss qui Ă©choua Ă  unifier les mouvements homosexuels allemands, Hiller avait créé en 1925 le Cartel pour la rĂ©forme du Code pĂ©nal en matiĂšre sexuelle Kartell fĂŒr die Reforme des Sexualstrafrechts. RĂ©unissant diffĂ©rents mouvements de rĂ©forme sexuelle, le Cartel inscrivait les revendications homosexuelles dans une perspective plus large, et aurait ainsi servi, selon Ralph Dose, de modĂšle Ă  la Ligue. Son contre-projet de loi, en 1927, se heurta Ă  une fin de non-recevoir, suscitant cependant un ardent dĂ©bat dans la presse. L’action du Cartel et celle de la Ligue semblĂšrent aboutir en 1929 au moment oĂč un nouveau projet de loi prĂ©voyait la dĂ©criminalisation des rapports homosexuels entre adultes consentants28. Il n’entra pas en vigueur. Le WhK subit alors une crise interne, conduisant Ă  la dĂ©mission de Magnus Hirschfeld, qui choisit de se consacrer Ă  ses activitĂ©s internationales. 29 Haire 1930 XIII. 30 Pour une comparaison avec les CongrĂšs de l’INGESE qui se tiennent Ă  Berlin en 1926 et Ă  Londres e ... 31 Lettre du 21 fĂ©vrier 1929 in Crozier 2001 316. 32 Weeks 1979, Hall 1995, Tamagne 2000. FondĂ©e en 1914 sous le patronage de Magnus Hirschfeld, Havel ... 33 Elle envoie un tĂ©lĂ©gramme d’excuse. Norman Haire et Laurence Housman avaient, entre autres, accep ... 34 William J. Robinson Ă©voqua la question du lesbianisme dans le cadre de la prostitution. Sur lesbi ... 12 L’important, en la matiĂšre, Ă©tait, selon Hirschfeld, de rompre la conspiration du silence »29. Or, alors que le CongrĂšs de Berlin avait consacrĂ© sept communications Ă  l’homosexualitĂ©, celle-ci n’était plus abordĂ©e, Ă  partir de 1929, que de maniĂšre incidente. Ce repli, s’il s’expliquait en partie par la crise de la section allemande, qui avait Ă©tĂ© la plus vocale sur le sujet, tenait aussi Ă  des considĂ©rations internes Ă  la Ligue. À Londres, c’est Norman Haire lui-mĂȘme qui souhaita limiter les interventions sur le sujet, suite aux critiques formulĂ©es par Albert Moll30 qui aurait laissĂ© entendre que la Ligue accordait trop d’importance aux anomalies sexuelles » Bien sĂ»r cela n’était pas vrai, et de toute façon il y a tant de choses d’un plus grand intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, que nous ne pouvons pas trouver de place sur le programme du CongrĂšs pour la discussion de l’homosexualitĂ© ou d’autres variations de la norme »31, Ă©crivait-il Ă  Dora Russell. Souci de respectabilitĂ©, ambition personnelle qui le poussaient Ă  chercher la reconnaissance du monde mĂ©dical, les motivations de Haire Ă©taient multiples, et ont Ă©tĂ© justement dĂ©noncĂ©es par Ivan Crozier. Faut-il voir lĂ  un exemple des limites de la coopĂ©ration entre mĂ©decins et militants ? On doit cependant relever qu’à la mĂȘme Ă©poque la BSSSP32, dont Haire Ă©tait Ă©galement membre, faisait preuve d’une grande prudence vis-Ă -vis d’un sujet encore tabou » en Angleterre. L’annĂ©e 1928 avait vu l’apogĂ©e de la campagne lesbophobe orchestrĂ©e autour du livre de Radclyffe Hall, Le Puits de solitude, finalement interdit. Si l’écrivaine ne semble pas avoir souhaitĂ© intervenir lors du CongrĂšs de Londres33, la question de l’homosexualitĂ© fĂ©minine y fut abordĂ©e Ă  plusieurs reprises, en dĂ©pit des vƓux de Haire, mais uniquement dans le cadre du dĂ©bat sur la censure34, et toujours dans une perspective intellectuelle. À Vienne en 1930, les allusions furent encore plus limitĂ©es, et recentrĂ©es sur la question de l’homosexualitĂ© de situation ». Ernst Toller et Elgar Kern abordĂšrent ainsi le problĂšme de l’homosexualitĂ© en prison, tandis que le Dr Fritz Wittels faisait de l’homosexualitĂ© masculine l’une des consĂ©quences de la misĂšre sexuelle » c’était selon lui parce que les femmes allemandes faisaient preuve d’une trop grande moralitĂ© qu’elles conduisaient les hommes frustrĂ©s Ă  se tourner vers les rapports homosexuels. L’objectif premier de la rĂ©forme pĂ©nale semblait bien ĂȘtre passĂ© au second plan. L’argumentation croissante en faveur d’une homosexualitĂ© acquise, qui allait de pair avec l’évolution de la recherche mĂ©dicale dans les annĂ©es 30, minait de fait en partie le combat pour la dĂ©pĂ©nalisation. 35 Ralph Dose remarque qu’il s’agit de branches fondĂ©es tardivement 1932 pour les branches hollanda ... 36 Brandhorst 2003 47. 37 Cleminson, Amezua 1999 ; Cleminson 2003 ; Glock 2003 ; Sinclair 2003. 38 L’homosexualitĂ© fut Ă©galement dĂ©criminalisĂ©e en 1932, sauf dans les forces armĂ©es. 39 Les Français Ă©taient cependant peu reprĂ©sentĂ©s au CongrĂšs de Londres, mĂȘme si l’on doit souligner ... 13 Ce combat, en outre, ne trouvait pas forcĂ©ment d’écho au sein des branches nationales. Les sections hollandaise, française et espagnole prĂ©fĂ©rĂšrent ne pas adopter le manifeste gĂ©nĂ©ral de la Ligue et produire une version plus adaptĂ©e, selon elles, aux rĂ©alitĂ©s de leur pays35. La question homosexuelle connut ainsi un traitement diffĂ©renciĂ© selon les branches. Alors que la section hollandaise, trĂšs radicale, prĂŽnait la dĂ©pĂ©nalisation de l’homosexualitĂ© entre adultes consentants et l’égalitĂ© sociale et lĂ©gale pour les homosexuels, hommes et femmes, en liaison avec le NWHK, l’association de dĂ©fense homosexuelle nĂ©erlandaise modelĂ©e sur le WhK36, la branche espagnole37, fondĂ©e dans le contexte favorable de la Seconde RĂ©publique, et inspirĂ©e par la section française, se montrait trĂšs rĂ©ticente. ComposĂ©e essentiellement de mĂ©decins et de juristes, elle apparaissait comme une organisation Ă©litiste, sans doute la plus conservatrice de toutes les branches de la et dont les prĂ©occupations, proches de celles des classes moyennes et encore marquĂ©es par le catholicisme, tranchaient avec celles des mouvements anarchistes alors trĂšs prĂ©sents dans les milieux populaires espagnols. Aucun des deux courants ne tĂ©moignait par ailleurs de sympathie pour l’homosexualitĂ©, le principal enjeu des rĂ©formes Ă©tant le droit au divorce, finalement obtenu en 193238. Dans le cas français, l’indiffĂ©rence dominait, mĂȘme si l’on doit souligner qu’à la diffĂ©rence des pays voisins, l’homosexualitĂ© n’y Ă©tait pas condamnĂ©e, ce qui n’empĂȘchait pas l’hostilitĂ© et le harcĂšlement policier. La question du contrĂŽle des naissances dominait les dĂ©bats. Selon Mathilde Chenin, la Ligue de la RĂ©gĂ©nĂ©ration humaine » ou Pro Amore», fondĂ©e en 1928, permit de donner un nouveau souffle au mouvement nĂ©o-malthusien français qui avait subi de plein fouet les persĂ©cutions consĂ©cutives Ă  la loi de 192039. Elle fut reprise en main, Ă  partir de 1930, par le ComitĂ© français de la dont les principaux acteurs, Berty Albrecht, Victor Basch et le Dr Sicard de Plauzole, organisĂšrent des confĂ©rences et la publication de la revue Le ProblĂšme sexuel de 1933 Ă  1935. La question homosexuelle n’y fut jamais abordĂ©e. L’échec de la Ligue le rejet de l’option rĂ©volutionnaire ? 40 La section espagnole parvint cependant Ă  organiser d’avril Ă  mai 1933 une confĂ©rence consacrĂ©e aux ... 14 Le CongrĂšs de Brno, qui devait originellement se tenir Ă  Moscou, fut le dernier organisĂ© par la Ligue40. Les meetings prĂ©vus Ă  Paris, puis Ă  Chicago, en 1933, n’eurent pas lieu. L’arrivĂ©e des nazis au pouvoir en Allemagne, suivie de la mise Ă  sac de l’Institut fĂŒr Sexualwissenschaft de Magnus Hirschfeld, porta un coup fatal Ă  l’organisation, qui fut officiellement dissoute en 1935. Le but de la Ligue avait Ă©tĂ© de convaincre les gouvernements de la rationalitĂ© de la rĂ©forme sexuelle. Alors que l’Europe affrontait la dĂ©pression Ă©conomique et voyait monter la menace fasciste, de telles prĂ©occupations semblaient dĂ©passĂ©es. 41 Reich 2003 72. 42 Reich 2003 86. 43 Reich 2003 105. 15 Dans La RĂ©volution sexuelle, Wilhelm Reich consacre une partie de son analyse Ă  l’échec de la Ligue. Selon lui, la crise sexuelle » doit ĂȘtre comprise comme le conflit entre la moralitĂ© qui est imposĂ©e Ă  l’ensemble de la sociĂ©tĂ© par une minoritĂ©, dans l’intĂ©rĂȘt du maintien de son pouvoir, et les besoins sexuels de l’individu »41. Aussi les libĂ©raux, comme Magnus Hirschfeld », ou les rĂ©formistes » en gĂ©nĂ©ral, sont-ils vouĂ©s Ă  l’échec puisqu’ils entendent rĂ©soudre la misĂšre sexuelle sans remettre en cause le systĂšme qui la produit. Sont particuliĂšrement visĂ©es l’institution du mariage monogame et l’abstinence sexuelle obligatoire pour la jeunesse, qui contribuent Ă  la reproduction de cet ordre social autoritaire, ce que la science objective » ou apolitique » tolĂšre au nom de la spiritualisation des relations sexuelles »42. Citant la dĂ©claration publiĂ©e par Norman Haire et Leunbach aprĂšs la mort de Magnus Hirschfeld, oĂč ils expliquaient la dissolution de la Ligue du fait des conditions Ă©conomiques et politiques en Europe », de la faillite des branches nationales française et espagnole et surtout des divergences d’opinion » entre les membres quant au maintien de l’apolitisme primitif de la Ligue », Reich conclut C’était la fin d’une organisation qui avait tentĂ© de libĂ©rer la sexualitĂ© dans le cadre de la sociĂ©tĂ© rĂ©actionnaire »43. 44 Riese, Leunbach 1929 123. 45 Riese, Leunbach 1929 111. 46 Reich 2003 105. 47 Le choix de Moscou comme lieu du futur CongrĂšs souleva en 1929 des objections de la part de certain ... 16 Les principaux problĂšmes portaient sur la dĂ©finition de la rĂ©forme sexuelle et le rĂŽle assignĂ© aux Ă©lites dans l’élaboration d’une nouvelle morale sexuelle. En 1928, Merritt-Hawkes opposait ainsi les scientifiques qui ont la connaissance des faits sexuels » et la masse » prisonniĂšre de ses prĂ©jugĂ©s et tabous », tout en reconnaissant qu’il appartenait aux scientifiques d’aider les gens ordinaires » dans leur vie quotidienne, faisant surgir le bonheur lĂ  oĂč il y avait le chagrin et apportant la satisfaction lĂ  oĂč il n’y avait que le vide »44. Pour le communiste Felix Halle, au contraire Une rĂ©forme sexuelle ne peut jamais ĂȘtre l’Ɠuvre d’un seul, ni d’un petit groupe scientifique aussi haut placĂ© soit-il. [
] La transformation des relations sexuelles, l’accomplissement de la rĂ©volution sexuelle ne peuvent ĂȘtre que l’Ɠuvre de la masse nĂ©cessiteuse elle-mĂȘme »45. Pour Halle, la rĂ©forme sexuelle ne pouvait se comprendre que dans une perspective marxiste, c’est-Ă -dire sur la base du matĂ©rialisme scientifique. Si le KPD devait, selon lui, soutenir les efforts de la Ligue, la rĂ©volution socialiste restait le meilleur moyen d’accomplir la rĂ©volution sexuelle. Il rappelait que la rĂ©volution russe avait prĂ©cipitĂ© une rĂ©forme sexuelle radicale » en URSS, dont les acquis Ă©taient soulignĂ©s dans la communication de G. Batkis et L. Gurwitsch consacrĂ©e Ă  La rĂ©forme sexuelle en URSS » et dans celle du Dr Pasche-Oserski sur La lĂ©gislation pĂ©nale en matiĂšre de sexualitĂ© en URSS ». Pour ce dernier, l’URSS Ă©tait appelĂ©e Ă  servir de modĂšle aux autres pays, point de vue alors couramment partagĂ© par nombre de rĂ©formateurs ou d’intellectuels. Faut-il pour autant considĂ©rer qu’il Ă©tait impossible d’atteindre les objectifs de la Ligue sans combattre simultanĂ©ment pour une rĂ©volution socialiste » et affirmer, comme Leunbach, que la Ligue Ă©tait condamnĂ©e Ă  l’impuissance parce qu’elle n’a pas rejoint le mouvement ouvrier »46 ? Anita Grossmann souligne Ă  juste titre que le KPD et la Ligue, malgrĂ© ses divisions entre une tendance libĂ©rale anglo-saxonne47 et une tendance pro-soviĂ©tique davantage germanique et scandinave, partageaient la mĂȘme foi dans le pouvoir de la science et le rĂŽle rĂ©gulateur de l’État en matiĂšre sexuelle. Si la dĂ©sagrĂ©gation de l’État-providence en Allemagne Ă  partir des annĂ©es 1931-1932 et l’échec de la rĂ©forme sexuelle notamment homosexuelle ouvraient la voie aux demandes plus radicales d’organisations comme le Sexpol de Reich, celui-ci au final ne se trouva pas davantage en mesure de susciter des changements rĂ©els. Le durcissement de l’URSS sur les questions sexuelles, Ă  partir de 1934-1935, devait par ailleurs porter le doute sur le potentiel Ă©mancipateur du modĂšle communiste en ces matiĂšres. 48 La malgrĂ© un regain d’intĂ©rĂȘt dans les annĂ©es 60, n’a fait l’objet jusqu’à prĂ©sent que de ... 49 Il est remarquable que ce passage ait Ă©tĂ© supprimĂ© de la traduction anglaise. 50 Chenin 60. 51 Rosenthal 1932 175. 17 Il est difficile, dĂšs lors, d’apprĂ©cier l’influence de la Ligue, d’autant que l’examen des conditions de sa rĂ©ception est Ă  peine engagĂ©48. Sur cette question Ă©galement, il semble que les avis aient divergĂ© au sein de la Ligue, entre le souci d’une reconnaissance officielle, garantie possible d’un impact politique, et la volontĂ© de rester Ă  l’écart des pressions institutionnelles, maniĂšre de prĂ©server une certaine radicalitĂ© de pensĂ©e. J. H. Leunbach, en tant que secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Ligue, se rĂ©jouit ainsi, dans son discours de bienvenue au CongrĂšs de Copenhague, que la cĂ©rĂ©monie n’ait pas donnĂ© lieu Ă  une rĂ©ception officielle ou aux discours verbeux » de reprĂ©sentants de l’État, de l’Église ou de toute autre instance de pouvoir49, mais se dit confiant que dans les jours qui suivent, et malgrĂ© le caractĂšre spartiate » de l’accueil, des questions de la plus grande importance seront abordĂ©es, suscitant de nouvelles impulsions pour les travaux Ă  venir. De fait, et mĂȘme si les membres de la Ligue furent invitĂ©s, Ă  Vienne, Ă  rencontrer le maire de la ville Ă  la fin du congrĂšs50, le CongrĂšs de Brno fut, selon le Dr Rosenthal51, le premier Ă  revĂȘtir un caractĂšre semi-officiel », puisqu’il put se tenir dans les locaux de la facultĂ© de mĂ©decine et qu’il fut saluĂ© Ă  la fois par les autoritĂ©s de la facultĂ©, le rĂ©gime tchĂšque et les villes de Brno et de Prague. Le prĂ©sident Masaryk, un ancien professeur de philosophie, envoya un tĂ©lĂ©gramme de bienvenue au CongrĂšs, accompagnĂ© de ses meilleurs vƓux. Bien que provinciale et excentrĂ©e, et peut-ĂȘtre moins prestigieuse que d’autres destinations, Brno, patrie de Gregor Mendel, le fondateur de la gĂ©nĂ©tique, offrait un terrain favorable Ă  l’étude des questions de sexologie, d’autant que la lĂ©gislation tchĂšque trĂšs avancĂ©e en matiĂšre sexuelle avait Ă©tĂ© saluĂ©e Ă  plusieurs reprises par le CongrĂšs. 52 Haire 1930 xvi, xx. 18 Une autre mesure de l’influence de la Ligue pourrait ĂȘtre tentĂ©e Ă  travers les comptes rendus parus dans la presse. Ivan Crozier prĂ©cise ainsi que les publications scientifiques, comme The Lancet ou le British Medical Journal n’avaient recensĂ© que les communications prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt mĂ©dical » au dĂ©triment des autres travaux. On en trouve cependant un Ă©cho dans la presse gĂ©nĂ©raliste Ă  partir du CongrĂšs de Londres, peut-ĂȘtre grĂące Ă  l’action trĂšs mĂ©diatique de Norman Haire. Le Times y consacra deux articles, le premier reprenant en partie le discours d’ouverture de Magnus Hirschfeld, le second se focalisant sur la question de la censure, tandis que Le Temps, en France, s’intĂ©ressa davantage Ă  la question du divorce, et souligna la prise de parole du dĂ©lĂ©guĂ© russe sur la situation en URSS. Dans les deux cas, il s’agissait de comptes rendus neutres, purement factuels. Le CongrĂšs de Vienne suscita Ă©galement un certain intĂ©rĂȘt, en dĂ©pit d’une atmosphĂšre trouble. Le Berliner Tageblatt du 17 septembre 1930 consacra un assez long article Ă  l’ouverture du CongrĂšs. Le journal, qui, dĂ©jĂ  dans les annĂ©es vingt, avait suivi avec sympathie le combat de Hirschfeld pour l’abolition du §175, livrait un long passage de son intervention oĂč il appelait entre autres au droit Ă  l’amour » des minoritĂ©s sexuelles ». Le Times note cependant le 18 septembre 1930 que le bĂątiment du CongrĂšs est fortement gardĂ© du fait de prĂ©cĂ©dentes manifestations d’hostilitĂ© Ă  l’égard de la Ligue pour la RĂ©forme Sexuelle de la part de membres du parti clĂ©rical » ce qui rappelait les attentats dont Hirschfeld, reprĂ©sentant alors le WhK, avait pu ĂȘtre l’objet lors de confĂ©rences Ă  Munich. De maniĂšre beaucoup moins alarmante, Dora Russell et Norman Haire avaient soulignĂ©, lors de l’ouverture du CongrĂšs de Londres, que son organisation avait Ă©tĂ© laborieuse du fait de la tradition de pruderie sexuelle et d’hypocrisie » propre Ă  l’Angleterre, le pays le plus rĂ©actionnaire sur la question sexuelle »52. 53 Haire 1930 593. 54 Russell 1975 218. Haire rompra avec Dora Russell en raison de ce qu’il appelle sa subordinati ... 19 Les principes fondamentaux de la Ligue soulignaient que celle-ci ne doit pas se confiner Ă  l’étude des problĂšmes sexuels. Son but premier est d’obtenir des rĂ©formes pratiques pour le bien de l’humanitĂ© par l’application de la connaissance dĂ©rivĂ©e de l’étude de ces problĂšmes »53. Dans son autobiographie, Dora Russell note, a posteriori, que le principal problĂšme de la Ligue Ă©tait que les contributions Ă©taient presque toutes destinĂ©es Ă  informer ou influencer l’opinion publique plutĂŽt qu’à organiser l’action politique [
] au total [ses] collĂšgues Ă©rudits se contentaient de dĂ©crire l’état de la connaissance et de la pratique publique, d’exposer l’inhumanitĂ© des lois sans envisager de façon sĂ©rieuse d’y remĂ©dier »54. 55 Dose 1999 246. 56 Dose 1999 252. 20 Organisme de coordination Ă  vocation internationale, la Ligue n’était pas armĂ©e pour agir sur le terrain et mener une action de proximitĂ©. Une telle tĂąche Ă©tait logiquement dĂ©volue aux branches nationales et aux mouvements affiliĂ©s mais ceux-ci conservaient la maĂźtrise de leur agenda, poursuivant leurs propres objectifs. Selon Ralph Dose55, en prĂ©tendant faire la synthĂšse d’aspirations souvent contradictoires, la Ligue avait Ă©tĂ© incapable de satisfaire quiconque. Ni les homosexuels dont les revendications Ă©taient noyĂ©es dans la masse, ni les fĂ©ministes brimĂ©es au sein d’un mouvement majoritairement masculin, ni les nĂ©o-malthusiens pris au piĂšge du dĂ©bat sur l’eugĂ©nisme et la misĂšre sociale. Sa faillite, pourtant, ne saurait ĂȘtre totale forum international oĂč pouvaient ĂȘtre discutĂ©s des sujets d’intĂ©rĂȘt aussi bien mĂ©dical, social que moral, la Ligue avait permis la diffusion des idĂ©es nouvelles dans de trĂšs nombreux pays, et constituĂ© un espace de rĂ©flexion unique oĂč pouvaient se confronter mĂ©decins et rĂ©formateurs sexuels, tenants d’une rĂ©volution socialiste » et libĂ©raux anglo-saxons, humanistes et utopistes de tous bords. Elle ouvrait ainsi la voie Ă  d’autres organisations, tel que le mouvement international pour le planning familial, qui firent le choix, dans un contexte plus favorable, de limiter leurs ambitions pour sans doute davantage d’efficacitĂ©56. Haut de page Bibliographie Brandhorst Henry, 2003, From Neo-Malthusianism to Sexual Reform the Dutch Section of the World League for Sexual Reform », Journal of the History of Sexuality, Vol. 12, n° 1, January, p. 38-67. Chenin Mathilde, 2003, La Ligue Mondiale pour la RĂ©forme Sexuelle sur une Base Scientifique. À travers les archives de l’Institut International d’Histoire Sociale – Amsterdam, mĂ©moire de DEA sous la direction de Francis Ronsin, UniversitĂ© de Bourgogne, Droits-Lettres. Cleminson Richard, 2003, Science and Sympathy’ or Sexual Subversion on a Human Basis’ ? Anarchists in Spain and the World League for Sexual Reform », Journal of the History of Sexuality, Vol. 12, n° 1, January, p. 110-121. Cleminson Richard, Amezua Efigenio, 1999, Spain the Political and Social Context of Sex Reform », in Eder Franz X., Hall Lesley, Hekma Gert, Sexual Cultures in Europe. National Histories, Manchester, Manchester University Press. Crozier Ivan, 2001, Becoming a Sexologist Norman Haire, the 1929 London World League for Sexual Reform Congress, and Organizing Medical Knowledge About Sex in Interwar England », History of Science, Vol. 39, Part 3, n° 125, September, p. 299-329. ––, 2003, All the World’s a Stage’. Dora Russell, Norman Haire, and the 1929 London World League for Sexual Reform Congress », Journal of the History of Sexuality, Vol. 12, n° 1, January, p. 16-37. Dose Ralph, 1999, The World League for Sexual Reform Some Possible Approaches », in Eder Franz X., Hall Lesley, Hekma Gert, Sexual Cultures in Europe. National Histories, Manchester, Manchester University Press. Glock Thomas F., 2003, Sexual Reform, Psychoanalysis, and the Politics of Divorce in Spain in the 1920s and 1930s », Journal of the History of Sexuality, Vol. 12, n° 1, January, p. 68-97. Greenwood dir., 1931, Proceedings of the Second International Congress for Sex Research London 1930, Londres, Oliver & Boyd. Grossmann Atina, 1995, Reforming Sex. The German Movement for Birth Control and Abortion Reform 1920-1950, Oxford, Oxford University Press. Haire Norman dir., 1930, Sexual Reform Congress, London 8-14, IX, 1929, World League for Sexual Reform, Londres, Kegan Paul. Hall Lesley A., 1995, Desinterested enthusiasm for Sexual Misconduct’ the British Society for the Study of Sex Psychology, 1913-1947 », Journal of Contemporary History, Vol. 30, n° 4, October, p. 665-686. Marcuse Max dir., 1927, Verhandlungen des I. Internationalen Kongresses fĂŒr Sexualforschung Berlin von 10. bis 16. Oktober 1926, Berlin et Cologne, A. Marcus et E. Weber’s Verlag. Reich Wilhelm, 2003 [1936], La RĂ©volution sexuelle, Paris, Christian Bourgois. Riese H., Leunbach dir., 1929, Sexual Reform Congress, Copenhagen 1-5, VII, 1928, World League for Sexual Reform, Proceedings of the Second Congress, Copenhague, Levin & Munksgaard. Rosenthal Dr, 1932, Warum Sexualreform ? Bericht ĂŒber den fĂŒnften Internationalen Kongress der Welt-Liga fĂŒr Sexualreform 1932 », Die neue Generation, vol. 28, Heft 11/12, p. 175-179. Russell Dora, 1975, The Tamarisk Tree. My Quest for Liberty and Love, Londres, Elek. Sinclair Alison, 2003, The World League for Sexual Reform in Spain Founding, Infighting, and the Role of Hildegart Rodriguez », Journal of the History of Sexuality, Vol. 12, n° 1, January, p. 98-109. Steakley James D., 1997, Per scientiam ad justiciam. Magnus Hirschfeld and the Sexual Politics of Innate Homosexuality », in Rosario Vernon A. ed., Science and Homosexuality, New York et Londres, Routledge. Steiner Herbert dir., 1931, Sexualnot und Sexualreform ; Verhandlungen der Weltliga fĂŒr Sexualreform IV. Kongress abgehalten zu Wien vom 16. bis 23. September 1930, Vienne, ElbemĂŒhl. Tamagne Florence, 2000, Histoire de l’homosexualitĂ© en Europe. Berlin, Londres, Paris, 1919-1939, Paris, Seuil. Weeks Jeffrey, 1979, Coming Out. Homosexual Politics in Britain from the 19th Century to the Present, Londres, Quartet Books. Weil Dr A. dir., 1922, Sexualreform und Sexualwissenschaft, Berlin, Julius PĂŒttmann.
Toutel'actualité du rallye en France et dans le Monde : WRC, championnat de France asphalte et terre, Coupe de France, ERC et certains championnats étrangers, sans oublier l'historique

Voici les solutions pour le nouveau dĂ©fi crĂ©ation d’équipe Hybride Ligues et Pays Il va falloir donc construire 4 Ă©quipes Une Ă©quipe composĂ©e de 2 nations et 3 championnats, Une Ă©quipe composĂ©e de 3 nations et 5 championnats, Une Ă©quipe composĂ©e de 6 nations et 6 championnats et Une Ă©quipe composĂ©e de maximum 2 joueur par championnats, 11 club. [sociallocker id=”3993″] Hybride Ligue et Pays Semi-Pro PrĂ©requis Equipe Hybride Ligue et Pays Professionnel PrĂ©requis Equipe Hybride Ligue et Pays International PrĂ©requis je pense que pour ce dĂ©fi il vous faudra des joueurs ayant le bonus de loyautĂ© envers votre Ă©quipe 10 matchs disputĂ©s ou joueur 1er dĂ©tenteur Equipe Hybride Ligue et Pays LĂ©gende PrĂ©requis je pense que pour ce dĂ©fi il vous faudra des joueurs ayant le bonus de loyautĂ© envers votre Ă©quipe 10 matchs disputĂ©s ou joueur 1er dĂ©tenteur Equipe Et voilĂ  vous pouvez dĂšs Ă  prĂ©sent rĂ©aliser ces dĂ©fis ! En espĂ©rant que cet article vous aidera et faites nous savoir sur les rĂ©seaux sociaux si vous voulez la suite ! Twitter The_Apero Facebook FUT with Apero [/sociallocker]

dcehybride ligue et pays fut 21 diaboliqueporter plainte contre son frĂšre pour harcĂšlement moral. Conseils et Informations pour les travaux chez soi. dce hybride ligue et pays fut 21
Apparus dĂšs la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, les Rubans sont, pour la majoritĂ© d'entre eux, des rĂ©compenses attribuĂ©es Ă  un PokĂ©mon ayant accompli un exploit particulier. Dans les jeux vidĂ©o[modifier] Dans la cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration, il n'Ă©tait plus possible d'obtenir des rubans mĂȘme par l'accession au PanthĂ©on. Seuls les PokĂ©mon distribuĂ©s par Ă©vĂ©nement et ceux venant des anciennes versions Ă©taient porteurs. À partir de la sixiĂšme gĂ©nĂ©ration, les rubans sont de retour. Obtention par concours[modifier] La mĂ©thode classique » d'obtention d'un Ruban est la participation Ă  un concours. Lorsque le joueur obtient la premiĂšre place de l'Ă©preuve dans laquelle il s'est inscrit, son PokĂ©mon est dĂ©corĂ© d'un ruban commĂ©moratif. Avec cinq catĂ©gories subdivisĂ©es en quatre niveaux, 20 Rubans de concours au total peuvent ĂȘtre obtenus pour chaque rĂ©gion. Six dans ROSA et sept dans DEPS. À l'heure actuelle, les concours n'ont lieu que dans les rĂ©gions de Hoenn et Sinnoh. Rubans des concours de HoennPokĂ©mon Rubis, Saphir et Émeraude CatĂ©gorie Rubans par Niveau Sang-Froid BeautĂ© GrĂące Intelligence Robustesse Rubans des concours de SinnohPokĂ©mon Diamant, Perle et Platine CatĂ©gorie Rubans par Niveau Sang-Froid BeautĂ© GrĂące Intelligence Robustesse Rubans des concours de Hoenn et SinnohPokĂ©mon Rubis OmĂ©ga et Saphir Alpha et PokĂ©mon Diamant Étincelant et Perle Scintillante CatĂ©gorie Rubans par Niveau Sang-Froid BeautĂ© GrĂące Intelligence Robustesse Star des Concours Étoile Brillante * Autres[modifier] Par accession au PanthĂ©on[modifier] Rubans de la Tour de Combat[modifier] En relevant le dĂ©fi d'une tour de Combat, le joueur peut obtenir diverses rĂ©compenses en fonction du haut-fait accompli. Dans la Tour de Combat de 3Ăšme gĂ©nĂ©ration, les PokĂ©mon d'un joueur obtiennent un ruban aprĂšs une 56e victoire d'affilĂ©e soit 8 dĂ©fis complets sans dĂ©faite. Un ruban est obtenu pour le niveau 50 », un autre pour le niveau 100 » ou niveau libre » dans PokĂ©mon Émeraude. La Tour de Combat de 4Ăšme gĂ©nĂ©ration permet d'obtenir un plus grand nombre de rubans diffĂ©rents. Les deux premiers sont obtenus aprĂšs une victoire contre Koner soit 21, puis 49 victoires d'affilĂ©e. Les trois suivants sont respectivement obtenus aprĂšs 50 victoires dans les modes Duo, Multi solo et Multi sans-fil. Le dernier est obtenu lorsque le joueur obtient le rang 5 en Mode Wi-Fi. Rubans de la Maison de Combat[modifier] Dans PokĂ©mon X et Y, si le joueur gagne contre une ChĂątelaine Combat en mode normal, il remporte un Ruban Élite du Combat aprĂšs 20 combats. En mode Super, la ChĂątelaine est rencontrĂ©e au 50Ăšme combat et permet de remporter un Ruban GĂ©nie du Combat. Mode Combat 6G[modifier] Mode Combat 7G[modifier] Rubans quotidiens[modifier] Ces rubans, apparus durant la quatriĂšme gĂ©nĂ©ration, sont obtenus en fonction du jour de la semaine. Lieux d'obtention[modifier] PokĂ©mon Diamant, Perle et Platine et PokĂ©mon Diamant Étincelant et Perle Scintillante Ces rubans sont remis par une jeune femme de Rivamar nommĂ©e Claudie. PokĂ©mon Or HeartGold et Argent SoulSilver Les rubans sont remis par les diffĂ©rents membres de la Fratrie des sept, aprĂšs que tous les objets qu'ils distribuent ont Ă©tĂ© remis au joueur Lundi Chenal 40 Mardi Route 29 Mercredi Lac ColĂšre Jeudi Route 36 Vendredi Route 32 Samedi ÉbĂšnelle Dimanche Route 37 PokĂ©mon X et Y Les rubans sont remis par un client de l'hĂŽtel Lundi Roche-sur-Gliffe Mardi Fort-Vanitas Mercredi Cromlac'h Jeudi Port TempĂšres Vendredi Mozheim Samedi Relifac-le-Haut Dimanche Port TempĂšres PokĂ©mon Rubis OmĂ©ga et Saphir Alpha Ces rubans se trouvent au premier Ă©tage de la RĂ©sidence Lavandia, dans l'appartement numĂ©ro 2. Ils sont donnĂ©s quotidiennement par une mademoiselle solitaire Ă  tous les PokĂ©mon prĂ©sents dans l'Ă©quipe du Dresseur. Club Ruban[modifier] Le Club Ruban, situĂ© Ă  l'Aire de DĂ©tente dans PokĂ©mon Diamant, Perle et Platine, permet Ă  ses membres d'acquĂ©rir des rubans exclusifs, et particuliĂšrement onĂ©reux Dans PokĂ©mon Rubis OmĂ©ga et Saphir Alpha, ces rubans reviennent et s'achĂštent Ă  Lavandia. Leur prix reste inchangĂ©. Autres rubans[modifier] Le Ruban Artiste est remis Ă  un PokĂ©mon dont le portrait est exposĂ© au musĂ©e de NĂ©nucrique. Lieu d'obtention NĂ©nucrique* Le Ruban Effort est remis Ă  un PokĂ©mon ayant obtenu 510 EV. Lieu d'obtention Poivressel*, Rivamar*, ÉbĂšnelle*, Janusia*, Romant-sous-Bois*, DĂŽme Royal* ou Kickenham* Le Ruban National est apposĂ© sur un PokĂ©mon issu des jeux PokĂ©mon Colosseum ou PokĂ©mon XD Le Souffle des TĂ©nĂšbres. Ce ruban indique que le PokĂ©mon a Ă©tĂ© purifiĂ© avant d'ĂȘtre transfĂ©rĂ© sur une version GBA. Les PokĂ©mon porteurs de ce ruban sont indiquĂ©s comme provenant d'un Pays lointain » aprĂšs leur transfert via le Parc des Amis. Lieu d'obtention PokĂ©mon issu des jeux PokĂ©mon Colosseum ou PokĂ©mon XD. Le Ruban Terre est apposĂ© sur un PokĂ©mon ayant relevĂ© le dĂ©fi du Mont Bataille dans son intĂ©gralitĂ©. Lieu d'obtention Mont Bataille* Le Ruban Empreinte est remis par le Docteur Petitpas Ă  un PokĂ©mon dont le niveau de bonheur est suffisamment Ă©levĂ©. Lieu d'obtention Maison du Dr Petitpas route 213* Dans PokĂ©mon X et Y, PokĂ©mon Rubis OmĂ©ga et Saphir Alpha et PokĂ©mon Soleil et Lune, il est donnĂ© par un dresseur prometteur en lui montrant un PokĂ©mon qui a gagnĂ© au moins 30 niveaux depuis son obtention. Lieu d'obtention Yantreizh*, Atoll de Combat*, Club Hano-Hano* Le Ruban LĂ©gende est remis Ă  tous les PokĂ©mon ayant affrontĂ© et vaincu Red au sommet du Mont ArgentĂ©. Lieu d'obtention Mont ArgentĂ©* Le Ruban Affection est donnĂ© aux PokĂ©mon ayant 5 cƓurs d'affection Ă  la PokĂ©-RĂ©crĂ©. Lieu d'obtention PokĂ©mon X et Y au rez de chaussĂ©e de l'arĂšne d'Illumis Lieu d'obtention PokĂ©mon Rubis OmĂ©ga et Saphir Alpha appartement numĂ©ro 2 de la RĂ©sidence Lavandia Lieu d'obtention PokĂ©mon Soleil et Lune par un enfant au centre culturel de MaliĂ© Lieu d'obtention PokĂ©mon ÉpĂ©e et Bouclier par un enfant dans une maison Ă  l'entrĂ©e de Kickenham Le Ruban Perfectionnement est dĂ©cernĂ© aux PokĂ©mon ayant terminĂ© tous les dĂ©fis du SPV. Lieu d'obtention PokĂ©mon X et Y donnĂ© par la fille devant le comptoir du cafĂ© L'Ultimate, Ă  Illumis. Lieu d'obtention PokĂ©mon Rubis OmĂ©ga et Saphir Alpha distribuĂ© par un KaratĂ©ka devant le Centre PokĂ©mon du Village Myokara. Rubans Ă©vĂ©nementiels[modifier] Ces rubans caractĂ©ristiques sont apposĂ©s sur des PokĂ©mon ayant fait l'objet de distributions Ă©vĂšnementielles. Il est Ă  noter que la plupart des PokĂ©mon dĂ©corĂ©s par ces rubans sont Ă©galement mais pas systĂ©matiquement contenus dans une MĂ©moire Ball. Le Ruban Classique a Ă©tĂ© créé afin d'empĂȘcher le dĂ©pĂŽt de PokĂ©mon Ă©vĂ©nementiels Ă  la Global Trade Station. Le premier PokĂ©mon Ă  en ĂȘtre dĂ©corĂ© fut un Deoxys distribuĂ© pour la promotion du 10Ăšme film PokĂ©mon, en 2007. Le Ruban Premier a Ă©tĂ© apposĂ© pour la premiĂšre fois sur un Mew distribuĂ© Ă  la fin de l'annĂ©e 2009. Il a les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que le ruban Classique. Le Ruban Anniversaire est apparu avec la cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration, le premier PokĂ©mon Ă©vĂšnementiel Ă  en avoir Ă©tĂ© ornĂ© est un NanmĂ©ouĂŻe Anniversaire distribuĂ© dans les diffĂ©rents PokĂ©mon Centers du Japon. Le Ruban Souvenir est apparu dans la cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration, Ă  l'occasion d'un Ă©vĂšnement baptisĂ© Trade for Evolution*. Le Ruban Souhait a Ă©tĂ© apposĂ© pour la premiĂšre fois sur un Victini distribuĂ© Ă  l'occasion de la sortie du des 14Ăšme films. Le Ruban ÉvĂ©nement a Ă©tĂ© apposĂ© pour la premiĂšre fois sur un BaggaĂŻd distribuĂ© durant les championnats du monde de 2011. Le Ruban SpĂ©cial a Ă©tĂ© apposĂ© pour la premiĂšre fois sur un Pikachu distribuĂ© lors du nouvel an 2021. Rubans de Tournois[modifier] Ces Rubans trĂšs particuliers sont apparus avec la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, et sont apposĂ©s sur des PokĂ©mon ayant remportĂ© un tournoi officiel Ă  Ă©chelle rĂ©gionale, nationale ou mondiale. Ils portent des noms et une description diffĂ©rente en fonction de leur date et de leur lieu d'obtention. Les titres[modifier] Depuis PokĂ©mon ÉpĂ©e et Bouclier, chaque ruban a la capacitĂ© d'apporter un titre au PokĂ©mon, ce qui permet de l'envoyer en combat avec l'appellation choisie ajoutĂ©e. Image Ruban Titre Description Ruban MaĂźtre le MaĂźtre Ruban reçu il y a longtemps pour une victoire contre la Ligue PokĂ©mon d’une certaine rĂ©gion. Ruban MaĂźtre de Sinnoh le MaĂźtre de Sinnoh Ruban commĂ©morant la victoire contre le MaĂźtre de Sinnoh et l’entrĂ©e au PanthĂ©on. Ruban MaĂźtre de Kalos le MaĂźtre de Kalos Ruban commĂ©morant la victoire contre le MaĂźtre de Kalos et l’entrĂ©e au PanthĂ©on. Ruban MaĂźtre de Hoenn le MaĂźtre de Hoenn Ruban commĂ©morant la victoire contre le MaĂźtre de Hoenn et l’entrĂ©e au PanthĂ©on. Ruban MaĂźtre d’Alola le MaĂźtre d’Alola Ruban commĂ©morant l’accession au rang de MaĂźtre d’Alola et l’entrĂ©e au PanthĂ©on. Ruban MaĂźtre de Galar le MaĂźtre de Galar Ruban commĂ©morant l’accession au rang de MaĂźtre de Galar et l’entrĂ©e au PanthĂ©on. Ruban Souvenir Combat le Combattant Inoubliable Ruban reçu il y a longtemps dans une lointaine rĂ©gion. Il rappelle le souvenir de fĂ©roces combats ! Ruban Élite du Combat le VĂ©tĂ©ran Ruban pour rĂ©compenser un PokĂ©mon ayant remportĂ© de difficiles combats. Ruban GĂ©nie du Combat l’Expert Ruban pour rĂ©compenser un PokĂ©mon s’étant surpassĂ© au cours des combats. Ruban Élite de l’Arbre le Vainqueur de l’Arbre Ruban commĂ©morant la victoire contre les Dresseurs de lĂ©gende Ă  l’Arbre de Combat. Ruban MaĂźtre de l’Arbre le MaĂźtre de l’Arbre Ruban commĂ©morant la victoire contre les Dresseurs de lĂ©gende en Combat Super Ă  l’Arbre de Combat. Ruban Champion Royal le Champion Royal Ruban offert Ă  un PokĂ©mon Ă©tant sorti grand vainqueur de la Bataille Royale. Ruban MaĂźtre de la Tour le MaĂźtre de la Tour Ruban commĂ©morant la victoire contre le MaĂźtre de la Tour de Combat. Ruban Top du Classement le MaĂźtre du Classement Ruban commĂ©morant la victoire contre un Dresseur de niveau Master Ball en combat classĂ©. Ruban Souvenir Concours le CompĂ©titeur Inoubliable Ruban reçu il y a longtemps dans une lointaine rĂ©gion. Il rappelle le souvenir de magnifiques concours ! Ruban MaĂźtre Sang-froid l’Ancienne Star Ruban commĂ©morant une incroyable dĂ©monstration de Sang-froid durant un concours. Ruban MaĂźtre BeautĂ© la BeautĂ© d’Antan Ruban commĂ©morant une incroyable dĂ©monstration de BeautĂ© durant un concours. Ruban MaĂźtre GrĂące la GrĂące IncarnĂ©e Ruban commĂ©morant une incroyable dĂ©monstration de GrĂące durant un concours. Ruban MaĂźtre Intelligence le GĂ©nie Ruban commĂ©morant une incroyable dĂ©monstration d’Intelligence durant un concours. Ruban MaĂźtre Robustesse l’Ancien Gros Dur Ruban commĂ©morant une incroyable dĂ©monstration de Robustesse durant un concours. Ruban Star des Concours la Star de LĂ©gende Ruban offert Ă  un PokĂ©mon ayant marquĂ© les esprits dans tous les types de concours possibles. Ruban Artiste le ModĂšle Ruban pour les modĂšles de Hoenn exposĂ©s au musĂ©e. Ruban Effort le DĂ©terminĂ© Ruban pour rĂ©compenser un dur labeur. Ruban National le Triomphant Ruban pour avoir triomphĂ© face Ă  toutes les difficultĂ©s. Ruban Terre le Cent Fois Victorieux Ruban rĂ©compensant 100 victoires Ă  la suite. Ruban Empreinte le Randonneur Ruban rĂ©compensant un PokĂ©mon pour la qualitĂ© exceptionnelle de son empreinte. Ruban Alerte le Vigilant Ruban rappelant un Ă©vĂšnement vivifiant qui a créé de l’énergie vitale. Ruban Choc le ChoquĂ© Ruban rappelant un Ă©vĂšnement palpitant qui a rendu la vie plus passionnante. Ruban DĂ©prime l’AttristĂ© Ruban rappelant des moments de tristesse ayant ajoutĂ© un peu de piment Ă  la vie. Ruban NĂ©gligence le NĂ©gligent Ruban rappelant une nĂ©gligence qui a aidĂ© Ă  prendre des dĂ©cisions vitales. Ruban DĂ©tente le DĂ©tendu Ruban rappelant un Ă©vĂšnement rafraĂźchissant qui a ajoutĂ© du pep Ă  la vie. Ruban Sieste le Somnolent Ruban rappelant un Ă©vĂšnement ensommeillĂ© qui a rendu la vie plus reposante. Ruban Sourire le Souriant Ruban rappelant que le sourire amĂ©liore la qualitĂ© de vie. Ruban Sublime le Sublime Ruban somptueux et excentrique. Ruban Royal le Royal Incroyable ruban royal qui a un petit air de noblesse. Ruban Royal Sublime le Royalement Sublime Ruban somptueux et royal, qui reprĂ©sente le comble de la beautĂ©. Ruban LĂ©gende la LĂ©gende Vivante Ruban rĂ©compensant un record lĂ©gendaire. Ruban Affection le Bon Ami Ruban Ă  offrir Ă  un PokĂ©mon auquel on est trĂšs attachĂ©. Ruban Perfectionnement le SurentraĂźnĂ© Ruban pour rĂ©compenser un PokĂ©mon ayant rĂ©ussi un entraĂźnement sans pitiĂ©. Ruban Classique le Fan de PokĂ©mon Ruban qui montre l’amour portĂ© Ă  un PokĂ©mon. Ruban Premier le FĂȘtard Ruban commĂ©morant un jour spĂ©cial. Ruban ÉvĂšnement le CompĂ©titeur Ruban rĂ©compensant la participation Ă  un ÉvĂšnement PokĂ©mon. Ruban Anniversaire le FidĂšle Ruban commĂ©morant un anniversaire. Ruban SpĂ©cial le SpĂ©cial Ruban spĂ©cial pour un jour trĂšs particulier. Ruban Souvenir le Bien-AimĂ© Ruban commĂ©morant un souvenir cher. Ruban Souhait l’Exauceur de Souhaits Ruban supposĂ© exaucer les vƓux. Ruban Vainqueur Championnat le Vainqueur du Championnat Ruban rĂ©compensant la victoire Ă  une compĂ©tition. Ruban Champion RĂ©gional le Champion RĂ©gional Ruban rĂ©compensant la victoire au Championnat RĂ©gional. Ruban Champion National le Champion National Ruban rĂ©compensant la victoire au Championnat National. Ruban Champion du Monde le Champion du Monde Ruban rĂ©compensant la victoire aux PokĂ©mon World Championships. Dans le dessin animĂ©[modifier] Le premier ruban vu dans l'animĂ© AG013. De mĂȘme que dans les jeux vidĂ©o, les rubans sont des rĂ©compenses suite Ă  une victoire lors d'un Concours. À la diffĂ©rence qu'ils ne s'accrochent pas sur les PokĂ©mon mais font office de preuves de victoires pour les Coordinateurs. Ils sont tout aussi importants que les Badges pour un Dresseur ou les ClĂ©s de la Princesse pour une Artiste. Ils ont fait leur premiĂšre apparition dans la Saison 6 avec l'AG013 et le concours de MĂ©rouville et sont prĂ©sents jusqu'Ă  la Saison 13. Ils ont le mĂȘme aspect que dans les jeux vidĂ©o, mais les catĂ©gories intelligence, robustesse... et les niveaux hyper, super,... ne sont pas mentionnĂ©s. Protagonistes[modifier] Deux accompagnatrices de Sacha, Flora et Aurore, se sont donnĂ©es pour objectif d'obtenir cinq rubans pour participer au Grand Festival. D'autres personnages, comme leurs rivaux Drew, Harley, Solidad, Nando, ZoĂ©, Ursula, ont Ă©galement rĂ©coltĂ© des Rubans. Rubans de Flora[modifier] Hoenn[modifier] Les rubans de Flora dans la rĂ©gion de Hoenn. Concours d'AutĂ©quia Concours de NĂ©nucrique Concours de Vergazon Concours de l'Île d'Izabe Concours de Pacifiville Kanto[modifier] Les rubans de Flora pour la rĂ©gion de Kanto. Concours de Safrania Concours de Villedargent Concours de l'Île des ChrysanthĂšmes Concours de GardĂ©nia-ville Concours de MĂ»reville Concours de Terracotta Ă  Ă©galitĂ© avec Sacha Johto[modifier] Les trois rubans de Flora pour la rĂ©gion de Johto. Flora a aussi gagnĂ© trois rubans dans cette rĂ©gion, mĂȘme si leurs localisations ne sont pas connues. Rubans d'Aurore[modifier] Les rubans gagnĂ©s par Aurore Ă  Sinnoh. Concours de Floraville Concours au Lac Courage Coupe Marc Concours de CĂ©lestia Concours de Chocoliane Concours d'Aubeville Rubans de Jessie[modifier] Deux rubans de Jessie Ă  Sinnoh. Jessie a gagnĂ© cinq rubans de la rĂ©gion de Sinnoh et a participĂ© au Grand Festival, oĂč elle a perdu en demi-finale face Ă  Aurore. - Bonville DP061 - Majolica DP102 - NĂ©nupharville DP146. James remplace Jessie, car celle-ci est malade. - Voisinville DP167 - Marantaville DP171. Offert par la Princesse Salvia malgrĂ© sa dĂ©faite en finale. Dans Pocket Monsters Special[modifier] Cette section est vide, pas assez dĂ©taillĂ©e ou incomplĂšte. Vous pouvez la modifier pour l’amĂ©liorer. Dans l'Arc Rubis et Saphir, Rubis doit rĂ©unir tous les rubans en moins de 80 jours. Anecdote[modifier] Il existe des Ă©quivalents aux Rubans Ă  Kalos, nommĂ©s les ClĂ©s de la Princesse ». Elles peuvent ĂȘtre remportĂ©es lors de Salons PokĂ©mon par des Artistes PokĂ©mon. Concours PokĂ©mon Coordinateurs PokĂ©mon Atalante - Liseron - Marc - Juan - KimĂ©raFlora - Drew - Aurore - Johanna PokĂ©mon Pikachu Cosplayeur - Milobellus Conditions Sang-froid - BeautĂ© - GrĂące - Intelligence - Robustesse CapacitĂ©s Charme - Blocage Aliments Baie - Poffin - PokĂ©bloc Objets et rĂ©compenses Kit PokĂ©bloc BoĂźte PokĂ©blocs - Mixeur Ă  Baies - Foulard - Ruban CaractĂ©ristiques des PokĂ©mon Forme ‱ Type ‱ Stats d'espĂšce ‱ Niveau ‱ Nature ‱ Talent ‱ Taux de captureCatĂ©gorie ‱ Taille ‱ Poids ‱ Couleur ‱ Apparence du corps ‱ SexeRuban ‱ Origine ‱ Dresseur d'OrigineStats de base EV ‱ Stats individuelles IV ‱ Force Go AV ‱ Niveau d'effort GVBonheur ‱ Affection Cet article fait partie du Projet Coordinateur PokĂ©mon, qui a pour but la mise en place d'articles exhaustifs concernant les Concours PokĂ©mon. Merci de lire la page du projet avant toute Ă©dition !

Jaime bien ce couteau, il est sobre et élégant et je le prends souvent pour le restaurant . Lame en 12C27 sans marquage sur la lame (Seulement VoissiÚre à la base ) . Le manche est en corne de bélier .Le manche ressemble à un

Notre solution pour le DĂ©fi de CrĂ©ation d'Equipe DCE du mode FUT de FIFA 22 avec un exemple de formation pour les dĂ©fis Hybride Ligues et Pays qui sont permanents, mais non-rĂ©pĂ©tables. FIFA 22 est disponible depuis ce vendredi 1er octobre et comme toujours nous avons droit Ă  des DCE DĂ©fis de CrĂ©ation d'Équipe dont un qui se nomme Hybride Ligues et dĂ©fis vous permettront d’obtenir des packs en les complĂ©tant et pour pouvoir le faire facilement, nous vous proposons notre solution. Une fois l'ensemble des dĂ©fis complĂ©tĂ©s, vous recevrez en plus un Kit et 13 000 piĂšces. À lire aussi Le challenger NationalitĂ©s Exactement 2 Championnats Exactement 3 Joueurs – mĂȘme pays Maximum 6 Joueurs – mĂȘme championnat Maximum 6 QualitĂ© - joueurs Or Collectif Minimum 100 RĂ©compense Pack joueurs mĂ©langĂ©s rares Prix 6 450 sur PS4, 6 250 sur Xbox One et 5 600 sur PC Notre exemple de solution pour le dĂ©fi Le challenger via le crĂ©ateur FutbinAvancĂ© NationalitĂ©s Exactement 3 Championnats Exactement 5 Joueurs – mĂȘme pays Maximum 5 Joueurs – mĂȘme championnat Maximum 5 Note d’équipe Minimum 79 Collectif Minimum 100 RĂ©compense Pack joueurs or Premium Prix 7 300 sur PC, PS4 et Xbox One Notre exemple de solution pour le dĂ©fi AvancĂ© via le crĂ©ateur FutbinDiabolique NationalitĂ©s Exactement 6 Championnats Exactement 6 Joueurs – mĂȘme pays Maximum 3 Joueurs – mĂȘme championnat Maximum 3 Note d’équipe Minimum 81 Collectif Minimum 90 RĂ©compense Pack MĂ©ga Prix 8 150 sur PS4, 8 300 sur Xbox One et 8 950 sur PC Notre exemple de solution pour le dĂ©fi Diabolique via le crĂ©ateur FutbinMaĂźtre puzzle NationalitĂ©s Exactement 9 Championnats Exactement 7 Joueurs – mĂȘme club Maximum 3 Note d’équipe Minimum 82 Collectif Minimum 85 RĂ©compense Pack MĂ©ga rare Prix 9 500 sur PS4, 9 000 sur Xbox One et 9 100 sur PC LoyautĂ© Pour 10 joueurs Notre exemple de solution pour le dĂ©fi MaĂźtre puzzle via le crĂ©ateur FutbinÀ noter que ces formations sont des exemples de solution et qu’il est tout Ă  fait possible de rĂ©ussir les dĂ©fis avec une toute autre Ă©quipe. Le prix de l'ensemble que nous vous donnons est l'ensemble du prix de chacune des cartes, leurs prix peuvent ĂȘtre amenĂ©s Ă  Ă©voluer avec le temps. Rejoignez la communautĂ© Breakflip sur Discord, jouez Ă  FIFA avec les autres joueurs tout en Ă©tant informĂ© de nos derniers articles ! Partantd’apparents paradoxes de la laĂŻcitĂ© turque, cet article s’interroge dans un premier temps sur la dualitĂ© des rĂ©formes ottomanes des XIXe et XXe siĂšcles qui assurĂšrent, en mĂȘme temps, l’occidentalisation et l’islamisation du pays. Il suggĂšre, ensuite, que cette dualitĂ© est surmontĂ©e par la transformation de la Turquie actuelle en un pays presque Ă 
PubliĂ© le 4 dĂ©cembre 2020La Ligue 1 est de retour. Nous allons pouvoir nous extasier devant les performances des meilleurs clubs de football français et admirer l’émergence de nouvelles pĂ©pites de notre tant dĂ©criĂ©e “Farmers League” alias La Ligue des talents. Cette annĂ©e, en plus des nouvelles rĂšgles sanitaires, nous dĂ©couvrons un nouveau diffuseur du nom de Mediapro. Cela signifie que BeIN Sports et Canal+ ne sont plus les seuls diffuseurs de la compĂ©tition. En effet, Ă  compter de la saison 20/21, 80% des matchs de Ligue 1 seront diffusĂ©s par Mediapro via son offre en streaming TĂ©lĂ©foot. Les 20 % restants seront diffusĂ©s par Canal+. Alors, comment s’organiser cette saison pour suivre tous les matchs de la Ligue 1 Uber Eats ?A lire aussi âšœ OĂč et comment regarder la Ligue des Champions gratuitement ? Peut-on regarder gratuitement la Ligue 1 ? Techniquement oui, lĂ©galement non et Ă  la lecture de cet article nous espĂ©rons que vous comprendrez les risques et les limites du piratage. En effet, il est tout Ă  fait possible de visionner gratuitement des matchs de Ligue 1 en Ă©tant assis sur son canapĂ© ou devant son ordinateur, mais cette option n’est ni lĂ©gale ni sans risques pour votre sĂ©curitĂ©. Comme vous le savez dĂ©jĂ , le marchĂ© du streaming illĂ©gal se matĂ©rialise en partie par des sites rĂ©pertoriant des liens ou des flux vidĂ©o piratĂ©s. Exemple de site de football en streaming illĂ©gal Le plus souvent, ces sites affichent des dizaines d’encarts et de fenĂȘtres publicitaires invasives, ainsi que des URL redirigeant vers des applications potentiellement indĂ©sirables. ParallĂšlement aux sites de streaming classiques, il existe d’autres façons de regarder le foot gratuitement. A lire aussi ??? Telefoot contribue malgrĂ© lui Ă  l’essor de l’IPTV Regarder la Ligue 1 en P2P Il s’agit du streaming P2P en direct. Le concept est simple, Ă  l’aide d’un lecteur P2P Ace Player, vous ouvrez le lien du match et ce dernier est diffusĂ© directement dans le lecteur. L’avantage ici, c’est que vous gagnez en qualitĂ© et que vous vous affranchissez aussi des fenĂȘtres publicitaires. Toutefois, la latence reste de la partie et vous n’ĂȘtes pas sĂ»r d’obtenir des commentaires en français. Le plus souvent ces flux sont dĂ©tournĂ©s Ă  partir de chaines sportives russes ou espagnoles. Kodi et ses extensions Si vous vous intĂ©ressez de prĂšs Ă  l’univers du streaming ou Ă  celui du multimĂ©dia, vous connaissez probablement l’application Kodi et ses extensions. Certaines de ces extensions dĂ©veloppĂ©es par des indĂ©pendants sont uniquement destinĂ©es au streaming sportif illĂ©gal. Certaines d’entre elles permettent de visionner des matchs de Ligue 1 sans publicitĂ©, avec une qualitĂ© “correcte”, mais ne vous attendez pas Ă  une stabilitĂ© ou Ă  une latence optimale. Bref, vous l’aurez compris pour profiter pleinement de la Ligue 1, vous devrez probablement mettre la main Ă  la poche, mais ce n’est pas donnĂ© Ă  tout le monde, surtout lorsque l’on compare les offres proposĂ©es par les diffuseurs. Alors, comment regarder la ligue 1 gratuitement
Pas si simple ! A quels services faut-il s’abonner pour regarder la Ligue 1 dans son intĂ©gralitĂ© ? Voici le tableau comparatif des offres de football en streaming pour la saison 2020/2021. Prix14,90€ /mois Sans engagement Ligue 1 + Ligue 2À partir de 25,90€/mois Ligue 1+ Ligue 2 + Coupes d’Europe 19€/mois avec engagement25€/mois sans engagementÀ partir de 19,90€/moisÀ partir de 15€/moisGratuitS’abonner S’abonner Ligue des championsTous les matchsTous les matchs Non Non Finale Ligue EuropaTous les matchs Tous les matchs Non Non Ligue des NationsNon Non Non Non TF1, M6, L’EquipeLigue 18 matchs/journĂ©ey compris les chocsNon 2 matchs/journĂ©eNon NonLigue 28 matchs/journĂ©eNonNon2 matchs/journĂ©eNonPremier League Non OuiOuiNonNonLiga Non Non Non OuiNonSerie A Non Non Non Oui Non Bundesliga Non Non Non Oui Non Liga NOS Non OuiNonNon Non Equipe de France Masculine Non Non Non Non OuiEquipe de France FĂ©minine Non Non Non Non Oui Si vous souhaitez suivre la Ligue 1 dans son intĂ©gralitĂ©, il faudra vous abonner Ă  TĂ©lĂ©foot et Ă  Canal +, ce qui reprĂ©sente un coĂ»t mensuel de 34,80€. Il serait plus intĂ©ressant de faire une croix sur les deux matchs de Ligue 1/journĂ©e de Canal+ et d’opter pour l’abonnement TĂ©lĂ©foot Ă  25,90€/mois afin de profiter de la Ligue 1 et de la Ligue des Champions. Envie de regarder la Ligue 1 avec l’IPTV ? Le football en streaming illĂ©gal fait office de solution d’appoint. Cependant, entre le risque d’infection, les publicitĂ©s invasives, la qualitĂ© mĂ©diocre, les difficultĂ©s d’installation et la trĂšs forte latence par rapport au direct, le jeu en vaut-il la chandelle ? Les solutions gratuites Ă©voquĂ©es plus haut ne sont pas les seules en vogue. Depuis quelques annĂ©es d’autres mĂ©thodes comme l’IPTV illĂ©gal sont en plein essor. Elle consiste Ă  acheter un bouquet se matĂ©rialisant par une playlist contenant des flux de chaĂźnes TV en direct. Le plus souvent, les playlists sont souvent livrĂ©es sous forme de codes Ă  saisir dans une application dĂ©diĂ©e qui fait office de lecteur. Il est Ă©galement possible de les obtenir au format m3u et de les lire avec VLC Media Player. Exemple d’abonnement IPTV illĂ©gal LĂ  encore, il ne faut pas s’attendre Ă  un service de qualitĂ©. Avec un abonnement annuel d’une valeur d’une dizaine d’euros, vous obtiendrez plus de 10 000 chaines, mais subirez encore et toujours la latence et les interruptions de services rĂ©currentes. D’ailleurs, puisqu’on parle de service, qu’en est-il du SAV ? Dans certains cas, il est inexistant et lorsqu’il est proposĂ©, il prend la forme d’échanges Ă©crits sur des boutiques chinoises ou sur WhatsApp. Si vous avez l’habitude de nous lire, vous n’ĂȘtes pas sans savoir que les autoritĂ©s mĂšnent une guerre sans merci contre l’IPTV illĂ©gal. RĂ©guliĂšrement, des fournisseurs sont arrĂȘtĂ©s, laissant ainsi des utilisateurs sans service qui n’obtiendront jamais de remboursement. Sur le mĂȘme sujet Voici les meilleurs lecteurs IPTV Les enquĂȘtes menant Ă  l’arrestation des individus rĂ©vĂšlent que certains fournisseurs sont financĂ©s directement ou indirectement par des rĂ©seaux criminels tels que
 la Mafia. De leur cĂŽtĂ©, les ayants-droit luttent tant bien que mal pour enrayer le phĂ©nomĂšne, mais Ă  l’heure actuelle il n’existe pas de systĂšme incontournable pour empĂȘcher le piratage malgrĂ© les innovations telles que Viacces Orca. Vous savez dĂ©sormais oĂč vous mettez les pieds si vous vous engagez dans cette voie. Pour voir la ligue 1 gratuitement, si vous ne souhaitez pas alimenter les caisses de la Camorra, il vous reste toujours la solution qui consiste Ă  vivre aux crochets d’un ami muni d’un abonnement ou celle de vous rendre au bar d’en face Ă  chaque match. Nicolas JJE DiplĂŽmĂ© d’ingĂ©nierie en trading FIFA Ultimate Team avec le titre de FUT Specialist, fan de Dragon Ball, de culture jamaĂŻcaine et de bidouille Android, je suis passĂ© de mon OnePlus One Ă  mon OnePlus 6 aprĂšs 4 ans et demi de bons et loyaux services. Je m’intĂ©resse un peu, beaucoup, passionnĂ©ment Ă  la cybersĂ©curitĂ© et Ă  la MAO.
Cecoffret contient en CD (pochettes singles cartonnĂ©es) les visuels et montages des 25cm et 30cm originaux de Jean Ferrat parus sur les labels Decca et Barclay entre 1961 et 1972 et s’accompagne d’un texte biographique, signĂ© Raoul BellaĂŻche, proposĂ© en livret 36 pages.
FIGAROVOX/TRIBUNE - Nous avons eu tort de dĂ©manteler notre tissu industriel, estime l’économiste Claude Sicard. Celui-ci a Ă©tĂ© abandonnĂ© au profit du tertiaire au motif que celui-ci gĂ©nĂšre plus d’emplois, mais FourastiĂ© n’a pas encouragĂ© l’émergence d’une sociĂ©tĂ© dĂ©pourvue d’activitĂ© en Ă©conomie, Claude Sicard a enseignĂ© Ă  l’UniversitĂ© Paris Dauphine et dans plusieurs Ă©coles de crise du coronavirus, comme toute crise, fait un effet de loupe. Elle nous montre, soudain, combien nous sommes dĂ©pendants de l’étranger nos mĂ©dicaments sont originaires, Ă  plus de 90 % de la Chine ou de l’Inde, nous ne fabriquons pas d’appareils respiratoires Ă  poste fixe, comme le font les Allemands et les Suisses, alors que ces appareils sont tout Ă  fait indispensables pour sauver de nombreuses vies, et nous devons recourir Ă  des aĂ©ronefs russes pour aller chercher en Chine les masques dont ont absolument besoin pour se protĂ©ger tous les soignants dans nos hĂŽpitaux. Cette crise va-t-elle changer notre modĂšle de dĂ©veloppement? Dans l’adresse qu’il a faite Ă  la nation le 16 mars dernier, Emmanuel Macron nous dit DĂ©lĂ©guer notre alimentation, notre protection, notre capacitĂ© Ă  soigner, notre cadre de vie, au fond, Ă  d’autres, est une folie.» Et notre ministre de l’Économie nous rappelle cette rĂ©alitĂ© Il n’y a pas de souverainetĂ© politique sans souverainetĂ© technologique.» Notre secteur secondaire » s’est vu amputĂ© de plus de la moitiĂ© de ses effectifs. Cette crise a donc fait faire Ă  notre PrĂ©sident un virage Ă  180 degrĂ©s dans sa façon de voir l’organisation du monde. Dans son discours Ă  Angers, le 31 mars, Ă  l’occasion de la visite qu’il a rendue Ă  l’entreprise Kolmi qui fabrique des masques, il nous a avertis Le jour d’aprĂšs ne ressemblera pas au jour d’avant.» Avec la mondialisation, la France, bien plus encore que tous les autres pays dĂ©veloppĂ©s, a vu fondre son secteur industriel ; il occupait Ă  la fin des trente glorieuses plus de 6,5 millions de personnes et reprĂ©sentait 24 % de notre PIB. On en est, Ă  prĂ©sent, Ă  2,7 millions de personnes et notre secteur industriel ne contribue plus Ă  la formation du PIB que pour 10,5 % seulement, alors que sa participation devrait s’élever Ă  une vingtaine de pour cent, comme c’est le cas pour l’Allemagne ou la Suisse. L’ouverture des frontiĂšres a mis nos entreprises industrielles en concurrence avec les entreprises Ă©trangĂšres, et un trĂšs grand nombre d’entre elles n’ont pas rĂ©sistĂ© les charges fiscales et les dispositions du droit du travail de notre pays les ont rendues non compĂ©titives, notamment face aux productions asiatiques, et les pouvoirs publics n’ont pas rĂ©agi. Notre secteur secondaire» s’est donc vu amputĂ© de plus de la moitiĂ© de ses effectifs, et, ce, en deux ou trois dĂ©cennies seulement!Il faut en venir, alors, Ă  la responsabilitĂ© de nos Ă©lites qui se sont fourvoyĂ©es en interprĂ©tant mal les rĂ©sultats des travaux de ce fameux Ă©conomiste français, Jean FourastiĂ©, qui Ă©tait devenu cĂ©lĂšbre avec la publication en 1949 de son ouvrage Le grand espoir du XXe siĂšcle. Il a enseignĂ© Ă  Sciences Po et Ă  l’ENA, et beaucoup de ses Ă©lĂšves se sont trouvĂ©s aux commandes, dans notre pays, dans la pĂ©riode du dernier quart du XXe siĂšcle, c’est-Ă -dire juste aprĂšs les Trente glorieuses», locution due, d’ailleurs, Ă  Jean FourastiĂ©, lui-mĂȘme. Une confusion a Ă©tĂ© faite entre les emplois et les valeurs ajoutĂ©es. Nos Ă©lites ont retenu des enseignements de FourastiĂ© que l’économie des pays est constituĂ©e de trois secteurs d’activitĂ© le secteur primaire, l’agriculture, le secteur secondaire, l’industrie, et le secteur tertiaire, les services, et qu’il existe une loi qui veut que dans son Ă©volution toute sociĂ©tĂ© passe, inĂ©luctablement, du secteur primaire au secteur secondaire, puis du secteur secondaire au secteur tertiaire, en sorte qu’un pays moderne est une sociĂ©tĂ© post industrielle» oĂč toutes les activitĂ©s relĂšvent du secteur tertiaire. Il s’agit, lĂ , d’un schĂ©ma simplificateur oĂč une confusion a Ă©tĂ© faite entre les emplois et les valeurs ajoutĂ©es. Et cette confusion est due au fait que FourastiĂ© a adoptĂ©, imprudemment, la classification de Colin Clark qui se base, elle, sur la nature de la production, alors que sa classification, avec les mĂȘmes termes, se base sur l’évolution de la Jean FourastiĂ©, une Ă©conomie s’articule bien en trois secteurs, mais ces secteurs sont caractĂ©risĂ©s, chacun, par la façon dont Ă©volue le progrĂšs technique- le secteur primaire, oĂč le progrĂšs technique est moyen PTM ProgrĂšs Technique Moyen ;- le secteur secondaire, oĂč le progrĂšs technique est Ă©levĂ© HPT Haut ProgrĂšs Technique ;- le secteur tertiaire, oĂč le progrĂšs technique est faible PTF ProgrĂšs Technique Faible Pour FourastiĂ©, le progrĂšs technique domine l’histoire Ă©conomique des pays. Selon lui, le problĂšme de la productivitĂ© Ă©tait fondamental. Il a expliquĂ©, tout au cours de sa carriĂšre, que le progrĂšs technique domine l’histoire Ă©conomique des pays il en a conclu que Le progrĂšs technique modifie inlassablement les bases naturelles et les effets du travail.» Et, en 1949, il a créé le ComitĂ© provisoire de la productivité» pour inciter nos entreprises Ă  tirer parti, du mieux possible, des progrĂšs pouvant ĂȘtre apportĂ©s par les technologies dirigeants ont donc cru bon de laisser fondre notre secteur industriel, se rĂ©jouissant en somme de voir la France accĂ©der aussi rapidement au rang de nation moderne, une sociĂ©tĂ© donc post industrielle» constituĂ©e uniquement de services. Ce fut une erreur fatale, et on ne l’a jamais suffisamment dit. Dans cette vision du monde, on considĂ©rait que les pays dĂ©veloppĂ©s seraient indĂ©finiment les seuls dĂ©tenteurs des savoirs, laissant aux pays en voie de dĂ©veloppement le soin de produire, d’une façon besogneuse, tous les produits manufacturĂ©s dont nous aurions besoin. En somme, nous leur vendrions nos technologies et avec le produit de ces ventes nous leur achĂšterions leurs les choses ne se sont pas passĂ©es ainsi les Chinois, les Indiens, etc., ont exigĂ© des transferts de technologie de la part de nos grandes entreprises, et, ayant pris le soin d’ envoyer leurs meilleurs Ă©tudiants se former dans les plus grandes universitĂ©s amĂ©ricaines, ils en sont venus Ă  possĂ©der, Ă  leur tour, tous les savoirs modernes, au point que la Chine est le pays qui, aujourd’hui, dĂ©pose le plus de brevets dans le monde, bien plus que les Louis Harouel, dans son excellent ouvrage ProductivitĂ© et richesse des nations, paru chez Gallimard en 2005, nous dit On confond puissance d’un secteur Ă©conomique et nombre d’emplois dans ce secteur. Le fait qu’il y ait moins d’emplois dans l’industrie ne veut pas dire que la France se dĂ©sindustrialise.» La France qui a laissĂ© fondre son tissu industriel est Ă  prĂ©sent le pays europĂ©en le plus dĂ©sindustrialisĂ©, la GrĂšce mise Ă  part. Ce que n’ont pas vu pendant trĂšs longtemps nos Ă©lites c’est que l’industrie, prĂ©cisĂ©ment, est le secteur oĂč la productivitĂ© progresse le plus rapidement. On peut le voir par exemple avec la robotisation extraordinairement importante qui s’est opĂ©rĂ©e dans l’industrie automobile, oĂč ce sont des robots qui assemblent les carrosseries, les hommes surveillant simplement leur travail. Nos dirigeants ont laissĂ© filer le secteur oĂč le progrĂšs technique est le plus rapide, pour s’axer sur celui oĂč il est le plus faible. Nos dirigeants, faute d’avoir saisi la portĂ©e du message de Jean FourastiĂ©, ont donc laissĂ© filer le secteur de notre Ă©conomie oĂč le progrĂšs technique est le plus rapide, pour s’axer sur celui oĂč il est le plus faible. Le niveau de richesse de notre pays en a, par consĂ©quent, pĂąti nous sommes en Europe, aujourd’hui, en onziĂšme position seulement en matiĂšre de PIB/capita, et la Suisse qui est le pays oĂč la production industrielle par habitant est la plus Ă©levĂ©e a le PIB/capita le plus important de tous les pays europĂ©ens le Luxembourg mis Ă  part. L’intĂ©rĂȘt de l’industrie se voit dans la corrĂ©lation que l’on peut Ă©tablir entre la production industrielle des pays, lorsqu’on la calcule per capita, et le PIB/tĂȘte de ces pays. Cette corrĂ©lation montre que la production industrielle est la variable explicative clĂ© pour engendrer de la richesse dans les va donc falloir tenter de rĂ©industrialiser quelque peu notre pays. Cette relocalisation des activitĂ©s a dĂ©jĂ  commencĂ©, d’ailleurs, et entre 2014 et 2018 les pouvoirs publics ont recensĂ© 98 cas. On cite notamment celui de Lucibel, le spĂ©cialiste des lampes LED qui a rapatriĂ© en Normandie sa production qui se faisait Ă  Shenzhen, les chaussettes Olympia qui sont revenues dans les Vosges, les chocolats Terry’s qui Ă©taient allĂ©s s’expatrier en Pologne, etc. Pour rĂ©industrialiser la France, il va falloir se dĂ©gager des rĂ©glementations de la Commission europĂ©enne. Pour rĂ©industrialiser la France, il va falloir nous dĂ©gager des rĂ©glementations paralysantes de la Commission europĂ©enne, et obtenir des autoritĂ©s de Bruxelles qu’elles veuillent bien consentir, compte tenu de la situation sinistrĂ©e dans laquelle se trouve notre pays, que l’on crĂ©e des zones franches oĂč les entreprises bĂ©nĂ©ficieraient de conditions fiscales exceptionnellement avantageuses, et que l’État soit autorisĂ© Ă  soutenir ses entreprises industrielles, voire investir lui-mĂȘme lorsqu’il n’y a pas d’ faut rappeler que la France, outre le fait d’ĂȘtre le pays de l’Union europĂ©enne oĂč la production industrielle est la plus faible par rapport au PIB, est aussi, mais cela n’en est que la consĂ©quence, le pays oĂč les prĂ©lĂšvements obligatoires sont les plus Ă©levĂ©s de tous les pays dĂ©veloppĂ©s. Les autoritĂ©s de Bruxelles qui rĂ©clament avec insistance que nos budgets nationaux cessent d’ĂȘtre dĂ©ficitaires n’ont pas saisi que nos dĂ©penses publiques sont dues, pour une trĂšs large part, Ă  nos dĂ©penses sociales, des dĂ©penses beaucoup plus importantes que partout ailleurs, prĂ©cisĂ©ment en raison de l’obligation de pallier les effets d’appauvrissement de la population rĂ©sultant de la trĂšs forte dĂ©sindustrialisation du pays. La France a un trĂšs fort secteur tertiaire, avec un trĂšs grand nombre de fonctionnaires, mais il s’agit d’un secteur oĂč, prĂ©cisĂ©ment, les progrĂšs de productivitĂ© sont les plus faibles. Le secteur des services, d’ailleurs, n’a pas Ă  se relocaliser, car l’extension des sociĂ©tĂ©s se fait, dans ce cas, d’une façon que les Ă©conomistes qualifient de multi-locale», c’est-Ă -dire par la multiplication d’établissements Ă  l’étranger. Cela se voit dans toutes les activitĂ©s du tertiaire restauration collective, location de voitures, cliniques pour les soins de santĂ©, villages de vacances qui se multiplient, comme le fait le Club Med, dans de nombreux pays exotiques, etc. Il est dĂ©solant que nos Ă©lites n’aient pas su interprĂ©ter le message de Jean FourastiĂ©. Il est dĂ©solant que nos Ă©lites n’aient pas su interprĂ©ter le message de Jean FourastiĂ©. Elles ont Ă©galement nĂ©gligĂ© l’autre partie de son message, Ă  caractĂšre plus philosophique cette fois. Sur la fin de sa vie, FourastiĂ©, en effet, s’est Ă©levĂ© contre une consommation qui ne serait que matĂ©rielle, sans action intellectuelle, sans effet de promotion Ă  l’échelle des valeurs de la vie». Il dĂ©plorait que le temps passĂ© Ă  consommer soit pris sur le temps de vivre».
Alorsque le soleil doit repointer le bout de ses rayons ce week-end, aprÚs une semaine marquée par les orages, petit tour d'horizon des activités proposées dans le Val-d'Oise ces vendredi 1

1La rigueur qu’impose l’exercice, et le caractĂšre qu’on pourrait juger polĂ©mique de la question posĂ©e, nous conduisent d’abord Ă  dĂ©finir clairement chacun des termes utilisĂ©s dans le titre. 2Qu’entend-on par pays pauvres » ? Sans mĂ©connaĂźtre les ambiguĂŻtĂ©s qui gravitent autour de cette expression, portant notamment sur la diffĂ©rence entre pays pauvres et populations pauvres, nous nous alignerons sur l’orthodoxie en suivant les rapports du Programme des Nations unies pour le DĂ©veloppement PNUD1. L’édition publiĂ©e en 2006 – qui se rĂ©fĂšre Ă  des chiffres de 2003 – confirme dans la typologie une Ă©volution qui n’est pas anodine sur les 177 pays couverts, les 57 premiers sont considĂ©rĂ©s comme Ă  dĂ©veloppement humain Ă©levĂ© », les 88 suivants comme Ă  dĂ©veloppement humain moyen », et les 32 derniers dont 30 en Afrique comme Ă  faible dĂ©veloppement humain ». Ainsi a-t-on isolĂ© les plus pauvres parmi les pauvres2. 3Cette derniĂšre catĂ©gorie nous conforte dans le projet de prendre l’essentiel de nos exemples en Afrique subsaharienne, puisque, Ă  quelques centiĂšmes de points prĂšs, tous les pays appartenant Ă  cet ensemble3 pourraient ĂȘtre rangĂ©s dans le groupe des pays Ă  faible dĂ©veloppement humain. Ne sortent du lot que Sao TomĂ©, le Gabon, la GuinĂ©e Ă©quatoriale et le Cap Vert, c’est-Ă -dire des petits pays Ă  fort revenus pĂ©troliers. 4Qu’est-ce qu’un modĂšle » ? Il y aurait, lĂ  encore, matiĂšre Ă  dĂ©bat Ă©pistĂ©mologique Brunet, 2000, mais nous nous en Ă©loignerons en choisissant l’origine italienne du terme, qui vient de moule » et qui suggĂšre la reproduction. Ce parti pris facilite les choses, car c’est davantage dans le registre de l’économie politique que s’inscrivent les modĂšles mondialisĂ©s » dont il sera question ici. Naturellement, il faudrait prĂ©ciser ce que nous entendons par mondialisation », mais ressurgit le spectre de la querelle sans fin sur les multiples dĂ©finitions du mot, sur le nombre de mondialisations » dĂ©jĂ  connues par la planĂšte, sur la diffĂ©rence entre mondialisation » et globalisation », etc. 5Nous prenons le risque d’appeler mondialisation » le vaste mouvement contemporain de recouvrement du monde par des modĂšles considĂ©rĂ©s par les pays riches comme ayant vocation Ă  l’universalitĂ©. Ces modĂšles sont d’abord de nature Ă©conomique ; ils sont Ă©galement – et pour certains par voie de consĂ©quence – de natures politique4, sociale, culturelle et environnementale. 6Enfin, parler de transfert de modĂšles », c’est dĂ©jĂ  donner une indication sur la rĂ©ponse qui sera donnĂ©e Ă  la question initiale la mondialisation est-elle le stade suprĂȘme de la colonisation ? ». DĂšs qu’on Ă©voque une forme d’appui, d’assistance, d’aide, on est dans un processus de domination. Vers la pensĂ©e unique » La thĂ©orie l’avĂšnement du nĂ©olibĂ©ralisme 7Le colonialisme, ou comment se passer du cours de l’histoire
 Pour bien saisir la rĂ©alitĂ© des choses, il faut remonter cinquante ans en arriĂšre, Ă  l’origine du mot dĂ©veloppement », qu’on trouve par dĂ©faut » car il parle de sous-dĂ©veloppement » dans un discours prononcĂ© par le prĂ©sident amĂ©ricain Harry Truman le 20 janvier 1949 8 Nous devons utiliser notre avance scientifique et notre savoir-faire industriel pour favoriser l’amĂ©lioration des conditions de vie et de la croissance Ă©conomique dans les pays sous-dĂ©veloppĂ©s. » 9Le contexte est particulier le plan Marshall initiative amĂ©ricaine commence Ă  porter ses fruits dans une Europe occidentale qui, certes, se reconstruit, mais dans un Ă©tat de subordination par rapport aux USA ; et, en mĂȘme temps, Truman Ă©vite d’utiliser le terme pays colonisĂ©s » pour ne pas froisser les pays colonisateurs, avec qui il compte faire alliance pour arrimer les pays pauvres au monde libre ». 10Ce qui transparaĂźt surtout dans ce discours, c’est qu’il impose le modĂšle de la sociĂ©tĂ© industrielle occidentale comme rĂ©fĂ©rence universelle. Pour le prĂ©sident amĂ©ricain, tous les États doivent suivre le chemin parcouru aux xviiie et xixe siĂšcles par les grandes puissances, c’est-Ă -dire viser la croissance Ă©conomique par l’industrialisation, en appliquant les mĂȘmes politiques libĂ©rales investissement privĂ© et libre-Ă©change commercial. 11Il ne fait lĂ  que suivre la pensĂ©e Ă©conomique dominante du moment, qui sera reprise par le courant nĂ©o-Ă©volutionniste de Walt Whitman Rostow 1916-2003 dans sa thĂ©orie du parcours obligĂ© ». L’auteur Ă©labore un axe de dĂ©veloppement » passant par 5 Ă©tapes, qui reprend une idĂ©e formulĂ©e par Friedrich List 5 en 1841, et qui postule que toutes les sociĂ©tĂ©s doivent obligatoirement passer par les mĂȘmes stades pour atteindre l’objectif ultime de dĂ©veloppement qui, selon Rostow, est la sociĂ©tĂ© de consommation ». 12Ainsi se met en place progressivement un corpus thĂ©orique, reposant sur la prioritĂ© aux investissements rentables et sur l’accumulation du capital. Il s’agit ni plus ni moins que de l’émergence d’une forme exacerbĂ©e de libĂ©ralisme Ă©conomique, enrichie par les apports de David Ricardo 1817 qui recommandait, aprĂšs Adam Smith 1776, que chaque pays se spĂ©cialise dans le secteur oĂč il Ă©tait en mesure de produire une denrĂ©e peu onĂ©reuse et facilement exportable thĂ©orie dite des avantages comparatifs » 6. La formalisation de ce courant de pensĂ©e, dont on dit qu’il Ă©manait de Margaret Thatcher et Ronald Reagan, intervient fort Ă  propos en 1990, au moment oĂč le monde devient unipolaire c’est le Consensus de Washington, sous la signature de John Williamson. 13Dans les dix commandements » de ce nouvel Ă©vangile du capitalisme, le modĂšle proposĂ© s’appuie Ă  la fois sur une stricte orthodoxie budgĂ©taire et sur les lois du marchĂ©. On y relĂšve Ă©galement des prĂ©conisations lourdes de consĂ©quences pour les pays pauvres. Certaines auraient dĂ» s’avĂ©rer positives, comme l’appel Ă  la libĂ©ralisation totale du commerce, de nature Ă  favoriser leurs exportations. D’autres recĂšlent des piĂšges, comme le dogme de la privatisation des entreprises publiques, ou encore – d’une maniĂšre plus insidieuse – la garantie du droit de propriĂ©tĂ© intellectuelle. Les outils la montĂ©e en puissance de la gouvernance mondiale 14Les outils pour appliquer ces principes ont Ă©tĂ© créés dĂšs juillet 1944 Ă  Bretton Woods. Il est intĂ©ressant de noter que la communautĂ© internationale – rĂ©duite, il est vrai, aux pays occidentaux – a jugĂ© plus urgent de s’occuper d’économie que de paix, puisque l’Organisation des Nations unies ONU n’a vu le jour que onze mois plus tard. Ainsi sont nĂ©s le Fonds monĂ©taire international FMI, destinĂ© Ă  encadrer la nouvelle politique Ă©conomique des pays dits libres », et la Banque mondiale, chargĂ©e dans un premier temps d’attribuer des prĂȘts pour la reconstruction des pays dĂ©truits ou fortement touchĂ©s. Bien que les États-Unis aient manifestĂ© leur indĂ©pendance en lançant parallĂšlement un plan Marshall sur la base d’accords bilatĂ©raux, on Ă©tait d’ores et dĂ©jĂ  en prĂ©sence d’une forme avancĂ©e de gouvernance mondiale. 15Il manquait toutefois un maillon important dans la chaĂźne dĂ©cisionnelle Ă  vocation planĂ©taire qui se mettait en place une organisation internationale du commerce, chargĂ©e d’élaborer et de faire respecter des rĂšgles communes Ă  tous les pays capitalistes. De fait, il fallut attendre 1947 pour que soit créé le GATT General Agreement on Tariffs and Trade, qui ne rĂ©unissait dans un premier temps que 23 États en raison de la bipolarisation du monde7. 16Au lendemain de l’effondrement du bloc soviĂ©tique, les ralliements sont nombreux puisque la signature de l’Uruguay Round en 1994 Ă  Marrakech est l’occasion pour 113 pays de s’entendre pour crĂ©er l’Organisation mondiale du commerce OMC. Aujourd’hui, avec l’admission du Vietnam – et en attendant la prochaine entrĂ©e de la Russie – plus de 150 États ont de facto adhĂ©rĂ© Ă  l’ultralibĂ©ralisme Ă©conomique. 17Toutefois, avec le temps, la nature des rĂ©gulations Ă©conomiques a Ă©voluĂ©. Si les sommets de l’OMC continuent de donner le tempo au commerce international, les firmes multinationales pĂšsent d’un poids de plus en plus lourd dans l’élaboration des rĂšgles. Elles exercent sur les institutions de la gouvernance mondiale un lobbying constant qui se manifeste notamment, chaque annĂ©e depuis 1970, lors du World Economic Forum Ă  Davos. Cette rencontre devenue mythique n’a aucune lĂ©gitimitĂ© gouvernementale, puisque chaque participant s’y inscrit Ă  titre personnel, mais c’est bien lĂ  que sont prises ou rĂ©orientĂ©es les grandes dĂ©cisions rĂ©gissant l’avenir Ă©conomique de la planĂšte. Il est significatif de constater que les chefs d’État, en particulier ceux des pays riches, ratent rarement les rendez-vous de Davos, ce haut lieu de la pensĂ©e unique Ă  la gloire de la flexibilitĂ© et de la mondialisation », ainsi que le dĂ©finissait en 1996
 Jacques Chirac. Le terrain postcolonial comme champ d’application 18La seconde moitiĂ© du xxe siĂšcle a donc donnĂ© lieu Ă  l’émergence d’une doctrine Ă©conomique devenue exclusive au dĂ©but des annĂ©es 1990, et Ă  la mise en place d’institutions incontournables chargĂ©es de sa mise en Ɠuvre Ă  l’échelle planĂ©taire. ParallĂšlement, le vaste mouvement de dĂ©colonisation, initiĂ© au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a sinon redessinĂ© du moins recoloriĂ© la carte du monde, transformant les pays colonisĂ©s en pays politiquement indĂ©pendants sans pour autant les sortir de la dĂ©pendance Ă©conomique ni de la pauvretĂ©. Les lignes du Tiers Monde n’ont rĂ©ellement commencĂ© Ă  bouger qu’à l’aube du xxie siĂšcle. 19Pour les thĂ©ories Ă©conomiques nĂ©olibĂ©rales, les pays pauvres ont constituĂ© un champ d’application original. En effet, la plupart d’entre eux avaient connu des modĂšles Ă©conomiques fortement administrĂ©s, soit parce qu’ils s’étaient rangĂ©s dans le camp du bloc communiste, soit parce qu’ils avaient conservĂ© les principes de l’ancienne puissance coloniale. De fait, la plupart des anciennes colonies françaises fonctionnaient selon des principes keynĂ©siens que nul ne semblait vouloir remettre en question. Il n’y avait pas, disait-on, de vĂ©ritable culture entreprenariale dans les pays de l’Afrique subsaharienne8. Par ailleurs, le secteur public permettait d’absorber une partie importante du croĂźt dĂ©mographique, et force est bien de constater qu’on a longtemps fermĂ© les yeux sur cette forme d’équilibre socio-Ă©conomique. 20Puis est venu le temps oĂč les bilans du dĂ©veloppement » se sont rĂ©vĂ©lĂ©s de plus en plus nĂ©gatifs non seulement les pays les plus pauvres ne dĂ©collaient » pas, mais ils affichaient des pratiques Ă©conomiques et surtout budgĂ©taires tout Ă  fait contraires Ă  l’orthodoxie prĂŽnĂ©e par les institutions de Bretton Woods, de telle sorte qu’ils ont Ă©tĂ© non pas simplement invitĂ©s Ă  Ă©pouser la dynamique libĂ©rale qui recouvrait progressivement le monde, mais obligĂ©s d’en passer par des traitements – au sens mĂ©dical du terme – Ă©laborĂ©s par le FMI et la Banque mondiale et reposant sur l’ ajustement structurel ». 21Ce processus Ă©tait probablement nĂ©cessaire. Pour autant, il ne s’agit pas moins d’un transfert de modĂšles mondialisĂ©s. Était-il sous-tendu par une idĂ©ologie nĂ©o-coloniale ? Le recouvrement du monde L’ajustement, la dette, et la dĂ©liquescence des États 22C’est Ă  la fin des annĂ©es 1970 que les institutions financiĂšres internationales et les pays industrialisĂ©s ont imposĂ© des Programmes d’Ajustement Structurels PAS » aux pays pauvres dont les situations Ă©conomique et financiĂšre Ă©taient devenues dĂ©sastreuses. Il s’agissait tout simplement d’appliquer plusieurs des piliers du Consensus de Washington rĂ©duction drastique des dĂ©penses publiques, ouverture des Ă©conomies nationales Ă  la concurrence internationale, privatisations massives. Moyennant quoi, ces pays pourraient continuer Ă  accĂ©der aux prĂȘts de la communautĂ© internationale. 23Il va sans dire que les premiers plans de ce type eurent des effets catastrophiques. D’abord, l’interdiction de subventionner les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ© au nom de la libertĂ© des marchĂ©s conduisit, dans de nombreuses capitales, Ă  des Ă©meutes de la faim. Ensuite, et conformĂ©ment aux recommandations des institutions de Bretton Woods, les budgets sociaux furent considĂ©rablement et prioritairement rĂ©duits. En consĂ©quence, les effectifs de la fonction publique furent dĂ©graissĂ©s », et, parallĂšlement, les salaires des fonctionnaires furent cristallisĂ©s, ce qui ne pouvait que gĂ©nĂ©rer la corruption, notamment dans les secteurs de la police, de la douane, et de la justice. Ainsi Ă©tait d’avance condamnĂ© l’État de droit. 24Mais des mesures plus pernicieuses Ă  terme furent mises en Ɠuvre, comme le gel des crĂ©ations de postes pour les enseignants notamment du primaire et la baisse de leur niveau de recrutement, afin de pouvoir les payer moins cher pour maintenir en l’état le fossĂ© du savoir ?. Ainsi la Banque mondiale a-t-elle fini par imposer Ă  la CĂŽte-d’Ivoire, pourtant trĂšs attachĂ©e Ă  l’excellence de son systĂšme d’éducation, de recruter ses instituteurs Ă  bac – 3 et de les former en un an, alors qu’ils Ă©taient autrefois engagĂ©s au niveau baccalaurĂ©at et formĂ©s en deux ans9. 25Cette politique injonctive en direction des systĂšmes Ă©ducatifs Ă©tait conduite au nom des Ă©quilibres macroĂ©conomiques Hugon, 2002. Elle a Ă©tĂ© soutenue par la CoopĂ©ration française, relayĂ©e par l’Agence Française de DĂ©veloppement AFD et alimentĂ©e par les Ă©tudes de l’IREDU Institut de Recherches sur l’Éducation de l’UniversitĂ© de Bourgogne. La nĂ©cessitĂ© d’économiser sur les budgets sociaux s’est Ă©galement appliquĂ©e aux systĂšmes de santĂ©, poussant mĂȘme jusqu’à faire exiger par les Ă©tablissements de soins une participation obligatoire des patients, y compris les plus dĂ©munis, au nom d’une logique » de recouvrement des coĂ»ts qui s’apparentait Ă  une privatisation dĂ©guisĂ©e Mestre, 2003. 26ParallĂšlement les institutions financiĂšres internationales exigeaient des États ainsi assistĂ©s des efforts considĂ©rables dans le sens de la bonne gouvernance ». Ce nouveau concept, qui depuis a fait florĂšs, soulignait l’importance d’une machine Ă©tatique forte, compĂ©tente et honnĂȘte pour conduire Ă  bon terme les politiques d’ajustement. Or, compte tenu, d’une part, de la fragilisation des secteurs rĂ©galiens et sociaux, et, d’autre part, de l’accumulation de la dette dont le remboursement consommait l’essentiel des budgets nationaux, les États Ă©taient entrĂ©s en dĂ©liquescence ils ne maĂźtrisaient plus les dĂ©cisions, dĂ©sormais dictĂ©es de Washington, et ne contrĂŽlaient plus l’exĂ©cution, puisque la fonction publique Ă©tait progressivement minĂ©e par la corruption pour cause de paupĂ©risation accĂ©lĂ©rĂ©e. 27C’est dans ce contexte que fut engagĂ©e en 1996 l’initiative PPTE Pays Pauvres TrĂšs EndettĂ©s, programme concernant les 38 pays les plus pauvres du monde dont 32 en Afrique subsaharienne10, pour lesquels les institutions de Bretton Woods et les autres bailleurs de fonds concernĂ©s acceptaient de transformer une partie du service de la dette en investissements dans les secteurs de la santĂ© et de l’éducation. Bien que rĂ©visĂ© en 1999 initiative PPTE renforcĂ©e, le dispositif n’a pas eu les effets escomptĂ©s, d’abord parce que la conversion de la dette Ă©tait, dans la plupart des cas, une opĂ©ration fictive en raison de l’insolvabilitĂ© chronique des États. Ensuite parce que les pays riches continuaient d’ĂȘtre les prescripteurs en Ă©laborant les politiques notamment sociales des pays pauvres Ă  leur place ; mais l’émergence d’une orientation spĂ©cifique en direction d’un sous-groupe de pays pouvait laisser supposer qu’on avait enfin compris l’ineptie des remĂšdes Ă  vocation universelle11. Enfin, la question de la dette apparaissait de plus en plus, Ă  la faveur des dĂ©bats ouverts autour des PPTE, comme un problĂšme moral et non plus comme un simple paramĂštre comptable. Le processus dĂ©mocratique, maillon faible du transfert 28Est-ce pour introduire davantage de vertu dans l’ensemble des mĂ©canismes que les pays riches essayaient de transfĂ©rer ? Toujours est-il qu’une injonction apparemment non marchande s’insĂ©ra, au dĂ©but des annĂ©es 1990, au sein des prĂ©conisations Ă  vocation universelle le processus dĂ©mocratique. Le conseil ne vint pas de la gouvernance mondiale, mais de La Baule oĂč François Mitterrand avait lancĂ©, sans trop de risques politiques puisque le monde Ă©tait unipolaire depuis quelques mois, la phrase devenue cĂ©lĂšbre Le vent de libertĂ© qui a soufflĂ© Ă  l’Est devra inĂ©vitablement souffler un jour en direction du Sud » 20 juin 1990. Il reconnaissait implicitement que, pour la plupart d’entre eux, les pays africains avaient vĂ©cu sous des rĂ©gimes autoritaires et liberticides, sans qu’on ne s’en Ă©meuve outre mesure au Nord. Mais il pensait probablement, avec l’appui de la communautĂ© internationale, que la greffe des principes dĂ©mocratiques – tels qu’ils avaient Ă©tĂ© conçus en Occident – allait permettre aux populations de s’impliquer davantage et plus directement dans les politiques de dĂ©veloppement. 29Quinze ans plus tard, le bilan pour l’Afrique subsaharienne est plus que mitigĂ©. Le transfert du processus dĂ©mocratique a rencontrĂ© de nombreux obstacles Bouquet, 2004 l’avĂšnement du multipartisme a souvent dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en multi-ethnisme, et parfois en vĂ©ritable guerre civile ; la logique arithmĂ©tique de la majoritĂ© Ă  50 % a bousculĂ© dans bien des cas la culture traditionnelle du consensus ; enfin – mais les idĂ©ologues du nĂ©o-libĂ©ralisme n’y avaient-ils pas pensĂ© ? – la libertĂ© d’expression favorise, par essence, la demande voire l’exigence d’une meilleure redistribution des richesses. C’est donc une cause potentielle d’instabilitĂ© politique – de Gaulle aurait parlĂ© de chienlit » – peu prisĂ©e des investisseurs. 30On pourrait pointer lĂ  une contradiction. Et pourtant la gouvernance mondiale a non seulement maintenu comme une conditionnalitĂ© absolue de son aide la mise en place de la dĂ©mocratie, mais a Ă©galement poussĂ© le transfert jusque dans ses derniers avatars en encourageant fortement le processus de dĂ©centralisation. Alors que l’unitĂ© nationale12 Ă©tait rarement rĂ©alisĂ©e dans les pays pauvres, la Banque mondiale a appuyĂ© la mise en place de collectivitĂ©s dĂ©centralisĂ©es, sur le modĂšle hexagonal dans les ex-colonies françaises. Parmi les arguments avancĂ©s en faveur de cette idĂ©e, il y avait encore une fois la volontĂ© d’impliquer les populations au plus prĂšs des projets de dĂ©veloppement, mais aussi de mieux intĂ©grer les diffĂ©rences communautaires pour Ă©viter de dire ethniques ». Les rĂ©sultats de cette politique sont contrastĂ©s ainsi le Mali a-t-il renoncĂ© Ă  tracer des frontiĂšres communales13, qui n’avaient aucun sens dans l’occupation traditionnelle de l’espace sahĂ©lien. Par ailleurs, dans de nombreux cas, la dĂ©mocratie locale a Ă©tĂ© tout aussi souvent dĂ©voyĂ©e de son sens que sa dĂ©clinaison nationale, favorisant le mĂ©lange des genres entre politique et business et dĂ©crĂ©dibilisant davantage encore un modĂšle qu’on croyait incontestable. 31Est-ce Ă  dire que le modĂšle dĂ©mocratique peut connaĂźtre une application Ă  gĂ©omĂ©trie variable ? Au chapitre des droits de l’homme, pourtant garantis par une dĂ©claration universelle », certains ne sont pas loin de le penser, ainsi qu’il apparaĂźt dans la dĂ©claration de Jacques Chirac Ă  Tunis le premier des droits de l’Homme, c’est de manger, d’ĂȘtre soignĂ©, de recevoir une Ă©ducation et d’avoir un habitat » 3 dĂ©cembre 2003. Et si l’on consultait – dĂ©mocratiquement – sur le sujet ceux qui sont privĂ©s de ces fondamentaux » ? Les effets pervers de la marchandisation du monde 32Dans le domaine de l’économie, parmi les rĂšgles intangibles imposĂ©es au monde, celles ayant trait Ă  la propriĂ©tĂ© privĂ©e et Ă  la privatisation ont Ă©tĂ© appliquĂ©es dans les pays du Sud sans prĂ©caution, parce que sans inquiĂ©tude. En effet, avec l’effondrement des utopies communistes, le slogan de Proudhon La propriĂ©tĂ©, c’est le vol » ne compte plus guĂšre d’adeptes dans les pays riches, intĂ©gralement gagnĂ©s Ă  la sociĂ©tĂ© de consommation. Il n’y a guĂšre que sur la propriĂ©tĂ© intellectuelle qu’on entende parfois, du cĂŽtĂ© des altermondialistes, quelques protestations rĂ©siduelles14. 33De telle sorte qu’à propos de ce qu’on croyait ĂȘtre un bien public mondial », c’est-Ă -dire l’eau, le quatriĂšme principe de la dĂ©claration de Dublin L’eau utilisĂ©e Ă  de multiples fins a une valeur Ă©conomique et devrait donc ĂȘtre reconnue comme un bien Ă©conomique » 1992, sans faire rĂ©ellement l’unanimitĂ©, ne suscita pas le tollĂ© qu’on aurait pu imaginer. Peu aprĂšs, la crĂ©ation du Conseil mondial de l’Eau en 1994 constitua l’une de ces dĂ©cisions Ă  vocation planĂ©taire qui annonce un nouveau transfert de modĂšle. De fait, le postulat Ă©tait difficilement contestable l’eau potable ayant un coĂ»t, elle a aussi un prix et doit donc ĂȘtre traitĂ©e comme un produit de consommation ordinaire. 34Dans les pays pauvres, et notamment en Afrique subsaharienne, la distribution de l’eau a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme relevant d’un service public et confiĂ©e Ă  des sociĂ©tĂ©s d’État. Force est bien de constater que celles-ci ont gĂ©nĂ©ralement sombrĂ© dans la gabegie, facilitant ainsi le passage au secteur privĂ©, exigĂ© non sans raison par les institutions de Bretton Woods. MalgrĂ© quelques dĂ©boires en AmĂ©rique latine, les grandes multinationales de l’eau et de l’assainissement OndĂ©o ex-Suez-Lyonnaise, VĂ©olia ex-Vivendi et Saur-Bouygues ont donc pris pied sur le continent africain. Et, un beau jour, l’eau des fontaines publiques devint payante15. 35Pour prendre un exemple rĂ©cent, c’est ainsi qu’en octobre 2004 toutes les bornes-fontaines en libre accĂšs d’Antananarivo Madagascar, datant pour la plupart de la colonisation française, ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des points d’eau collectifs » flanquĂ©s de guĂ©rites oĂč des fontainiers percevaient une redevance16 pour chaque rĂ©cipient rempli. Cette opĂ©ration avait reçu l’aval de bon nombre d’ONG dites humanitaires, qui relayaient sans sourciller les nouveaux arguments Ă©laborĂ©s par la gouvernance mondiale un point d’eau encadrĂ© est garant du non-gaspillage, de la propretĂ© des rĂ©cipients et donc de l’hygiĂšne, de l’entretien du lieu pour Ă©viter la dĂ©gradation environnementale, Il est vrai qu’il y avait, Ă  la clĂ©, quelques marchĂ©s concessionnaires dont les associations caritatives sont de plus en plus friandes. TrĂšs peu ont pris conscience du fait que les plus dĂ©munis, c’est-Ă -dire presque tous dans les quartiers prĂ©caires de la capitale, n’avaient d’autres ressources que les marigots, les fossĂ©s et les caniveaux. 36À la recherche de l’introuvable Ă©quitĂ©, certains avancent une argumentation allĂ©chante l’eau potable a un coĂ»t, donc un prix, mais elle a Ă©galement une valeur ». Non marchande ? 37Si l’on affirme, Ă  juste titre, que l’eau potable n’a pas rĂ©ellement fait l’objet d’une privatisation », on ne peut en dire autant de la terre, du moins en Afrique subsaharienne. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, la Banque mondiale a dĂ©cidĂ© de sĂ©curiser » les terres des paysans. Il s’agissait de revenir sur la belle utopie du rĂ©gime foncier prĂ©colonial en ce temps-lĂ , la terre appartenait » Ă  celui qui la cultivait. Selon la mĂȘme logique, dans les vastes espaces sahĂ©liens faiblement peuplĂ©s, les arbres appartenaient » Ă  ceux qui les avaient plantĂ©s. Ainsi les Ă©leveurs nomades du Tchad oriental pouvaient-ils rĂ©colter, Ă  chaque passage annuel de leurs troupeaux sur les pĂąturages du OuaddaĂŻ, la gomme arabique des acacias qu’ils avaient plantĂ©s. En fait de maĂźtrise spatio-temporelle, on Ă©tait en prĂ©sence d’un modĂšle » peu banal. 38Ce modĂšle Ă©tait original, mais incompatible avec la rationalitĂ© des institutions de Bretton Woods. En accompagnement aux diffĂ©rents programmes d’ajustement, des rĂ©formes fonciĂšres furent donc ordonnĂ©es afin de mettre de l’ordre dans des systĂšmes qui paraissaient Ă  la fois trop complexes et trop peu aptes au dĂ©veloppement ». Chaque État s’y employa, avec plus ou moins de bonheur car il fallait mettre en place des cadastres, parfois en partant de zĂ©ro, et surtout dĂ©finir des critĂšres d’attribution droit du sol ou droit du sang ? 39Certes, le principe de collectivisation des terres ayant Ă©chouĂ© en URSS, il n’y avait d’autre choix que celui de la propriĂ©tĂ© individuelle. Mais les rĂ©formes fonciĂšres allant dans ce sens Ă  marche forcĂ©e connurent des fortunes diverses. En CĂŽte-d’Ivoire, les conflits sur les terres cafĂ©iĂšres et cacaoyĂšres dĂ©bouchĂšrent sur une crise gĂ©opolitique majeure, qui laissera des traces durables, dĂ©mentant ainsi la pertinence de la sĂ©curisation ». À Madagascar, les cultivateurs sont si pauvres qu’ils s’empressent de revendre leurs parcelles dĂšs qu’ils en sont propriĂ©taires », favorisant la constitution de grandes propriĂ©tĂ©s agricoles de type capitaliste Ă  faible main-d’Ɠuvre, se chassant eux-mĂȘmes des campagnes, en quelque sorte. Et il est probable que les terres cotonniĂšres du Sahel africain connaĂźtront le mĂȘme sort dĂšs que les pays du Nord ne seront plus autorisĂ©s Ă  subventionner leurs producteurs. Des rĂšgles Ă  gĂ©omĂ©trie variable 40On entend souvent dire, notamment depuis que Pascal Lamy est directeur de l’OMC, que les rĂšgles Ă©dictĂ©es par les institutions financiĂšres internationales, notamment celles qui sont relatives au commerce – fondement de l’économie mondiale – sont une chance pour les pays pauvres Feuer, 2006. On aimerait le croire et, pour cela, croire comme Adam Smith aux effets bienfaisants de la main invisible du marchĂ© ». 41Les planteurs de cafĂ©iers et de cacaoyers en sont probablement moins convaincus. Pendant les pĂ©riodes coloniale, puis post-coloniale, ils bĂ©nĂ©ficiaient d’un dispositif de protection fonctionnant sur le principe de la mutualisation des risques. L’État, via les caisses de stabilisation des prix des matiĂšres premiĂšres, amortissait d’une annĂ©e sur l’autre les fluctuations des cours, inĂ©vitablement fixĂ©s dans les pays du Nord. LĂ  encore, le systĂšme connut des dĂ©rives sĂ©rieuses, notamment en CĂŽte-d’Ivoire, oĂč le prĂ©sident HouphouĂ«t-Boigny confondait volontiers l’argent de la Caistab » et sa fortune propre18. Dans nombre de pays, les Caistab servirent de pompes Ă  finances pour toutes sortes d’activitĂ©s occultes. Cela facilita la tĂąche du FMI et de la Banque mondiale lorsqu’ils dĂ©cidĂšrent d’appliquer l’un des piliers du Consensus de Washington la dĂ©rĂ©gulation. 42DĂ©sormais, les petits planteurs des pays du Sud sont directement et en temps rĂ©el tributaires de la variabilitĂ© des cours des matiĂšres premiĂšres. En gĂ©nĂ©ral, ceux-ci sont Ă©levĂ©s quand le pays est Ă  feu et Ă  sang, et s’effondrent quand le calme et la paix reviennent
 On remarquera que le gĂ©ant amĂ©ricain Cargill a attendu la suppression effective de la Caistab 1998 pour s’implanter en CĂŽte-d’Ivoire. Dans les premiers mois, sa surface financiĂšre lui a permis de surpayer le cacao bord-champ » et de couler la plupart de ses concurrents, dont la quasi-totalitĂ© des exportateurs nationaux. Il est actuellement numĂ©ro un sur la place, oĂč ne subsistent plus que quelques multinationales, alors que l’on comptait plus de cinquante entreprises du temps de la Caistab. 43On se prend donc Ă  imaginer des mesures dĂ©rogatoires Ă  ce libre-Ă©change trop strict, par exemple un filet de sĂ©curitĂ©. HĂ©las, la gouvernance mondiale paraĂźt insensible au sort des plus pauvres, alors qu’elle accorde une bienveillance certaine aux pays du Nord qui continuent Ă  subventionner leur coton ou leur sucre, opposant ainsi une concurrence dĂ©loyale aux pays du Sud19. On sait que la nĂ©gociation sur le sujet Ă©tait au cƓur du cycle de Doha, et Ă  l’origine de l’échec du dernier sommet de l’OMC, mais ce n’est pas rassurant pour autant. Tant que les États-Unis et l’Union europĂ©enne n’auront pas changĂ© de politique agricole, les petits producteurs du Sud devront brader leurs rĂ©coltes, au risque de devoir vendre leurs terres dĂ©sormais sĂ©curisĂ©es », et quitter les campagnes pour aller grossir les quartiers prĂ©caires des grandes villes. 44La voie ne serait-elle pas ouverte Ă  la constitution d’une vĂ©ritable Cotton Belt dans le Sahel africain, contrĂŽlĂ©e par la multinationale Monsanto qui est dĂ©jĂ  largement implantĂ©e au Burkina Faso ? Des incantations mondialisĂ©es 45Le xxe siĂšcle s’est achevĂ© sur un constat d’échec assez unanimement admis les rĂ©sultats de cinquante ans d’aide au dĂ©veloppement ne s’affichaient pas Ă  la hauteur de ce qu’on espĂ©rait. 2 300 milliards de dollars avaient Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s20 sans qu’on enregistre les avancĂ©es attendues en matiĂšre de croissance Ă©conomique et de rĂ©duction de la pauvretĂ© Easterly, 2006. Certes, les Ă©conomistes qui servent la Banque mondiale opposent Ă  cela des tableaux macroĂ©conomiques et des courbes laissant entendre – pour qui veut bien Ă©couter – que certains pays sont en train de s’en sortir », ignorant que l’entrĂ©e dans le vert s’est faite au prix d’un fort creusement des inĂ©galitĂ©s Bourguigon, 2004. Mais la tendance est nĂ©anmoins Ă  la rĂ©orientation et Ă  l’aggiornamento. 46C’est ainsi que l’Agence Française de DĂ©veloppement, compagnon de route plutĂŽt loyal de la Banque mondiale, pointe de temps Ă  autre les grains de sable qui grippent l’APD Aide Publique au DĂ©veloppement, notamment la primautĂ© des intĂ©rĂȘts des pays riches ou les contradictions caractĂ©risant les relations bilatĂ©rales SĂ©vĂ©rino et Charnoz, 2005. Mais l’approche mondialisĂ©e demeure. 47 Pour engager le xxie siĂšcle sous de bons auspices », une nouvelle rĂ©solution a Ă©tĂ© prise le 8 septembre 2000 Ă  New York, et ratifiĂ©e par 189 États. Elle mettait en Ɠuvre un gigantesque chantier visant Ă  diminuer de moitiĂ© la pauvretĂ© d’ici Ă  2015. Huit Objectifs du MillĂ©naire pour le DĂ©veloppement » OMD Ă©taient dĂ©finis et prĂ©cisĂ©ment chiffrĂ©s21 il s’agissait de diviser par deux en quinze ans la proportion de gens vivant avec moins d’un dollar par jour, et/ou souffrant de la faim, et/ou n’ayant pas accĂšs Ă  l’eau potable. Il s’agissait Ă©galement Ă  la mĂȘme Ă©chĂ©ance de scolariser tous les enfants du monde, d’assurer la paritĂ© hommes/femmes, et de stabiliser les grandes pandĂ©mies. Le septiĂšme objectif imposait un dĂ©veloppement Ă©cologiquement viable », c’est-Ă -dire l’application d’une autre prescription nĂ©e d’une prise de conscience mondiale le protocole de Kyoto 1997. Sur ce point, on pourra s’interroger sur la pertinence d’un modĂšle mondial environnemental », ne serait-ce qu’en Ă©voquant l’absence d’alternative au charbon de bois pour l’énergie domestique dans les pays pauvres. 48Pour parvenir aux OMD, il faudra doubler l’APD Ă  l’horizon 2015, c’est-Ă -dire atteindre enfin dans chaque pays, et sans tricher22, le pourcentage mythique de 0,7 % du PIB. On en est loin. 49On aurait pu se rĂ©jouir de la dĂ©marche solidaire que reprĂ©sentait l’engagement derriĂšre les OMD. Mais la solidaritĂ© a des limites. Un demi-siĂšcle aprĂšs avoir fait cavalier seul pour la reconstruction du monde d’aprĂšs-guerre, le gouvernement Ă©tats-unien s’est Ă  nouveau dĂ©marquĂ© d’une communautĂ© financiĂšre internationale qu’on croyait pourtant Ă  sa botte en crĂ©ant, seul, une nouvelle agence d’aide le Compte du MillĂ©naire Millenium Challenge Account. Il s’agit d’une sorte de nouveau plan Marshall, annoncĂ© par George W. Bush le 22 mars 2002 Ă  Monterrey, oĂč Ă©taient rĂ©unies toutes les grandes puissances pour tirer les leçons des attentats du 11 septembre 2001. 50Dans cette entreprise, la visĂ©e nĂ©o-coloniale a le mĂ©rite d’ĂȘtre claire puisque le MCA est destinĂ© Ă  financer des projets dans les pays qui gouvernent avec justice, qui investissent dans le domaine social, et qui encouragent la libertĂ© dans le domaine Ă©conomique ». 51Les pays concernĂ©s sont ceux qui acceptent de collaborer avec les USA dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi et surtout qui ouvrent inconditionnellement leurs portes aux multinationales amĂ©ricaines. 52Le rĂ©sultat de tous ces engagements et de toutes ces politiques, c’est une mainmise incontestable de la communautĂ© des pays riches sur les pays pauvres. Et pratiquement incontestĂ©e, car rares sont les pays malades de grande pauvretĂ© qui se rebiffent et refusent de recevoir dans le mĂȘme temps les ordonnances et les remĂšdes. 53Ainsi prĂ©sentĂ©, le tableau paraĂźt clair les pays pauvres sont directement gouvernĂ©s par une autoritĂ© internationale qui Ă©labore des modĂšles conçus selon ses normes propres et qui les applique dans des contextes historique et culturel Ă©trangers. Les programmes sont mis en Ɠuvre de maniĂšre injonctive, avec des conditionnalitĂ©s, et, pour ceux qui ne seraient pas des bons Ă©lĂšves », des pĂ©nalitĂ©s et des sanctions. 54À l’évidence, il s’agit d’une vaste entreprise de domination qui ressemble Ă  une recolonisation. Et on ne peut pas Ă©chapper aux dĂ©bats manichĂ©ens qui ont – autrefois et aujourd’hui – surgi de cette pĂ©riode de l’histoire des xixe et xxe siĂšcles la colonisation Ă©tait-elle guidĂ©e par la volontĂ© de faire accĂ©der les populations des pays neufs » au bien-ĂȘtre et Ă  la prospĂ©ritĂ©, ou bien par le goĂ»t du profit au bĂ©nĂ©fice des pays dĂ©jĂ  riches, de leurs entreprises, et in fine de leurs propres populations ? 55Les quelques exemples Ă©voquĂ©s dans le dĂ©veloppement qui prĂ©cĂšde permettent-ils de trancher ? D’une part, les Objectifs du MillĂ©naire pour le DĂ©veloppement portent la marque de ce devoir compassionnel » qui rassure les consciences, en enjoignant le monde Ă  se liguer pour Ă©radiquer la pauvretĂ©, l’analphabĂ©tisme et les grandes maladies. Et d’autre part les institutions financiĂšres internationales condamnent les enfants des pays pauvres Ă  une Ă©ducation a minima, excluent de l’accĂšs Ă  l’eau potable les plus pauvres parmi les pauvres, prĂ©parent les petits paysans Ă  l’exode sous couvert de sĂ©curisation » des terres, et, plus gĂ©nĂ©ralement favorisent le dĂ©veloppement des grandes exploitations agricoles et le recouvrement du monde par les entreprises multinationales. En outre, en gommant toute rĂ©fĂ©rence Ă  la notion de service public, elles ouvrent la voie aux inĂ©galitĂ©s et Ă  l’inĂ©quitĂ©23. 56En mĂȘme temps, la gouvernance mondiale suscite et encourage la crĂ©ation d’espaces de libertĂ© – le processus dĂ©mocratique – permettant aux peuples de s’exprimer librement, par exemple en donnant leur avis sur la marche du monde. On conviendra que les pays pauvres ne se font guĂšre entendre
 57Mais, en essayant de rĂ©pondre Ă  une question historiquement datĂ©e, nous avons inĂ©vitablement butĂ© sur l’ambiguĂŻtĂ© dirimante de l’exercice en quelques dĂ©cennies, le monde a considĂ©rablement changĂ©, et un Ă©tat des lieux arrĂȘtĂ© au dĂ©but du xxe siĂšcle ne peut ĂȘtre analysĂ© avec les outils du xxie. On oublie trop souvent que Mozart, en son temps, composait de la musique contemporaine. 58Ainsi avons-nous implicitement fait Ă©merger des Ă©lĂ©ments nouveaux, notamment en matiĂšre de dĂ©finition des pays pauvres ». Au-delĂ  des froides donnĂ©es chiffrĂ©es, fussent-elles estampillĂ©es dĂ©veloppement humain », on devrait ranger dans cette catĂ©gorie tous les États dont les habitants sont totalement dĂ©munis face aux risques naturels sĂ©ismes, tsunamis, Ă©ruptions volcaniques, sĂ©cheresses, inondations, criquets,
, sanitaires Ă©pidĂ©mies, pandĂ©mies,
 et sociaux perte d’emploi, chĂŽmage,
. Car la pauvretĂ©, c’est aussi et peut-ĂȘtre surtout l’impression ressentie chaque matin que tout peut arriver sans qu’aucune protection ou garantie ne soit prĂ©vue pour y faire face. La mesure des inĂ©galitĂ©s face aux risques devrait ĂȘtre un nouvel indicateur de dĂ©veloppement humain24. 59Par ailleurs, la rĂ©fĂ©rence Ă  la colonisation nous a ramenĂ© vers une cartographie d’époque, celle des non-alignĂ©s », de Bandoeng au rĂȘve castriste de la Tricontinentale. Or, la mondialisation – le terme de globalisation » conviendrait davantage dans ce cadre – a introduit dans ce bel ordonnancement militant des modifications sensibles Goussot, 2006. C’est ainsi que l’axe Asie Chine, Inde – Afrique Afrique du Sud – AmĂ©rique BrĂ©sil ne partage plus vraiment le combat anticolonialiste des petits États. Et ceux-ci n’ont pas seulement Ă©tĂ© lĂąchĂ©s au bord du chemin vers la croissance et le dĂ©veloppement ; ils sont plus ou moins devenus les nouvelles colonies des ex-colonisĂ©s, sans pour autant que ces derniers aient rĂ©glĂ© chez eux les problĂšmes de la pauvretĂ©. Les recompositions territoriales Ă  l’Ɠuvre au dĂ©but du xxie siĂšcle seront donc d’une lecture plus compliquĂ©e qu’on ne pouvait l’imaginer au moment de la chute du mur de Berlin, mĂȘme si les nouveaux dĂ©coupages s’officialisent peu Ă  peu, notamment avec l’émergence du G20 au sein de l’OMC25. 60Enfin, l’image du recouvrement du monde contient sa dĂ©clinaison virtuelle, invisible mais si prĂ©sente la Toile ». S’il est vrai que les pays pauvres n’ont pas connu la rĂ©volution industrielle, ils ont Ă©tĂ© touchĂ©s par la rĂ©volution de l’Internet, et, quelle que soit l’ampleur de la fracture numĂ©rique, il faut y voir, certes, un nouvel instrument de domination mais aussi, par effet boomerang, la possibilitĂ© de donner Ă  voir ce que le monde riche prĂ©fĂšre ne pas montrer, et donc un outil d’alerte, de sensibilisation, en mĂȘme temps qu’une formidable source de savoirs pour ceux que la Banque mondiale souhaite tenir Ă  l’écart au nom des grands Ă©quilibres macroĂ©conomiques. 61La mondialisation ressemble donc Ă  une nouvelle forme de colonisation. À ce titre, elle suscite une rĂ©action sinon de rĂ©sistance du moins de contournement, de transgression ». Comme si un modĂšle Ă©conomique alternatif de survie – gĂ©nĂ©riquement qualifiĂ© d’ informel » – Ă©tait en train de se dĂ©velopper aux marges des modĂšles mondialisĂ©s »26


Sandovan qui fut vice-prĂ©sident de 74 Ă  78, est le seul vrai maĂźtre du pays, le gĂ©nĂ©ral-prĂ©sident Romeo Lucas Garcia n’étant qu’une marionnette. Il met en place des escadrons de la
Pays basque baignade interdite pour pollution sur toutes les plages de la cĂŽte Les intempĂ©ries en cours, depuis mercredi soir, ont saturĂ© les capacitĂ©s de traitement des eaux et provoquĂ© une pollution bactĂ©riologique. Baignade interdite jusqu’à nouvel ordre Bayonne balade gourmande au cƓur de la capitale du chocolat Plongez au cƓur de la capitale du chocolat pour une visite gourmande et historique au fil des chocolatiers Bayonnais Fortes prĂ©cipitations dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques la vigilance orange est levĂ©e La vigilance orange a Ă©tĂ© levĂ©e dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques ce jeudi 18 aoĂ»t dans l’aprĂšs-midi, suite Ă  une baisse des prĂ©cipitations Saint-Jean-de-Luz un Tryo surmotivĂ© » pour lancer Ducontenia en scĂšne AprĂšs deux reports, en 2020 et 2021, le groupe Tryo lancera le festival Ducontenia en scĂšne ce vendredi 19 aoĂ»t. Entretien avec Daniel Bravo, alias Danielito, son percussionniste Bayonne un homme dĂ©clarĂ© coupable d’avoir abordĂ© des mineures Ă  la sortie d’un collĂšge Un homme de 68 ans a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  verser 1 500 euros de dommages et intĂ©rĂȘts Ă  une mineure victime de remarques dĂ©placĂ©es par le tribunal correctionnel de Bayonne. Ce dernier a Ă©tĂ© reconnu coupable, mais dĂ©clarĂ© pĂ©nalement irresponsable Festival Ducontenia en scĂšne Ă  Saint-Jean-de-Luz De Grands enfants en premiĂšre partie de Tryo, ce 19 aoĂ»t Le duo d’Acotz a croisĂ© la route du groupe Tryo l’automne dernier, dans l’émission The Artist ». Le courant est bien passĂ© », savourent Baptiste et Anatole Pelote basque Grande Semaine David Etcheto et Julien Arbeletche, les deux font la paire David Etcheto et Julien Arbeletche Irisartarrak ont dĂ©crochĂ© leur quatriĂšme titre fĂ©dĂ©ral, le 14 aoĂ»t au fronton d’Hasparren La Coupe du monde de rugby est en gare de Bayonne La Coupe du monde de rugby sera lancĂ©e en septembre 2023. Pour promouvoir l’évĂ©nement sportif, un train traverse la France avec une exposition et la cĂ©lĂšbre coupe. ArrĂȘt Ă  Bayonne ces 18 et 19 aoĂ»t Anglet Ansbach contribue Ă  la reforestation du Pignada Thomas Deffner, maire d’Ansbach, ville jumelle d’Anglet, s’est rendu au Pignada constater les avancĂ©es depuis l’incendie du 30 juillet 2020 Alerte mĂ©tĂ©o cinq morts en Corse, vigilance orange levĂ©e dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques La Corse a subi ce jeudi matin des orages trĂšs violents avec des rafales jusqu’à 220 km/h. Au moins cinq personnes ont perdu la vie. L’üle est repassĂ©e en vigilance orange dans l’aprĂšs-midi. L’alerte a en revanche Ă©tĂ© levĂ©e dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques Pays basque balade avec Jean-Michel Iribarne, berger engagĂ© Jean-Michel Iribarne est un berger polyvalent de Saint-Jean-le-Vieux. De juin Ă  septembre, il emmĂšne les marcheurs dans les coulisses de son mĂ©tier. Entre la taloa et le gĂąteau basque, il en profite pour sensibiliser ses hĂŽtes Tout voir Anglet Le surf de nuit revient dimanche 21 aoĂ»t aux Sables d’or Absent du calendrier en 2020 et 2021, le surf de nuit revient dimanche 21 aoĂ»t, plage des Sables d’or Biarritz la braderie d’aoĂ»t 2022 est annulĂ©e PrĂ©vue dans le centre-ville de Biarritz les 25 et 26 aoĂ»t, la braderie estivale a Ă©tĂ© annulĂ©e. L’association Biarritz commerce centre a jetĂ© l’éponge Ă  cause d’un trop faible nombre de participants Saint-Jean-de-Luz Acotz, de l’agriculture au tourisme de masse Pays d’art et d’histoire a fait dĂ©couvrir Acotz au public cet Ă©tĂ©. Le quartier de Saint-Jean-de-Luz a longtemps vĂ©cu grĂące aux exploitations agricoles. Son Ă©conomie s’est ensuite tournĂ©e vers le tourisme, avec le dĂ©veloppement des campings Saint-Palais le festival de force basque de retour pour une 71e Ă©dition Le festival de force basque de Saint-Palais est de retour pour une 71e Ă©dition, qui aura lieu le dimanche 21 aoĂ»t, au fronton municipal Pays basque un tour en Ferrari pour aider les enfants malades Samedi 20 et dimanche 21 aoĂ»t, le Lions club organise sont 13e meeting dĂ©diĂ© aux bolides italiens. DerriĂšre le lustre des carrosseries, une opĂ©ration de bienfaisance Incendies en Gironde deux copains du Pays basque bĂ»cherons » dans la fournaise de Landiras 2 » Lorsque le feu a repris, dĂ©but aoĂ»t, dans le massif dĂ©jĂ  meurtri, Mehdi Catoir et Paul Sabathier ont pris leurs tronçonneuses et filĂ© Ă  Hostens aider Ă  dĂ©gager le chemin des pompiers Pays basque la prĂ©fecture alerte sur des risques d’inondations d’ici jeudi soir Les autoritĂ©s ont Ă©mis un bulletin de vigilance mĂ©tĂ©o jaune en raison des pluies orageuses prĂ©vues entre mercredi soir et jeudi soir PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques la fĂ©dĂ©ration dĂ©partementale n’exclut pas un report de l’ouverture de la chasse La fĂ©dĂ©ration dĂ©partementale des chasseurs des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques estime qu’un report de l’ouverture de la chasse, prĂ©vue le 11 septembre, est possible si la sĂ©cheresse et la canicule continuent Anglet le danger des baĂŻnes expliquĂ© aux estivants durant tout l’étĂ© Durant tout l’étĂ©, les Guides de bain angloys proposent au public des plages de s’initier aux dangers que recĂšle l’ocĂ©an, en particulier les baĂŻnes
dcemulti pays multi ligue fut 21. by. 31 Mayıs 2022 in location appartement lyon 3 particulier le bon coin Yorum yapılmamıß 0

De nombreux Etats et personnalitĂ©s qui avaient pris position au dĂ©but de la guerre du YĂ©men se sont ravisĂ©s. Se gardant de se positionner automatiquement selon le clivage sunnites/chiites, ils appellent au cessez-le-feu et Ă  une solution politique. DerriĂšre cette guerre inutile se cache en effet le projet de crĂ©ation d’un Otan arabe
 sous commandement israĂ©lien. RĂ©seau Voltaire Damas Syrie 20 avril 2015 Nabil el-Arabi, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Ligue arabe, tente d’expliquer le projet de Force arabe » de DĂ©fense commune. Dans sa Doctrine de SĂ©curitĂ© nationale, publiĂ©e le 6 fĂ©vrier 2015, le prĂ©sident Obama Ă©crivait Une stabilitĂ© Ă  long terme [au Moyen-Orient et en Afrique du Nord] requiert plus que l’usage et la prĂ©sence de Forces militaires Ă©tats-uniennes. Elle exige des partenaires qui soient capables de se dĂ©fendre par eux-mĂȘmes. C’est pourquoi nous investissons dans la capacitĂ© d’IsraĂ«l, de la Jordanie et de nos partenaires du Golfe de dĂ©courager une agression tout en maintenant notre engagement indĂ©fectible Ă  la sĂ©curitĂ© d’IsraĂ«l, y compris par son avance militaire qualitative » [1]. La lecture attentive du document ne laisse aucun doute. La stratĂ©gie du Pentagone consiste Ă  crĂ©er une version moderne du Pacte de Bagdad, un Otan arabe, de maniĂšre Ă  pouvoir retirer ses forces militaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord et Ă  les repositionner en ExtrĂȘme-Orient le pivot » contre la Chine. De mĂȘme, il est clair que dans sa vision, le Pentagone envisage que cette Force arabe de DĂ©fense commune » soit constituĂ©e d’États du Golfe et de la Jordanie et qu’elle soit placĂ©e sous commandement israĂ©lien. Si l’on reprend l’exemple du Pacte de Bagdad, on se souviendra qu’il avait Ă©tĂ© constituĂ© par le Royaume-Uni avec ses anciennes colonies. Cependant, au bout de trois ans, son Ă©tat-major fut placĂ© sous commandement du Pentagone, bien que les États-Unis n’aient jamais adhĂ©rĂ© au Pacte. En novembre 2013, le prĂ©sident israĂ©lien d’alors, Shimon Peres, est intervenu, par vidĂ©o-confĂ©rence devant le Conseil de sĂ©curitĂ© du Golfe, rĂ©uni Ă  Abu Dhabi en prĂ©sence de reprĂ©sentants des principaux membres de la Ligue arabe et d’États sunnites d’Asie [2]. Son intervention, qui portait sur la nĂ©cessitĂ© d’un nouveau pacte militaire face Ă  l’Iran, avait Ă©tĂ© longuement applaudie. Le Sipri de Stockholm vient de rĂ©vĂ©ler que l’Arabie saoudite se serait prĂ©parĂ©e Ă  crĂ©er la Force arabe de DĂ©fense commune » en augmentant son budget militaire en 2014 de 13 milliards de dollars +17 % !. Riyad tente d’impliquer le plus grand nombre d’États possibles dans ce projet. Il a ainsi rĂ©ussi Ă  acheter la participation de l’Égypte. Pour ce faire, les États du Golfe ont offert 12 milliards de dollars pour les projets d’investissement du Caire, lors de la confĂ©rence Ă©conomique de Charm el-Cheikh, le 13 mars. La Ligue arabe a adoptĂ© ce projet lors de son sommet de Charm el-Cheick, le 1er avril. Officiellement, il s’agit d’appliquer le TraitĂ© de DĂ©fense arabe de 1950 pour lutter contre le terrorisme, Ă  moins que ce ne soit pour satisfaire les ambitions saoudiennes au YĂ©men. La guerre contre les Houthistes, dont personne ne comprend la nĂ©cessitĂ©, joue ici le rĂŽle d’un exercice grandeur nature, sans que l’on manifeste de compassion pour le millier de morts et les 3 000 blessĂ©s qu’elle a dĂ©jĂ  entraĂźnĂ©s. D’ores et dĂ©jĂ , selon Stratfor, l’état-major militaire de l’opĂ©ration TempĂȘte dĂ©cisive » n’est pas en Arabie, mais au Somaliland. Ce pays, qui proclama son indĂ©pendance en 1960, puis fut rattachĂ© Ă  la Somalie Ă  la suite d’un coup d’État en 1969, proclama une seconde fois son indĂ©pendance en 1991 avant d’ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ© Ă  nouveau Ă  la Somalie, en 1994, et proclama une troisiĂšme fois son indĂ©pendance en 2002. Lors de ses deux premiĂšres indĂ©pendances, IsraĂ«l fut le premier État Ă  reconnaĂźtre le Somaliland. Actuellement cet État n’est reconnu par personne, mais depuis 2010, c’est une base israĂ©lienne pour contrĂŽler le dĂ©troit de Bab el-Mandeb qui relie le canal de Suez et la mer Rouge au Golfe d’Aden et Ă  l’ocĂ©an Indien. Les chefs d’état-major de la Ligue arabe se rencontreront le 22 avril pour Ă©valuer les unitĂ©s qu’ils pourraient mettre Ă  disposition de ce dispositif. L’Égypte, le KoweĂŻt et le Maroc —tous trois impliquĂ©s dans les bombardements au YĂ©men—prĂ©senteront un rapport prĂ©liminaire, le 1er juillet. Tout cela Ă©tait malheureusement prĂ©visible. AprĂšs avoir trahi le Peuple syrien en excluant la RĂ©publique arabe syrienne de ses rangs en violation de ses statuts, la Ligue arabe s’apprĂȘte Ă  trahir le Peuple palestinien et Ă  placer ses armĂ©es sous le commandement d’un État colonial.

momentsde ce que fut la riche annĂ©e universitaire 2018-2019. C'est grĂące aux enseignants-chercheurs, aux personnels administratifs et techniques (Biatss) que notre universitĂ© peut montrer avec fiertĂ© une annĂ©e de labeurs, d'engagements et de succĂšs. Ce bilan annuel doit les rendre fiers de ce qu'ils sont, de ce qu'ils font. Une nouvelle annĂ©e universitaire riche 1La thĂšse, maintenant classique, dĂ©veloppĂ©e par John Bowlby en 1958, lors de sa premiĂšre formulation de la thĂ©orie de l’attachement, est que l’attachement du bĂ©bĂ© Ă  sa figure d’attachement a pour base un Ă©quipement comportemental constituĂ© par un nombre dĂ©terminĂ© de rĂ©ponses instinctives » qui l’orientent vers la figure d’attachement. Bowlby a identifiĂ© cinq de ces rĂ©ponses, qui apportent une contribution spĂ©cifique au dĂ©veloppement de l’attachement de l’enfant sucer, attraper, suivre comportements de proximitĂ© , pleurer et sourire comportements de signalisation. Ces comportements deviennent intĂ©grĂ©s et dirigĂ©s vers la figure d’attachement au long de la premiĂšre annĂ©e de vie, donnant lieu Ă  ce qu’il a dĂ©signĂ© comme les comportements d’attachement. En 1969, Bowlby prĂ©sente une version reformulĂ©e de sa thĂšse initiale, en reconnaissant que des formes plus Ă©laborĂ©es de comportements d’attachement peuvent s’organiser dans un systĂšme comportemental d’attachement Soares, 1996. 2Le comportement d’attachement, dans ce sens, est conçu comme une forme de comportement, simple ou organisĂ©, qui aboutit Ă  la recherche ou au maintien de la proximitĂ© Ă  un individu diffĂ©renciĂ© et prĂ©fĂ©rĂ©. Lorsque cette figure d’attachement paraĂźt disponible, le comportement peut se limiter Ă  une vĂ©rification visuelle ou auditive dirigĂ©e vers cette figure, et Ă  un Ă©change occasionnel de regards. Cependant, dans certaines circonstances, l’enfant peut s’adonner Ă  la recherche de la figure d’attachement, ou chercher Ă  l’attraper, de façons Ă  Ă©liciter chez elle un comportement de soins careseeking role. Le comportement symĂ©trique du comportement d’attachement, avec une fonction complĂ©mentaire de protĂ©ger l’individu attachĂ©, est celui de prodiguer les soins caregiving role. Tel est le rĂŽle du caregiver ou d’un autre adulte ; il est dirigĂ© vers un enfant ou un adolescent, mais il peut aussi ĂȘtre mis en Ă©vidence chez un adulte ; vis-Ă -vis d’un autre adulte, spĂ©cialement en temps de maladie, de stress, ou d’ñge avancĂ© Bowlby, 1980 ; Ainsworth, 1985. Durant l’enfance, la proximitĂ© physique et la disponibilitĂ© Ă©motionnelle du caregiver sont des facteurs critiques de la qualitĂ© du caregiving. De la deuxiĂšme enfance Ă  la vie adulte, le fait de savoir que le caregiver est potentiellement disponible devient progressivement aussi efficace que la proximitĂ©. 3L’attachement se rĂ©fĂšre au lien Ă©motionnel spĂ©cifique que le bĂ©bĂ© dĂ©veloppe avec son caregiver pendant la premiĂšre annĂ©e de sa vie Bowlby, 1969/1982 ; 1988. Il se distingue aussi du lien que le caregiver a avec l’enfant et aux processus de liaison qui sont associĂ©s aux premiĂšres heures de la vie bonding. L’attachement se rĂ©fĂšre Ă  la relation qui Ă©merge au fil du temps Ă  partir d’une histoire d’interactions de caregiving [5] Sroufe et Waters 1977. Cette relation peut ne pas ĂȘtre prĂ©sente dans les premiĂšres semaines de vie, vu les limitations du bĂ©bĂ© dans la comprĂ©hension de soi et des autres. Au contraire, Ă  mesure que les adultes interagissent et s’occupent du bĂ©bĂ© pendant la premiĂšre annĂ©e de la vie, l’enfant organise son comportement autour de ce caregiver. 4Le long dĂ©veloppement de l’attachement de l’enfant envers sa figure d’attachement est une adaptation Ă©volutive essentielle de l’espĂšce humaine, dans la mesure oĂč les humains, comme les autres primates, naissent vulnĂ©rables, mais le restent durant plusieurs annĂ©es Hrdy, 2000. A la lumiĂšre d’une perspective phylogĂ©nĂ©tique, il a Ă©tĂ© proposĂ© que le systĂšme d’attachement ait Ă©voluĂ© pour garantir que les petits enfants et les donneurs de soins soient en proximitĂ© physique, de façons Ă  assurer la protection des plus jeunes. La figure d’attachement fonctionne, en principe, comme un havre de sĂ©curitĂ©, une source de rĂ©confort et de protection dans un contexte d’activation physiologique ou de menace environnementale, et comme base de sĂ©curitĂ© pour l’exploration [6], [7] Bowlby, 1969/ 1982 ; Ainsworth, 1969 ; Ainsworth, Blehar, Waters, et Wall, 1978. Ainsi, dans cette perspective, tous les enfants ont tendance Ă  Ă©tablir des liens avec des adultes qui s’occupent d’eux et qui leurs sont proches, indĂ©pendamment du type de traitement qu’ils reçoivent Bowlby, 1969/1982 ; Sroufe, 1986. Les Ă©tudes Ă©thologiques et humaines suggĂšrent que l’attachement se dĂ©veloppe mĂȘme dans un contexte de mauvais traitements et de punitions sĂ©vĂšres Ainsworth, 1967 ; Belsky et Nezworsky, 1988 ; Carlson, Cicchetti, Burnett, et al., 1989 ; Crittenden, 1981 ; Egelend et Sroufe, 1981 ; Harlow et Harlow, 1965. Dans ces circonstances, c’est la qualitĂ© de cette relation d’attachement qui est en cause, et pas sa prĂ©sence ou son intensitĂ© Sroufe et Waters, 1977 ; Ainsworth, 1972. 5Les enfants dĂ©veloppent d’abord des relations d’attachement avec une figure d’attachement primaire, figure qui s’insĂšre dans son contexte de caregiving Bowlby, 1969/1982 ; Ainsworth, 1972 ; Rutter, 1981 ; les jeunes enfants peuvent ensuite Ă©tablir une hiĂ©rarchie de ces figures d’attachement, quand il existe plusieurs personnes s’occupant du bĂ©bĂ©. Les bĂ©bĂ©s montrent des comportements d’attachement p. ex. pleurer, s’approcher et obtiennent de la sĂ©curitĂ© Ă  partir de figures d’attachement secondaires quand les figures primaires ne sont pas disponibles Harlow, 1963. Cependant, en rĂ©ponse Ă  un stress important, leur prĂ©fĂ©rence devient claire, avec la nĂ©cessitĂ© d’une plus grande proximitĂ© avec la figure d’attachement primaire. Une fois Ă©tabli, ce type de relation prĂ©fĂ©rentielle avec la principale figure d’attachement a tendance Ă  se maintenir, et un changement de comportement d’attachement vers une nouvelle personne ou un Ă©tranger devient plus difficile. Dans un rĂ©seau de personnes s’occupant de l’enfant mĂšre, pĂšre, grand-pĂšre, la qualitĂ© de l’attachement est spĂ©cifique de la relation en cause, et se construit au travers des interactions avec chacune de ces personnes Easterbrooks, 1989. 6La disponibilitĂ© de la figure d’attachement s’accompagne du dĂ©veloppement d’une expĂ©rience par l’enfant d’une sĂ©curitĂ© de l’attachement l’expĂ©rience de la sĂ©curitĂ© est associĂ©e Ă  une perception de la figure d’attachement comme disponible, et l’anxiĂ©tĂ© ou l’insĂ©curitĂ© est associĂ©e Ă  la perception d’une menace face Ă  cette dĂ©veloppement des relations d’attachement7Le contexte de vie d’un enfant est une composante absolument dĂ©terminante pour le dĂ©veloppement des systĂšmes comportementaux permettant la formation de l’attachement. ThĂ©orisant sur ces dĂ©nominateurs communs, Bowlby indique – When he is born, an infant is far from being a tabula rasa » 1969/1982, p. 265. Au contraire, le bĂ©bĂ© est nĂ© Ă©quipĂ© avec un nombre de systĂšmes prĂȘts Ă  ĂȘtre dĂ©ployĂ©s lors des stimulations environnementales. Comme nous l’avons mentionnĂ© prĂ©cĂ©demment, quelques-uns de ces systĂšmes comportementaux constituent les piliers de sustentation du dĂ©veloppement de l’attachement, parmi lesquels nous soulignons l’acte de pleurer, d’attraper, la succion, et l’orientation du nouveau-nĂ©. 8Bowlby a postulĂ© que le systĂšme de dĂ©veloppement de l’attachement se construit en quatre phases, les trois premiĂšres se dĂ©roulant durant la premiĂšre annĂ©e de vie et la quatriĂšme commençant autour du troisiĂšme anniversaire de l’ I – Orientation et signaux avec une discrimination limitĂ©e des figures 8 Ă  12 semaines le bĂ©bĂ©, n’étant pas capable de diffĂ©rencier les personnes sinon au niveau olfactif et auditif, a tendance Ă  s’orienter de prĂ©fĂ©rence vers les humains en gĂ©nĂ©ral. Cette tendance, qui promeut et augmente la proximitĂ© et le maintien du contact avec ceux-ci, se remarque au travers de comportements instinctifs. L’intensitĂ© de ces manifestations comportementales atteint son maximum de sociabilitĂ© Ă  douze semaines, puisque c’est le moment oĂč les enfants arrivent dĂ©jĂ  Ă  reconnaĂźtre la figure humaine et montrent un sourire social intentionnel Ainsworth, et al., 1978.Phase II – Orientation et signaux dirigĂ©s vers une ou plusieurs figures diffĂ©renciĂ©es 12 Ă  24 semaines on assiste Ă  l’apparition d’une rĂ©ponse diffĂ©renciĂ©e du bĂ©bĂ© centrĂ©e sur lales figures avec lesquelles il commence Ă  Ă©tablir une relation particuliĂšre. Cette phase n’a pas un dĂ©but trĂšs clair, parce que la diffĂ©renciation des comportements est progressive et en fonction de certaines figures, et peut se terminer au-delĂ  de six mois selon les III – Maintien de la proximitĂ© avec une figure diffĂ©renciĂ©e par locomotion et d’autres signaux 6 Ă  36 mois. Cette pĂ©riode est caractĂ©risĂ©e par des avancĂ©es significatives, au niveau du dĂ©veloppement moteur, cognitif et socio-Ă©motionnel, dans l’organisation des systĂšmes comportementaux. Les nouvelles compĂ©tences, principalement la locomotion, permettent au bĂ©bĂ© une exploration plus intense de son entourage. Une plus grande activation du systĂšme d’exploration, Ă  cause de l’augmentation du risque qu’elle comporte pour la sĂ©curitĂ© du bĂ©bĂ©, rend impĂ©rative la structuration du systĂšme d’attachement, qui vise Ă  protĂ©ger l’ IV – Formation d’un partenariat rĂ©ciproque corrigĂ© quant au but aprĂšs 36 mois. Graduellement, on assiste Ă  l’abandon d’une position Ă©gocentrĂ©e de la part de l’enfant, qui aboutit au moment oĂč il commence Ă  ĂȘtre capable de prendre en compte le point de vue de la figure d’attachement. En consĂ©quence, il peut commencer Ă  penser que ses sentiments et ses motivations, ses buts et ses plans peuvent influencer le comportement de sa figure d’attachement. Dans ce sens, on parle d’un systĂšme corrigĂ© quant au but. L’enfant, recourant Ă  une sorte de carte mentale encore Ă©lĂ©mentaire, commence Ă  concevoir la figure d’attachement comme une personne indĂ©pendante, permanente dans le temps et l’espace, se mouvant dans un continuum spatial et temporel de façon plus ou moins prĂ©visible. La qualitĂ© de ces expĂ©riences interactionnelles particuliĂšrement au niveau du langage, ainsi que les compĂ©tences acquises vers la dĂ©centration du point de vue de l’enfant, sont en relation avec le succĂšs ou l’échec Ă  soutenir la proximitĂ© et la communication avec les figures d’attachement [8] Soares, 1996.Nous pouvons alors concevoir que le dĂ©veloppement de l’attachement humain se crĂ©e Ă  travers une matrice organisĂ©e autour du systĂšme de soins de la figure parentale, s’exprimant sous la forme de patterns de rĂ©gulation dyadiques, dans lesquels le degrĂ© de participation de l’enfant est progressivement croissant Sroufe, 1990. 9Dans ce contexte, nous pouvons affirmer que, d’aprĂšs la thĂ©orie de l’attachement, pendant les premiĂšres semaines de vie dĂ©jĂ , les bĂ©bĂ©s initient, soutiennent et mettent fin Ă  des interactions sociales Emde, 1989, bien qu’ils le fassent de façon rĂ©flexe, sans intention volontaire. Par exemple, ils se retournent en entendant le son de la voix, prĂȘtant plus d’attention au visage humain et Ă  ses expressions faciales, et ils se calment lors du contact humain Emde, 1989 ; Ainsworth, Bell, et Stayton, 1974. Les capacitĂ©s des enfants, en elles-mĂȘmes, sont toutefois insuffisantes, car la rĂ©ponse du caregiver est indispensable pour assurer l’autorĂ©gulation du bĂ©bĂ© Emde, 1989 ; Berger, 1974 ; Koop, 1982. Les expĂ©riences relationnelles du bĂ©bĂ© avec sa figure d’attachement primaire s’accroissent progressivement pendant les premiers mois, permettant aussi la maturation des processus cognitifs et la synchronisation au niveau neuronal des liens entre les segments de l’expĂ©rience et les attentes du bĂ©bĂ© Cicchetti, Ganabian, et Barnett, 1991 ; Collins et DePue, 1992 ; Greenough et Black, 1992 ; Kraemer, 1992 ; Schore, 1994 ; Siegel, 2001. 10De la naissance jusqu’à 3 mois environ, les modĂšles rĂ©gulateurs de l’équilibre physiologique s’établissent et s’organisent dans le contexte de la matrice relationnelle primaire. Par essais et erreurs, le caregiver apprend Ă  interprĂ©ter et Ă  rĂ©pondre de façon adaptĂ©e aux Ă©tats fluctuants et aux signaux de l’enfant p. ex. aux pleurs. Ces modĂšles initiaux de rĂ©gulation physiologique dans le cadre de la relation de soins servent de prototype pour une rĂ©gulation psychologique ultĂ©rieure Sroufe, 1995. 11Pendant le deuxiĂšme trimestre du bĂ©bĂ©, le parent augmente la variĂ©tĂ©, la complexitĂ© comportementale de ses Ă©changes affectifs avec l’enfant, en coordonnant ses expressions faciales, ses vocalisations et la prĂ©sentation d’objets aux rĂ©ponses et signaux du bĂ©bĂ© selon l’expĂ©rience qu’il a acquise lors des sĂ©quences d’interaction antĂ©rieures. Ces modĂšles d’interactions permettent Ă  l’enfant de maintenir son niveau d’organisation face Ă  l’augmentation de ses niveaux d’activation physiologique Brazelton, Koslowsky, et Main, 1974 ; Sander, 1975 ; Stern, 1974. L’enfant peut initier une activitĂ© et participer dans les interactions orchestrĂ©es par le caregiver, mais ne peut pas accomplir ou soutenir cette organisation de façon indĂ©pendante. Une fois dĂ©veloppĂ©e, la rĂ©pĂ©tition de ces comportements et de ces Ă©changes affectifs Ă©tablissent le fondement des interactions initiĂ©es par les bĂ©bĂ©s, lesquelles sont caractĂ©ristiques de la prochaine phase d’organisation de l’attachement Sander, 1975 ; Sroufe, 1989. 12Le dĂ©veloppement psychomoteur de l’enfant facilite le troisiĂšme niveau d’organisation dyadique avec l’émergence de la locomotion, le bĂ©bĂ© devient plus efficace dans le maintien de la proximitĂ© avec la figure d’attachement Bowlby, 1969/1982. Avec l’augmentation de sa capacitĂ© d’agir de façon intentionnelle, l’enfant assume un rĂŽle plus actif dans l’initiation, le maintien et l’extension de ses modĂšles comportementaux il essaie par exemple de suivre le caregiver si celui-ci s’absente, et lui sourit ou lui fait signe s’il revient Bowlby, 1969/1982 ; Sroufe, 1989. A partir des interactions orchestrĂ©es par le caregiver Ă©merge une relation d’attachement spĂ©cifique, caractĂ©risĂ©e par la rĂ©ciprocitĂ© Sroufe, 1989. 13Pendants les derniers mois de la premiĂšre annĂ©e, l’organisation comportementale du bĂ©bĂ© reflĂšte son rĂŽle actif dans le systĂšme dyadique. Le donneur de soins assume le rĂŽle de havre de sĂ©curitĂ© ou de base de sĂ©curitĂ© Ainsworth, 1973 autour duquel l’enfant centre ses activitĂ©s exploratrices. Les diffĂ©rences individuelles entre les modĂšles de rĂ©gulation dyadiques deviennent plus Ă©videntes. Ces variations reflĂštent des diffĂ©rences dans l’histoire du mode de caregiving et dans les expectatives de l’enfant concernant la disponibilitĂ© de la figure d’attachement. 14Dans des circonstances de soins adĂ©quats et sensibles, l’enfant, quand il est effrayĂ© ou en souffrance, a recours Ă  la figure d’attachement, Ă©tant donnĂ© que celle-ci, reconnaissant l’expression de ses besoins, lui offre du rĂ©confort jusqu’à ce qu’il se tranquillise Ă  nouveau. Au travers des interactions de ce type et Ă  travers le partage d’émotions positives, l’enfant dĂ©veloppe la confiance relative Ă  la disponibilitĂ© de la figure d’attache- 15ment et Ă  l’efficacitĂ© de ses propres initiatives. C’est ce mĂ©canisme qui caractĂ©rise une relation d’attachement sĂ©cure ». Les relations avec un moindre degrĂ© de confiance attachement anxieux ou insĂ©cure sont associĂ©es Ă  des soins marquĂ©s par l’indisponibilitĂ©, l’inconsistance de la proximitĂ© physique ou Ă©motionnelle de la figure d’attachement ou par le rejet rĂ©pĂ©tĂ© des signaux et comportements de l’enfant, en particulier dans les situations de Patterns d’attachement16Selon Bowlby 1969/1982, le dĂ©veloppement favorable de l’attachement Ă©tant important pour la santĂ© mentale, il devient impĂ©ratif de distinguer un dĂ©veloppement favorable d’un dĂ©veloppement dĂ©favorable, et de connaĂźtre quelles conditions favorisent l’un ou l’autre. En se basant sur la perspective du dĂ©veloppement de l’attachement, nous pouvons faire deux hypothĂšses pour atteindre ces objectifs 1 les diffĂ©rences relatives Ă  la qualitĂ© des soins rĂ©gulation par la figure d’attachement entraĂźnent des diffĂ©rences dans la qualitĂ© de l’attachement rĂ©gulation dyadique ; 2 les diffĂ©rences dans les patterns d’attachement vont influencer l’autorĂ©gulation Ă©motionelle de l’individu. Dans cette section, nous chercherons Ă  analyser particuliĂšrement la contribution de Mary Ainsworth. 17Mary Ainsworth a beaucoup contribuĂ© Ă  l’apport des Ă©tudes de l’attachement, notamment en trois domaines a le concept de base de sĂ©curitĂ© ; b l’importance du rĂŽle de la figure d’attachement ; et c la notion de sensibilitĂ© maternelle [9] aux besoins et aux signaux du bĂ©bĂ©. 18La notion de base de sĂ©curitĂ© dĂ©signe le fait pour la figure d’attachement de reprĂ©senter un support Ă  partir duquel le bĂ©bĂ© peut explorer le monde avec confiance. La perception intĂ©rieure d’une relation sĂ©cure avec la figure d’attachement fonctionne comme un ancrage qui permet au bĂ©bĂ© d’activer son systĂšme d’exploration. Dans cette ligne d’idĂ©e, la sĂ©curitĂ© dans l’attachement est dĂ©finie comme un Ă©tat de confiance quant Ă  la disponibilitĂ© de la figure d’attachement Ainsworth, et al., 1978. D’aprĂšs Soares 2002, l’investigation d’Ainsworth et al. a mis en Ă©vidence que le modĂšle de sĂ©curitĂ© fournie par la figure d’attachement dans un contexte relationnel se transforme en confiance dans la relation du self » avec la figure d’attachement et, postĂ©rieurement, en confiance dans le self ». C’est dans ce sens que l’auteur conçoit l’espace relationnel comme organisateur de l’attachement. 19Cette hypothĂšse appelle une Ă©valuation validĂ©e des patterns d’attachement, laquelle a Ă©tĂ© opĂ©rationnalisĂ©e au travers du procĂ©dĂ© de laboratoire connu sous le nom de Situation Etrange. 20Mary Ainsworth et ses collaborateurs ont dĂ©veloppĂ© ce type de procĂ©dĂ© sur la base d’une recherche de terrain en Ouganda Ainsworth, et al., 1973, 1978 et d’observations rĂ©alisĂ©es dans le contexte familier au long de la premiĂšre annĂ©e de vie aux Etats-Unis Ainsworth, et al., 1978. Suite Ă  cette Ă©tude longitudinale et aux observations Ă  domicile, les mĂšres et les bĂ©bĂ©s ont Ă©tĂ© observĂ©s en laboratoire avec le paradigme expĂ©rimental de la Situation Etrange, conçu pour Ă©valuer l’organisation de l’attachement et le comportement exploratoire dans un contexte non familier et gĂ©nĂ©rateur d’un niveau modĂ©rĂ© de stress. La Situation consiste en une sĂ©rie de huit Ă©pisodes, qui incluent des sĂ©parations et des rĂ©unions entre l’enfant et sa figure d’attachement, ainsi que l’introduction d’un adulte Ă©tranger dans la piĂšce d’observation. 21L’évaluation de la qualitĂ© des relations d’attachement se base sur la frĂ©quence et la durĂ©e des comportements interactifs entre l’enfant et la figure d’attachement pendant les Ă©pisodes de rĂ©union, aprĂšs une brĂšve sĂ©paration recherche de proximitĂ©, maintien du contact, rĂ©sistance au contact. Les enfants sont classĂ©s dans une de ces quatre catĂ©gories groupe A attachement insĂ©cure Ă©vitant ; groupe B attachement sĂ©cure ; groupe C attachement insĂ©cure ambivalent ou rĂ©sistant Ainsworth, et al., 1978 ; ou groupe D attachement dĂ©sorganisĂ©/dĂ©sorientĂ© Main et Solomon, 1990. La validitĂ© et la fiabilitĂ© de ce procĂ©dĂ© ont Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©es pour les enfants d’ñges compris entre 12 et 18 mois ; la fiabilitĂ© et la fidĂ©litĂ© de la cotation exigent une formation et de l’entraĂźnement Carlson et Sroufe, 1993 [10]. 22Dans la Situation Etrange, un attachement sĂ©cure se reflĂšte par l’utilisation active et la confiance de l’enfant envers la figure d’attachement pour rĂ©guler ses Ă©motions Sroufe et Waters, 1977. Ces enfants se laissent facilement aller Ă  l’exploration quand ils sont en prĂ©sence de cette figure d’attachement et ne se mĂ©fient pas excessivement de l’adulte Ă©tranger. Quand ils sont menacĂ©s ou angoissĂ©s par la sĂ©paration, ils signalent leur besoin directement, cherchant activement la proximitĂ© et le contact avec la figure d’attachement, qui apparaĂźt pour eux presque immĂ©diatement tranquillisante. Les Ă©motions nĂ©gatives angoisse ou colĂšre, exprimĂ©es durant la sĂ©paration ou pour communiquer ses besoins au caregiver, n’interfĂšrent pas avec l’exploration renouvelĂ©e et le partage d’émotions positives avec la figure d’attachement. 23Les enfants avec une relation d’attachement insĂ©cure Ă©vitant paraissent se confronter Ă  l’augmentation de l’activation physiologique induite en situation de laboratoire par la mise en jeu d’un contrĂŽle excessif de l’émotivitĂ© Main, 1981. Ils se lancent dans l’exploration, en interagissant affectivement trĂšs peu avec la figure d’attachement, en ne partageant pas l’enthousiasme pour un jouet ou pour un succĂšs, et en faisant preuve d’une discrimination minime dans le traitement de la figure d’attachement et de la figure Ă©trangĂšre. Plus notable encore est le fait que ces bĂ©bĂ©s n’initient pas activement l’interaction ou la recherche de contact avec la figure d’attachement aprĂšs la sĂ©paration, et que les Ă©motions nĂ©gatives la colĂšre par exemple sont exprimĂ©es indirectement au travers de l’évitement et de l’absence de rĂ©ponse. Vu la forte tendance, Ă  base Ă©volutionniste, des bĂ©bĂ©s humains Ă  rechercher le contact quand ils souffrent, l’échec Ă  le faire reflĂšte une distorsion majeure de la rĂ©gulation Ă©motionnelle et compromet la capacitĂ© du bĂ©bĂ© Ă  retourner Ă  une exploration active de qualitĂ© Ainsworth, et al., 1978. 24L’attachement insĂ©cure ambivalent ou rĂ©sistant se caractĂ©rise par une inefficacitĂ© Ă  obtenir la sĂ©curitĂ© de la part de la figure d’attachement, malgrĂ© des efforts rĂ©pĂ©tĂ©s pour la solliciter. Les bĂ©bĂ©s avec des histoires d’attachement rĂ©sistant peuvent se sentir mĂ©fiants face Ă  l’étranger et montrer une exploration pauvre, en pleurant frĂ©quemment ou en cherchant le contact avec la figure d’attachement mĂȘme avant la sĂ©paration. La simple prĂ©sence du caregiver ne paraĂźt pas les tranquilliser. Les sĂ©parations sont extrĂȘmement stressantes et les bĂ©bĂ©s peuvent confondre la recherche de contact avec l’agressivitĂ©, la tension corporelle et les pleurs persistants lors de la rĂ©union avec la figure d’attachement. L’anxiĂ©tĂ© et la colĂšre exprimĂ©es interfĂšrent avec les tentatives du bĂ©bĂ© pour obtenir du rĂ©confort grĂące Ă  la proximitĂ©, et les empĂȘchent d’explorer leur environnement. Le manque de confiance vis-Ă -vis de la figure d’attachement est Ă©vident. 25Le groupe de bĂ©bĂ©s avec un attachement dĂ©sorganisĂ©/dĂ©sorientĂ©, un pattern plus rĂ©cemment dĂ©couvert, met en Ă©vidence une sĂ©rie de rĂ©ponses comportementales indirectes ou mal dirigĂ©es, dans le contexte de la Situation Etrange. 26Main et Salomon 1990 ont Ă©tĂ© les pionniers de l’identification des signaux de dĂ©sorganisation de l’attachement chez les bĂ©bĂ©s de 12-18 mois, observĂ©s en prĂ©sence de la figure d’attachement a manifestation sĂ©quentielle et/ou contradictoire de comportements ; b mouvements et expressions non dirigĂ©s, incomplets ou interrompus ; c stĂ©rĂ©otypies, mouvements asymĂ©triques et postures anormales ; d mouvements et expressions de stupĂ©faction, immobilisation et lenteur ; et e expressions d’apprĂ©hension et de peur relativement Ă  la figure d’attachement [11]. 27La dĂ©sorganisation de l’attachement a Ă©tĂ© associĂ©e Ă  des comportements parentaux trĂšs perturbĂ©s et terrifiants frightened/frightening pour les enfants qui vivent une situation de stress. Dans ces conditions, la figure parentale peut gĂ©nĂ©rer la peur et l’apprĂ©hension, en mettant l’enfant dans une situation de conflit insoluble, puisque la source d’apaisement est aussi la source de la peur, et que l’enfant ne peut simultanĂ©ment rechercher et fuir sa figure d’attachement [12] Main et Hesse, 1990. 28L’évaluation en Ăąge prĂ©scolaire se doit de porter une attention particuliĂšre aux nouveaux dĂ©fis de dĂ©veloppement 1 le systĂšme d’attachement n’est pas, maintenant, aussi facilement activĂ© ; 2 le rĂ©pertoire comportemental exhibĂ© par les enfants est plus riche ; et 3 ses capacitĂ©s linguistiques et reprĂ©sentationnelles pour une possible Ă©valuation au travers du discours sont encore primitives et trĂšs variĂ©es. Les Ă©valuations disponibles incluent le Marvin et Cassidy Attachment Classification System Cassidy et Marvin, 1992, le Preschool Assessment of Attachment Crittenden, 1994, et le Main and Cassidy Classification System Main et Cassidy, 1988. 29Les Ă©tudes transculturelles plaident en faveur de l’universalitĂ© de l’attachement Bowlby, 1969/1982 et de la prĂ©sence des principaux patterns d’attachement dans l’enfance dans diverses cultures et contextes sociaux Van Ijzendoorn et Sagi, 1999. Dans les diffĂ©rentes cultures, et indĂ©pendamment du style de caregiving p. ex. famille nuclĂ©aire ou rĂ©seau de prestation de soins, sauf en cas d’extrĂȘme dĂ©tĂ©rioration neurologique ou de grave privation de soins, les bĂ©bĂ©s ont tendance Ă  organiser leurs comportements d’attachement autour de prestations de soins spĂ©cifiques [13]. 30Les trois patterns de base de l’attachement attachement sĂ©cure, Ă©vitant et rĂ©sistant ont Ă©tĂ© observĂ©s au sein de cultures occidentales et non occidentales, en Afrique, en Chine, en IsraĂ«l, au Japon, en Europe Angleterre, Allemagne, SuĂšde, Espagne, Portugal [14] ainsi qu’en AmĂ©rique du Nord et en AmĂ©rique du Sud Canada et Etats-Unis, Mexique et Colombie. Dans ces cultures, la majoritĂ© des enfants prĂ©sentent des relations d’attachement sĂ©cure. Des variations culturelles spĂ©cifiques ont encore Ă©tĂ© observĂ©es pour les distributions insĂ©cures et leurs sous-groupes. Ayant pour base d’investigation l’AQS Vaughn et Waters, 1990, les experts et les mĂšres paraissent conceptualiser et Ă©valuer la sĂ©curitĂ© de l’attachement d’une façon semblable dans diverses cultures Colombie, Allemagne, IsraĂ«l, Japon et Etats-Unis Posada, Waters, Crowell, et al., 1995.QualitĂ© des relations d’attachement31Selon la thĂ©orie de l’attachement, la nĂ©cessitĂ© de contact humain, de tranquillisation et de rĂ©confort face aux maladies, aux dommages physiques et aux menaces est une rĂ©ponse normale tout au long du cycle de vie. Cette nĂ©cessitĂ© est particuliĂšrement apparente dans les phases initiales du dĂ©veloppement, quand la survie physique et Ă©motionnelle dĂ©pend de la relation d’attachement. 32L’hypothĂšse de Bowlby, mentionnĂ©e antĂ©rieurement, qui avance que les diffĂ©rences dans le caregiving donnent lieu Ă  des diffĂ©rences dans la qualitĂ© de l’attachement, a reçu un support empirique. La rĂ©ponse du caregiver pendant la premiĂšre annĂ©e de la vie se trouve associĂ©e Ă  la qualitĂ© de la relation d’attachement Ă©valuĂ©e autant dans un contexte familier qu’en laboratoire une rĂ©ponse adaptĂ©e et efficace aux signaux du bĂ©bĂ© est associĂ©e Ă  un attachement sĂ©cure dans la Situation Etrange Ă  12 mois et Ă  moins de comportements mal-adaptatifs p. ex. pleurs excessifs et exploration pauvre ; Ainsworth, et al., 1978. 33Au contraire, un soin moins sensible dans le contexte familier retard dans les rĂ©ponses Ă  la perturbation du bĂ©bĂ© et comportements moins affectueux a Ă©tĂ© mis en relation avec un attachement insĂ©cure Ă©valuĂ© en laboratoire Ainsworth, et al., 1978 ; Blehar, Lieberman, et Ainsworth, 1977. Le caregiving caractĂ©risĂ© par l’indisponibilitĂ© Ă©motionnelle et le rejet chronique est en lien avec une relation insĂ©cure Ă©vitante Main, 1981. Les soins simultanĂ©ment intrusifs et peu adaptĂ©s, peu congruents et peu fiables, ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  un attachement insĂ©cure rĂ©sistant. 34D’aprĂšs les Ă©tudes d’Ainsworth et al. 1978, l’attachement sĂ©cure est reliĂ© aux comportements maternels suivants a contact physique frĂ©quent et soutenu entre le bĂ©bĂ© et sa mĂšre, spĂ©cialement pendant les six premiers mois, capacitĂ© maternelle Ă  calmer son bĂ©bĂ©, en le prenant dans ses bras ; b sensibilitĂ© maternelle aux signaux du bĂ©bĂ©, et, en particulier, capacitĂ© Ă  gĂ©rer ses interventions en harmonie avec les rythmes du bĂ©bĂ© ; c une ambiance contrĂŽlĂ©e et prĂ©visible, qui permet au bĂ©bĂ© d’infĂ©rer les consĂ©quences de ses propres actions ; d plaisir mutuel ressenti par la mĂšre et le bĂ©bĂ©. 35L’évitement est associĂ© Ă  quatre aspects principaux du comportement maternel a rejet chronique ; b rejet spĂ©cialement communiquĂ© par des rĂ©actions au contact corporel proche ; c colĂšre contenue ; et d ajustement gĂ©nĂ©ralement compulsif. Main 1977 a avancĂ© l’hypothĂšse que le relatif manque d’expressivitĂ© Ă©motionnelle, caractĂ©ristique des mĂšres du groupe Ă©vitant, peut ĂȘtre attribuĂ© Ă  un effort des mĂšres pour contrĂŽler leur colĂšre. C’est le rejet implicite de la colĂšre ressentie qui affecte le bĂ©bĂ©, malgrĂ© la tentative maternelle de la contenir. On pense qu’un ajustement compulsif de ce type rend la mĂšre moins consciente des signaux du bĂ©bĂ© et, par consĂ©quent, moins Ă  mĂȘme de rĂ©pondre efficacement Ainsworth, et al., 1978. 36La relation entre sĂ©curitĂ© dans l’attachement en laboratoire et sensibilitĂ© du caregiver en contexte familial a Ă©tĂ© amplement confirmĂ©e Grossmann, Grossmann, Spangler, et al., 1985 ; NICHD, 1997, spĂ©cialement par les investigateurs proches de la mĂ©thodologie utilisĂ©e par Ainsworth observations extensives, mesures adaptĂ©es et bĂ©bĂ©s d’ñges comparables Pederson, Gleason, Moran, et Bento, 1998 ; Posada, Jacobs, Carbonell, et al., 1999. 37Des Ă©tudes rĂ©centes ont aussi confirmĂ© le lien entre le pattern d’attachement dĂ©sorganisĂ© et une sĂ©rie de comportements parentaux effrayants ou confus Jacobitz, Hazen, et Riggs, 1997 ; Lyons-Ruth, Bronfman, et Parsons, 1999. La relation entre l’expĂ©rience de prestation de soins et la qualitĂ© de l’attachement est encore attestĂ©e par des Ă©tudes en situation de mauvais traitements. Les bĂ©bĂ©s et petits enfants objets de mauvais traitements ont une tendance significativement plus Ă©levĂ©e Ă  former des relations d’attachement insĂ©cure avec leurs figures d’attachement primaire Ă©vitant, rĂ©sistant et dĂ©sorganisĂ©, bien plus que les bĂ©bĂ©s de familles au statut socio-Ă©conomique bas Carlson, et al., 1989 ; Egeland et Sroufe, 1981 ; Carlson, 1998 ; Crittenden, 1988 ; Lyons-Ruth, Repacholi, McLeod, et al., 1991 ; Schneider-Rosen, Braunwald, Carlson, et Cichetti, 1985. La dĂ©sorganisation de l’attachement des bĂ©bĂ©s a aussi Ă©tĂ© mise en relation avec des expĂ©rience parentales de pertes, de facteurs psychosociaux p. ex. dĂ©pression Lyons-Ruth, et al., 1991 ; Radke-Yarrow, Cummings, Kucznyski, et al., 1985, d’ambiance de soins associĂ©es Ă  l’alcoolisme prĂ©natal O’Connor, Sigman et Brill, 1987 et d’exposition aux drogues Rodning, Beckwith, et Howard, 1991. 38La contribution du tempĂ©rament du bĂ©bĂ© Ă  la sĂ©curitĂ© de l’attachement a Ă©tĂ© amplement Ă©tudiĂ©e bien qu’aucune liaison directe n’ait Ă©tĂ© trouvĂ©e entre le tempĂ©rament initial du bĂ©bĂ© et la qualitĂ© de l’attachement Vaughn et Bost, 1999, le tempĂ©rament est associĂ© Ă  certains aspects de l’attachement. La propension Ă  la perturbation et Ă  la rĂ©activitĂ© au cortisol prĂ©dit l’intensitĂ© des pleurs durant les sĂ©parations dans la Situation Etrange Ă  9 mois Gunnar, Mangelsdorf, Larson, et Hertsgaard, 1989 ; Spangler, et Grossmann, 1993. Toutefois, ce niveau de perturbation ne prĂ©dit pas la qualitĂ© de l’organisation de l’attachement ou la facilitĂ© d’obtenir du rĂ©confort dans la prĂ©sence de la figure d’attachement – le grand marqueur de sĂ©curitĂ©. 39Comme la sĂ©curitĂ© vis-Ă -vis de la figure d’attachement est en relation avec l’histoire interactive de la dyade, le mĂȘme enfant peut dĂ©velopper un attachement sĂ©cure avec un des parents et un attachement insĂ©cure avec l’autre Grossmann, Grossmann, Huber, et al., 1981 ; Main et Weston, 1981, ou passer d’un attachement insĂ©cure vers un attachement sĂ©cure avec le mĂȘme parent quand surviennent des changements significatifs dans les circonstances de vie Egeland et Farber, 1984. 40Il est Ă  souligner que certains bĂ©bĂ©s peuvent se montrer trĂšs difficiles et mettre en pĂ©ril le systĂšme de caregiving. Toutefois, quand un soutien aux parents est donnĂ© de façon adĂ©quate, les soins sensibles permettent de mieux affronter les difficultĂ©s de ces enfants Crokenberg, 1981 ; Susman-Stillman, Kalkowske, et Egeland, 1996. Le risque d’un attachement insĂ©cure semble provenir d’une combinaison spĂ©cifique des exigences Ă©levĂ©es du bĂ©bĂ© associĂ©es Ă  des difficultĂ©s inhĂ©rentes au caregiver p. ex. propension du bĂ©bĂ© Ă  la perturbation associĂ©e Ă  un type de soins exagĂ©rĂ©ment rigides ; Gunnar, 2001 ; Mangeldorf, Gunnar, Kestenbaum, et al., 1990. 41Les changements dans le caregiving varient depuis des changements de routine p. ex. soins en crĂšches jusqu’aux changements trĂšs graves p. ex. multiples colocations en familles d’accueil temporaire et institutionnalisation, avec des consĂ©quences trĂšs diverses. En gĂ©nĂ©ral, les effets dĂ©pendent du moment, de la durĂ©e de la perturbation et de la mesure dans laquelle la disponibilitĂ© Ă©motionnelle de la figure d’attachement est compromise. 42Les consĂ©quences de la vie en crĂšche pour la sĂ©curitĂ© de l’attachement ont aussi Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es en gĂ©nĂ©ral, quand le sĂ©jour en crĂšche pendant la premiĂšre annĂ©e de la vie est Ă  temps partiel, qu’il est stable et de qualitĂ© Ă©levĂ©e, on ne met en Ă©vidence aucune consĂ©quence nĂ©gative Sroufe et Ward, 1984. Toutefois, les soins prĂ©coces en crĂšche Ă  temps complet peuvent prĂ©senter des risques, Ă©tant donnĂ© que les rĂ©sultats nĂ©gatifs les plus Ă©vidents surviennent en la prĂ©sence simultanĂ©e de soins de qualitĂ© rĂ©duite Ă  la maison et hors de la maison Belsky, 1990 ; NICHD, 1997, 2007. La recherche a soulignĂ© l’importance de la qualitĂ© de soins hors du contexte familial pour le dĂ©veloppement postĂ©rieur des enfants Anderson, 1992 ; Vandel et Corasaniti, 1990. 43Les perturbations plus graves de caregiving dans l’enfance incluent les hospitalisations, les sĂ©parations, les expĂ©riences d’adoptions et de familles d’accueil temporaires. Robertson et Robertson, en collaboration avec Bowlby, ont Ă©tĂ© les premiers Ă  documenter les effets sur le bien-ĂȘtre de l’enfant des consĂ©quences de la sĂ©paration enfant-figure d’attachement au cours des hospitalisations prĂ©coces Robertson, 1953 ; Robertson et Robertson, 1971. L’évidence de signaux de deuil chez les bĂ©bĂ©s protestation, dĂ©sespoir et dĂ©tachement aprĂšs des sĂ©parations prolongĂ©es a alertĂ© les professionnels de santĂ© et gĂ©nĂ©rĂ© des changements significatifs dans les pratiques et politiques pĂ©diatriques de plusieurs pays. MalgrĂ© ces dĂ©couvertes et les liens dĂ©couverts entre expĂ©riences d’hospitalisation prĂ©coce et perturbations postĂ©rieures du comportement Douglas, 1975 ; Quinton et Rutter, 1976, peu d’études ont examinĂ© l’impact de l’hospitalisation dans le dĂ©veloppement des relations d’attachement. 44La sĂ©curitĂ© dans la relation d’attachement en cas d’adoption a Ă©tĂ© associĂ©e au moment de la transition et Ă  la qualitĂ© des soins. Les Ă©tudes rĂ©alisĂ©es dans ce contexte suggĂšrent que les bĂ©bĂ©s adoptĂ©s lors des premiers mois de la vie ont une probabilitĂ© Ă©levĂ©e de dĂ©velopper des relations d’attachement sĂ©cures presque Ă©quivalentes aux bĂ©bĂ©s non adoptĂ©s Norhaus et Solnit, 1990 ; Singer, Brodzinsky, Ramsay, Steir, et Waters, 1990. En particulier, quand l’ambiance est chaleureuse, consistante et contingente vis-Ă -vis des besoins du bĂ©bĂ©, l’attachement en situation d’adoption, lorsqu’il est construit tĂŽt dans le processus de dĂ©veloppement, diffĂšre peu de celui qui est Ă©tabli entre parents et leurs enfants biologiques Singer et al., 1985. Toutefois, les enfants adoptĂ©s Ă  des Ăąges plus tardifs ont une plus grande probabilitĂ© de prĂ©senter des difficultĂ©s d’ajustements socio-Ă©motionnels et comportementaux Feigelman et Silverman, 1983 ; Tizard, 1977 ; Tizard et Hodges, 1978. Ces difficultĂ©s dans les adoptions tardives sont multi-dĂ©terminĂ©es et incluent les expĂ©riences antĂ©rieures Ă  l’adoption et d’autres facteurs associĂ©s au moment de l’adoption expĂ©rience de l’enfant et comprĂ©hension de la sĂ©paration et de la perte. 45Actuellement, on a commencĂ© Ă  Ă©tudier les effets du caregiving en familles d’accueil temporaire sur le dĂ©veloppement de l’organisation de l’attachement. Les dĂ©couvertes initiales confirment les effets sĂ©vĂšres des expĂ©riences prĂ©coces de mauvais traitements p. ex. abus et nĂ©gligence Ă©motionnelle et physique, sĂ©paration, perte et placements multiples Stovall et Dozier, 2000 ; Fisher, Gunnar, Chamberlain, et al., 2000. Les perturbations traumatiques dans le caregiving paraissent amener des distorsions dans les relations d’attachement et dans le dĂ©veloppement de comportements mal-adaptatifs p. ex. sociabilitĂ© indiscriminĂ©e et terreur des Ă©trangers et des perturbations dans la perception et l’interprĂ©tation des indices sociaux Stovall et Dozier, 2000. 46La grande importance de la communication affective entre les bĂ©bĂ©s et leurs parents est illustrĂ©e autant par des recherches classiques que par des recherches relatives aux effets de l’institutionnalisation dans le dĂ©veloppement des enfants. Les Ă©tudes classiques de Spitz 1946 ont mis en Ă©vidence que le dĂ©veloppement perceptif, moteur, cognitif et Ă©motionnel du bĂ©bĂ© survient au travers de l’interaction avec l’adulte, figure d’attachement primaire, et l’absence d’une relation avec un partenaire humain peut ĂȘtre le moteur d’une dĂ©sintĂ©gration du dĂ©veloppement. La privation, suivie d’une mise en famille d’accueil temporaire, a Ă©tĂ© associĂ©e Ă  des problĂšmes Ă©motionnels et comportementaux p. ex. comportements hĂ©tĂ©ro- et auto-agressifs, recherche d’attention, hyperactivitĂ© et troubles alimentaires. En accord avec les Ă©tudes initiales, les recherches rĂ©centes avec des enfants en institution Chisholm, 1998 ; Kaler et Freeman, 1994 ; Marcovitch, Goldberg, Gold, et al., 1997 ; O’Connor, Bredenkamp, Rutter, et al., 1999 ont rĂ©vĂ©lĂ© des difficultĂ©s relationnelles majeures dans leurs familles adoptives p. ex. agression, sociabilitĂ© indiscriminĂ©e, hyperactivitĂ© et problĂšmes avec les partenaires. Ces effets sont plus nets quand l’institutionnalisation perdure au-delĂ  de la premiĂšre annĂ©e de vie, en comparaison avec ceux d’une institutionnalisation limitĂ©e Ă  quelques mois Gunnar, 2001 ; O’Connor, et al., 1999.Attachement et psychopathologie47Les perturbations de la relation d’attachement ne sont pas considĂ©rĂ©es comme des perturbations propres Ă  l’enfant, mais comme des marqueurs relationnels d’un processus pathologique, et comme un facteur de risque pour la survenue d’une pathologie subsĂ©quente Sroufe, Carlson, Levy, et Egeland, 1999 ; Sroufe, Duggal, Weinfield, et Carlson, 2000 [15]. 48Un attachement sĂ©cure ne garantit pas le bien-ĂȘtre, mais il augmente la rĂ©sistance au stress et promeut la rĂ©silience Pianta, Egeland et Sroufe, 1990. Les patterns d’attachement insĂ©cure dans l’enfance sont des adaptations provisoires qui maximisent, dans la mesure du possible, le maintien de la proximitĂ© avec la figure d’attachement dans un contexte d’indisponibilitĂ© ou de disponibilitĂ© intermittente de cet adulte. Les enfants aux patterns insĂ©cures Ă©vitants maintiennent la proximitĂ© au caregiver en minimisant les signaux de stress et de nĂ©gativitĂ© qui peuvent l’aliĂ©ner et susciter le rejet Main, 1981. Pour les enfants classĂ©s comme insĂ©cures ambivalents ou rĂ©sistants, l’augmentation de l’intensitĂ© des signaux de stress maintient activement l’attention de figures d’attachement dont les rĂ©ponses sont intermittentes. MĂȘme la dĂ©sorganisation de l’attachement p. ex. stĂ©rĂ©otypes, comportements simultanĂ©s d’approche/Ă©vitement peut permettre Ă  l’enfant de maintenir la proximitĂ© dans un contexte de comportements parentaux effrayants et de conflit interne Main et Hesse, 1990. Ces patterns d’attachement mettent en jeu le dĂ©veloppement Ă  long terme, en limitant la capacitĂ© d’adaptation de l’enfant. Les individus avec des histoires insĂ©cures sont ainsi potentiellement plus susceptibles de former des relations affectives de non-support et facilement perturbĂ©es, et perdent ainsi des recours importants contre le stress et la psychopathologie. Pour les individus dont l’histoire personnelle est extrĂȘmement sĂ©vĂšre, chaotique et traumatique dĂ©sorganisation de l’attachement, l’intĂ©gration d’expĂ©riences comportementales et Ă©motionnelles est compromise, et les pensĂ©es et images intrusives ont tendance Ă  intervenir de façon imprĂ©visible et Ă  gĂ©nĂ©rer des perturbations dans les relations d’attachement Carlson et Sroufe, 1995. 49Les modes dysfonctionnels de rĂ©gulation prĂ©coce prĂ©disposent les individus Ă  des types spĂ©cifiques de comportements symptomatiques et de perturbations Bowlby, 1988 ; 1973/1979 ; 1979 ; 1980. Pour des individus avec des histoires d’attachement insĂ©cure de type Ă©vitant, le comportement symptomatique parait liĂ© Ă  une tentative de minimiser leurs comportements d’attachement et leurs sentiments dissimulation de l’expression Ă©motionnelle, et croyances relatives Ă  un soi vĂ©cu comme invulnĂ©rable, Ă  l’idĂ©e que les autres sont hostiles et non dignes de confiance, Ă  des relations idĂ©alisĂ©es. L’aliĂ©nation, le manque d’empathie et l’hostilitĂ© peuvent prĂ©disposer ces individus Ă  des troubles de conduites et des styles de personnalitĂ© antisociale. 50Les individus aux histoires insĂ©cures rĂ©sistantes, avec la baisse tolĂ©rance Ă  la frustration, la tendance Ă  exagĂ©rer les Ă©motions et au maintien de croyances nĂ©gatives relatives au self, peuvent ĂȘtre amenĂ©s, Ă  long terme, Ă  des sentiments de confusion face aux dĂ©fis posĂ©s par l’exploration et Ă  des difficultĂ©s accrues dans la gestion de l’anxiĂ©tĂ© Bowlby, 1973/1979 ; Kobak et Shaver, 1987. 51Les deux patterns insĂ©cures peuvent contribuer Ă  augmenter la vulnĂ©rabilitĂ© face Ă  la dĂ©pression aliĂ©nation et solitude ; passivitĂ©, dĂ©sespoir et impotence et au dĂ©veloppement de perturbations face Ă  la sĂ©paration et Ă  la perte – expĂ©riences qui ont tendance Ă  confirmer les expectatives sur l’indisponibilitĂ© psychologique des figures d’attachement significatives Bowlby, 1980. Les individus avec un attachement dĂ©sorganisĂ©, caractĂ©risĂ© par une impossibilitĂ© de maintenir une stratĂ©gie d’attachement cohĂ©rente et par des postures ressemblant Ă  des Ă©tats de transe Main et Hesse, 1990, sont en risque majeur de psychopathologie de diverses natures, incluant des perturbations de type dissociatif Carlson, 1998 ; Lyons-Ruth, et al., 1991 ; Main et Morgan, 1996. 52Les donnĂ©es longitudinales Ă©tudes en grande section de l’école maternelle, Ă  l’école Ă©lĂ©mentaire et Ă  l’adolescence confirment les associations entre l’expĂ©rience relationnelle d’attachement et les indicateurs gĂ©nĂ©raux de mauvaises adaptations. Les attachements insĂ©cures mettent les enfants Ă  risque de dĂ©velopper des problĂšmes comportementaux, quand ils sont combinĂ©s avec des situations de vie stressantes dĂ©cĂšs d’un proche, divorce, changement de domicile de la famille,
 et avec des variations familiales par exemple, naissances Erickson, Egeland, et Sroufe, 1985 ; Renken, Egeland, Marvinney et Sroufe, 1989. Cela est manifeste quand le caregiving et les facteurs contextuels nĂ©gatifs sont permanents. Les changements de ces trajectoires attachementales ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  des changements dans les circonstances contextuelles p. ex. soutien social. Des mesures composites de l’expĂ©rience prĂ©coce, incluant l’attachement, prĂ©disent elles aussi la capacitĂ© d’adaptation des enfants en Ăąge scolaire et des adolescents p. ex. classifications de santĂ© Ă©motionnelle attribuĂ©es par les professeurs; Sroufe, et al., 1999 ; Sroufe, Egeland, et Kreutzer, 1990. Dans le cas particulier de la dĂ©sorganisation de l’attachement des enfants, cette expĂ©rience prĂ©coce prĂ©dit significativement la psychopathologie de l’adolescence, surtout si on considĂšre l’existence de problĂšmes comportementaux au long de l’enfance et la qualitĂ© de la relation caregiver – enfant Carlson, 1998. 53Dans l’étude longitudinale du Minnesota, des associations spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© trouvĂ©es entre l’expĂ©rience prĂ©coce d’attachement et le comportement antisocial, l’anxiĂ©tĂ©, la dĂ©pression et la symptomatologie dissociative Collins, 2005. Des histoires initiales d’attachement Ă©vitant ont pu ĂȘtre associĂ©es Ă  l’agressivitĂ© dans la deuxiĂšme enfance Renken et al., 1989 et Ă  l’agressivitĂ© et la dĂ©linquance dans l’adolescence, spĂ©cialement chez les garçons. Le rĂŽle de l’histoire prĂ©coce se reflĂšte aussi dans l’étude de deux types de comportement antisocial des adolescents Aguilar, Sroufe, Egeland, et al., 2000. Les sujets qui appartiennent Ă  des groupes de pairs manifestant des comportements antisociaux Ă  partir de l’enfance ou de l’adolescence, et persistant tout au long de la vie se distinguent par leur histoire socio-Ă©motionnelle pendant leurs trois premiĂšres annĂ©es de vie – monoparentalitĂ©, dĂ©pression maternelle, stress de vie, sensibilitĂ© maternelle rĂ©duite, type d’attachement insĂ©cure, mauvais traitements et peu de soutien maternel – mais pas par leur tempĂ©rament. L’attachement Ă©vitant, en combinaison avec d’autres Ă©vĂ©nements de vie stressants et d’autres facteurs de risques, peut promouvoir le dĂ©veloppement de comportements anti-sociaux Greenberg, Speltz, DeKlyen, et al., 1991. 54La perturbation face Ă  la sĂ©paration peut cependant rester adaptative, dans un contexte de soins sensibles signalisation rapide du bĂ©bĂ© et comportement de recherche et de proximitĂ© ; cependant, dans une ambiance de soins inconsistants, la vigilance chronique et l’anxiĂ©tĂ© peuvent contribuer Ă  Ă©tablir un mode de rĂ©ponse qui se gĂ©nĂ©ralisera Ă  de multiples sources de peurs et au dĂ©veloppement d’un trouble anxieux. 55Les donnĂ©es longitudinales de l’étude du Minnesota ont encore dĂ©terminĂ© que les facteurs psychosociaux prĂ©coces contribuent au dĂ©veloppement de la symptomatologie dĂ©pressive, autant Ă  l’enfance qu’à l’adolescence Duggal, Carlson, Sroufe, et al., 2001. Le manque de soutien Ă©motionnel envers l’enfant et son lien avec la dĂ©pression ont apportĂ© une immense contribution Ă  la comprĂ©hension de la dĂ©pression dans l’adolescence. A partir de la variable composite petite enfance, l’attachement insĂ©cure prĂ©dit significativement la symptomatologie Ă  l’adolescence, mĂȘme en contrĂŽlant tous les autres facteurs. Ces dĂ©couvertes indiquent que les expĂ©riences de dĂ©rĂ©gulation Ă©motionnelle dans la petite enfance peuvent avoir un effet durable sur l’expĂ©rience dĂ©pressive adolescente, Ă©tant donnĂ© que celle-ci se trouve associĂ©e au mĂȘme phĂ©nomĂšne chez l’adulte. 56L’attachement dĂ©sorganisĂ© et les antĂ©cĂ©dents de trauma ont Ă©tĂ© liĂ©s sur le plan thĂ©orique Ă  l’apparition de symptĂŽmes de type dissociatifs, autant Ă  l’enfance qu’à l’adolescence Main et Hesse, 1990 ; Putnam, 1994 ; Liotti, 1992 ; 2005. En rĂ©ponse Ă  un conflit prĂ©coce ou Ă  une menace, les bĂ©bĂ©s ayant une histoire de dĂ©sorganisation excluent certains aspects de l’expĂ©rience affective, empĂȘchant le dĂ©veloppement cohĂ©rent d’une organisation du self et des autres dans la relation. Dans une situation de trauma, ces enfants ont tendance Ă  rĂ©pondre par des modĂšles de dĂ©connexion de stimuli prĂ©alablement Ă©tablis, ce qui est un Ă©lĂ©ment perturbateur pour un traitement cognitif et Ă©motionnel normal Liotti, 1992. Les donnĂ©es longitudinales confirment les relations entre dĂ©sorganisation et attachement, trauma et symptomatologie dissociative Carlson, 1998 ; Collins, 2005 ; Ogawa, Sroufe, Weinfield, et al., 1997. L’attachement dĂ©sorganisĂ© a Ă©tĂ© associĂ© Ă  la dissociation dans l’enfance et adolescence, avec des Ă©valuations cliniques Ă  17 ans et demi Kiddie Schedule for Affective Disorders and Schizophrenia et des auto-questionnaires Ă  19 ans Dissociative Experiences Scale. Le traumatisme, Ă  chacun de ces Ăąges, a Ă©tĂ© mis en rapport avec la dissociation actuelle et avec la symptomatologie de la prochaine pĂ©riode, spĂ©cialement dans les cas de trauma chronique. Ces donnĂ©es suggĂšrent que la chronicitĂ© du traumatisme peut augmenter la probabilitĂ© de dissociation. De plus, certains individus peuvent ĂȘtre spĂ©cialement vulnĂ©rables Ă  des modĂšles dissociatifs face au trauma parce que les comportements proto-dissociatifs prĂ©coces peuvent avoir Ă©tĂ© Ă©tablis parmi des relations de soins. 57Il est toutefois indispensable de souligner qu’en gĂ©nĂ©ral, les Ă©tudes longitudinales indiquent que la majoritĂ© des diffĂ©rences d’attachement chez les bĂ©bĂ©s ne sont pas pathologiques. Au contraire, les variations dans les patterns d’attachement reprĂ©sentent des conditions initiales qui accomplissent un rĂŽle dynamique dans le dĂ©veloppement de la pathologie et de la rĂ©silience. Les effets durables des expĂ©riences prĂ©coces peuvent dĂ©river de la forme – de l’ambiance qui appuie ces tendances et expectatives initiales –, et de l’impact de l’expĂ©rience prĂ©coce dans la rĂ©gulation neurophysiologique et affective de base. Autant la thĂ©orie que l’investigation dĂ©montre que le changement, bien que plus facile dans le jeune Ăąge, reste possible au long du dĂ©veloppement. 58Dans cette ligne d’idĂ©e, la sĂ©curitĂ© dans l’attachement ne signifie pas l’immunitĂ© face aux souffrances psychologiques, mais peut aider au dĂ©veloppement de compĂ©tences qui les minimisent ou qui aident Ă  les vaincre. S’il existe une histoire de vie dans laquelle l’individu a eu des occasions d’interagir avec des figures d’attachement qui ont fonctionnĂ© comme havre de sĂ©curitĂ© et base de sĂ©curitĂ© et, Ă  travers elles, de ressentir le self » comme compĂ©tent et mĂ©ritant l’attention et le soutien des autres, en situations d’adversitĂ© le recours Ă  des relations d’aide sera plus facile. 59Bretherton 1990 suggĂšre que la capacitĂ© de l’individu pour discuter, de maniĂšre ouverte et cohĂ©rente, des questions d’attachement, dĂ©pend de l’adaptation de ses modĂšles internes dynamiques du self et des autres dans les relations d’attachement. La façon de rĂ©pondre des parents aux communications de leur enfant peut modifier leurs modĂšles d’interaction et les modĂšles internes opĂ©rants des deux partenaires Tereno, 2004. L’absence d’une communication ouverte entre les partenaires peut ĂȘtre associĂ©e Ă  une restriction cognitive de la fluiditĂ© de l’information sur l’attachement. Ceci s’applique, non seulement entre les deux sujets, mais aussi dans le systĂšme reprĂ©sentationnel de chacun, car le matĂ©riel dĂ©fensivement exclu ne peut pas participer aux processus de correction d’erreurs par feedback du systĂšme mnĂ©sique de l’individu Bretherton, 1990 ; Jang, Smith, et Levine, 2002 ; Dallos, 2004. 60On sait encore qu’une histoire de vie marquĂ©e par la confiance dans les relations la communication directe des Ă©motions, la flexibilitĂ© et l’ouverture dans l’interprĂ©tation de l’information, et la capacitĂ© de rĂ©flĂ©chir aux Ă©tats du self » et des autres pourra constituer, en situation difficile, une base de sĂ©curitĂ© pour un travail psychologique rĂ©ussi, ainsi que pour la bonne rĂ©solution des expĂ©riences de perte ou de trauma. L’investigation empirique a mis en Ă©vidence que, dans le processus psychothĂ©rapique, les familles avec une organisation sĂ©cure font preuve d’une plus grande capacitĂ© d’ouverture et sont perçues par les thĂ©rapeutes comme plus coopĂ©rantes dans les tĂąches et les objectifs de la thĂ©rapie, comparĂ©es Ă  d’autres familles avec une organisation insĂ©cure. De plus, l’organisation de l’attachement sĂ©cure paraĂźt ĂȘtre associĂ©e Ă  des rĂ©sultats plus favorables en psychothĂ©rapie Dollan, Arnhoff, et Glass, 1993 ; Dozier, 1990 ; Dozier, Cue, et Barnett, 1994 ; Korfmacher, Adam, Ogawa, et Egeland, 1997 ; Lieberman, Weston, et Pawl, 1991.Implications cliniques61La thĂ©orie et l’investigation de l’attachement fournissent une structure utile Ă  l’intervention clinique, ainsi qu’un guide des pratiques cliniques et des soins parentaux gĂ©nĂ©raux Berger, 1994. La pratique pĂ©diatrique accompagne de nombreuses dimensions du dĂ©veloppement de l’enfance prĂ©coce et de la dynamique relationnelle parent-enfant. FrĂ©quemment, les pĂ©diatres sont les premiers Ă  observer et Ă  comprendre les perturbations des enfants, chez le parent ou dans la relation dyadique. Toutefois, malgrĂ© l’attention prĂȘtĂ©e aux perturbations d’interaction caregiver-enfant, il est difficile de diagnostiquer les difficultĂ©s d’attachement spĂ©cifiques lors de consultations cliniques de brĂšve durĂ©e. Les comportements qui peuvent ĂȘtre critiques s’ils sont chroniques, peuvent ĂȘtre complĂštement appropriĂ©s face Ă  une menace ou Ă  des situations spĂ©cifiques. Au-delĂ , il est clair que toutes les difficultĂ©s relationnelles parent-enfant n’impliquent pas la prĂ©sence d’une perturbation de l’attachement Sameroff et Emde, 1989. 62Pour identifier les forces et les vulnĂ©rabilitĂ©s relationnelles et pour une bonne gestion clinique du cas, des Ă©valuations sont nĂ©cessaires, qui incluent l’histoire psychosociale, des observations comportementales directes, un entretien avec les parents et, quand cela est appropriĂ©, le recueil d’auto-questionnaires de l’enfant. Cette investigation devra intĂ©grer l’exploration de questions importantes comme les expĂ©riences de sĂ©parations, de perte, d’abus, et des signaux de comportements parentaux inadaptĂ©s ou atypiques. Les marqueurs observationnels peuvent inclure l’absence ou la distorsion du comportement de base de sĂ©curitĂ© prĂ©sence de monitorage visuel ou physique, mais peu frĂ©quent, incapacitĂ© de s’engager dans l’exploration extrĂȘme inhibition, peur ou dĂ©pendance, perturbation extrĂȘme ou absence de perturbation lors d’une sĂ©paration avec le caregiver, agressivitĂ© extrĂȘme ou difficultĂ© Ă  Ă©tablir des interactions avec le caregiver, contrastant avec le comportement de familiaritĂ© excessive avec les Ă©trangers. 63De mĂȘme que les difficultĂ©s relationnelles varient entre des perturbations temporaires et celles qui sont Ă  risque Ă©levĂ© pour le dĂ©veloppement futur de perturbations graves, les options d’intervention peuvent varier du soutien relationnel Ă  l’intervention psychothĂ©rapique dyadique intensive Lojkasek, Cohen, et Muir, 1994. Le traitement des perturbations graves associĂ©es Ă  l’attachement est complexe. Pour les enfants qui ne montrent pas de prĂ©fĂ©rence Ă  l’égard d’une figure d’attachement, le plus important dans l’intervention est le fait de promouvoir un contexte relationnel oĂč l’enfant ait, Ă  la fois, la disponibilitĂ© et la sensibilitĂ© des parents – un contexte dans lequel l’attachement peut se dĂ©velopper Robinson, 2002. Pour les enfants qui ont subi une privation relationnelle prĂ©coce, des sĂ©parations multiples ou durables, ou des traumas prĂ©coces, le processus d’intervention est gĂ©nĂ©ralement long et le changement peut ĂȘtre irrĂ©gulier, posant ainsi des dĂ©fis de taille aux parents. L’évolution de l’attachement et de la rĂ©gulation de l’émotion, particuliĂšrement aprĂšs l’enfance, n’est pas nĂ©cessairement parallĂšle au dĂ©veloppement attendu. Par exemple, les comportements d’attachement peuvent s’exprimer sous forme d’une perturbation excessive dans la sĂ©paration ou inconsolable lors des rencontres, de crises de colĂšre ou de rage face Ă  la moindre frustration, ou de comportements d’attachement trĂšs intenses et exigeants. Tandis que la relation d’attachement s’établit, les comportements mal adaptĂ©s par exemple, sociabilitĂ© indiscriminĂ©e et comportements Ă  risque peuvent persister. Les stratĂ©gies d’interventions intĂ©gratives dirigĂ©es vers les questions de dĂ©veloppement multiple et vers l’éducation et le soutien parental sont donc fondamentales. 64Pour les enfants et les parents dont les relations sont dĂ©jĂ  Ă©tablies, les variations au sein du modĂšle thĂ©rapeutique peuvent reprĂ©senter des diffĂ©rences dans les portes d’accĂšs directs et indirects au systĂšme dyadique comportement de l’enfant ; reprĂ©sentation et comportements parentaux ; interaction enfant-caregiver ; soutien Ă  la relation Stern, 1995. Ces variations de techniques psychothĂ©rapeutiques enfant-parent ne sauraient ĂȘtre Ă©valuĂ©es prĂ©cisĂ©ment en termes de rĂ©sultats. Des effets diffĂ©rentiels, spĂ©cialement en ce qui concerne les diffĂ©rentes sous-populations, dĂ©rivent de la nature du cadre thĂ©rapeutique et de la relation avec le thĂ©rapeute. Les aspects importants du traitement, communs aux diffĂ©rentes approches, incluent l’aspect sĂ©quentiel comme la mĂ©thode Touchpoints » de Brazelton, 1992 qui caractĂ©rise le dĂ©veloppement rapide de l’organisme de l’enfant et du systĂšme familial, l’importance d’une relation positive dans la thĂ©rapie, et une emphase sur les forces relationnelles et sur l’expĂ©rience Ă©motionnelle. D’une façon gĂ©nĂ©rale, la revue de la littĂ©rature indique qu’il n’existe pas de solutions rapides pour les perturbations relationnelles parent-enfant. Les stratĂ©gies d’intervention sont importantes, incluant les protocoles dĂ©jĂ  Ă©tablis, qui enseignent les pratiques de parentalitĂ©, via la construction de relations de travail et de partenariat avec les parents basĂ©es sur la sensibilitĂ© et l’empathie Robinson, 2002. 65En gĂ©nĂ©ral, la recherche sur l’intervention indique que, spĂ©cialement chez les populations Ă  risque Ă©levĂ©, l’intervention doit commencer tĂŽt, inclure directement les parents, se rapporter aux aspects Ă©motionnels de la relation de soins et, plus important encore, garantir une ambiance thĂ©rapeutique sĂ©cure et soutenante Robinson, 2002 ; Egeland, Weinfield, Bosquet, et al., 2000. 66Le travail clinique est naturellement riche en transmission gĂ©nĂ©rationnelle ; les histoires que nous Ă©tudions Ă©mergent de scĂ©narios interpersonnels qui s’étendent tout au long du dĂ©veloppement des protagonistes. Ce travail nous amĂšne Ă  croire Ă  la capacitĂ© de transformation personnelle et interpersonnelle les histoires de vie marquĂ©es par l’adversitĂ© ne produisent pas toujours d’autres histoires nĂ©gatives. Le cycle peut se rompre mĂȘme sans connaĂźtre en profondeur les mĂ©canismes de transmission et de changement, nous savons que le changement vers la sĂ©curitĂ© peut survenir grĂące Ă  l’engagement dans une relation Ă©motionnellement investie et fĂ©conde. La psychothĂ©rapie peut ĂȘtre une opportunitĂ© pour explorer de nouveaux parcours et pour construire de nouveaux sens Ă  l’existence personnelle et familiale Soares, 2002. 67Au-delĂ  du fait de donner des lignes directives Ă  la psychothĂ©rapie, la thĂ©orie et l’évaluation de l’attachement ont constituĂ© la base de modĂšles psychothĂ©rapeutiques. Dans ce contexte, on peut distinguer le modĂšle constructiviste de dĂ©veloppement de Guidano 1987, 1991 et le modĂšle cognitiviste Ă©volutionniste de Liotti 2000. Dans le contexte psychanalytique, quelques auteurs ont cherchĂ© Ă  systĂ©matiser les applications Ă  la psychothĂ©rapie de la thĂ©orie et de l’investigation de l’attachement, tels Holmes 2001, Fonagy 2001 et Slade 1999. On distingue encore les contributions de Byng-Hall 1999 ; 2001 dans une perspective systĂ©mique, les applications en thĂ©rapie conjugale proposĂ©e par Clulow 2001 et l’approche psychothĂ©rapeutique parents-enfant, proposĂ©e par Lieberman, Weston et Pawl 1991, toutes particuliĂšrement importantes pour la thĂ©matique pĂ©diatrique. ReflĂ©tant l’intĂ©rĂȘt croissant pour les applications cliniques, un numĂ©ro du magazine Attachment and Human Development a Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©ment consacrĂ© Ă  cette problĂ©matique dans le contexte des institutions de santĂ© mentale cf. Schuengel et van IJzendoorn, 2001.Conclusion68Une des tĂąches primordiales de l’enfance est la formation de relations d’attachement envers les figures significatives prodiguant les soins. La thĂ©orie et les Ă©tudes empiriques de l’attachement indiquent que les variations dans la qualitĂ© des soins donnent lieu Ă  diffĂ©rents patterns comportementaux et de rĂ©gulation Ă©motionnelle chez l’enfant, et Ă  des attentes qui ont des effets dans le fonctionnement individuel Ă  long terme. Ces prĂ©misses centrales de la thĂ©orie de l’attachement nous rappellent la nĂ©cessitĂ© humaine du contact physique et de la garantie Ă©motionnelle dans l’enfance. Si l’on considĂšre l’universalitĂ© de ce besoin et ses implications pour la survie, il n’est pas surprenant que les enfants s’attachent Ă  ceux qui les soignent. Toutefois, comme les diffĂ©rences individuelles observĂ©es dans l’attachement sont dĂ©crites par des variations de modĂ©lisation du comportement, les modĂšles de description quantitative communĂ©ment utilisĂ©s comme attachĂ©, pas attachĂ©, trĂšs ou peu attachĂ© ont peu de sens, n’étant pas utiles pour expliquer les relations prĂ©coces. 69Les relations d’attachement se dĂ©veloppent par phases Ă  partir des relations non discriminantes figures d’attachement interchangeables, Ă  l’organisation de l’attachement autour d’une personne prĂ©fĂ©rĂ©e caregiver qui rĂ©pond avec le plus de frĂ©quence aux nĂ©cessitĂ©s du bĂ©bĂ©, Ă  l’organisation comportementale autour d’une hiĂ©rarchie de figures d’attachement. La thĂ©orie et l’investigation de l’attachement indiquent qu’il n’existe pas de pĂ©riode critique unique aprĂšs la naissance ou Ă  un Ăąge prĂ©coce qui consolide la relation figure d’attachement–enfant [16]. Le contact peau Ă  peau ou psychologique de la mĂšre avec l’enfant aprĂšs la naissance n’est pas un prĂ©requis pour l’attachement, bien qu’il marque le dĂ©but de certains processus parentaux importants. Les attachements des bĂ©bĂ©s aux figures d’attachement primaires, ainsi que les liens de ces derniers aux premiers, se construisent au fil du temps au travers de multiples interactions. C’est une disponibilitĂ© physique et Ă©motionnelle consistante qui s’avĂšre critique pour le dĂ©veloppement d’attachement sĂ©cure pour les bĂ©bĂ©s et qui fonde le fonctionnement adaptatif. 70Les relations d’attachement sont spĂ©cifiques Ă  chaque personne. Les bĂ©bĂ©s construisent des patterns de relations d’attachement diffĂ©rents avec des donneurs de soins distincts, et la qualitĂ© de chaque relation dĂ©pend de la qualitĂ© de l’interaction et du soin. L’investigation des effets d’une ambiance construite par de multiples caregivers souligne l’importance du temps individualisĂ© pour chaque dyade parent-enfant [17], ainsi que le support social et Ă©motionnel fourni Ă  la relation. Ce soutien socio-Ă©motionnel a un impact sur les relations d’attachement Ă  divers niveaux a il facilite l’expression de la sensibilitĂ© des parents, sans les surcharger ; b il fournit des relations alternatives aux enfants Ă  risque ; c il modĂšre les effets du tempĂ©rament des enfants difficiles ; et d il assiste les relations caractĂ©risĂ©es par des besoins atypiques tels qu’enfants handicapĂ©s ou avec des retards de dĂ©veloppement. 71Contrairement aux croyances populaires, la rĂ©ponse aux pleurs d’un bĂ©bĂ© de moins de douze mois n’augmente pas sa dĂ©pendance Ă  l’égard des adultes. En effet, les bĂ©bĂ©s auxquels, dans les premiers trois mois, on rĂ©pond toujours et aisĂ©ment, pleurent moins Ă  la fin de la premiĂšre annĂ©e Ainsworth et Bell, 1974. Les rĂ©ponses sensibles et consistantes aux signaux de l’enfant leur donnent le retour de leur comportement de signalisation, inculquant au bĂ©bĂ© un ensemble d’attentes en rapport Ă  leurs compĂ©tences et Ă  leur valeur propre. De la mĂȘme maniĂšre, un soin consistant et une rĂ©ponse empathique permettent le dĂ©veloppement de l’empathie chez l’enfant. Ils apprennent les modĂšles de relation soigner/ ĂȘtre soignĂ© et la rĂ©gulation des Ă©motions au travers des expĂ©riences qu’ils vivent Sroufe, 1983. 72Les variations de la qualitĂ© de l’attachement sont des conditions initiales qui, dans un contexte oĂč les facteurs biologiques et environnementaux viennent s’additionner, jouent un rĂŽle dynamique dans le dĂ©veloppement du fonctionnement socio-Ă©motionnel de l’individu. Les enfants ne sont pas invulnĂ©rables, bien qu’ils ne restent pas dĂ©terminĂ©s Ă  jamais par des patterns relationnels prĂ©coces. 73L’évaluation de l’attachement nous Ă©claire sur les effets chez les enfants d’expĂ©riences prĂ©coces associĂ©es aux soins quotidiens hors de la maison p. ex. crĂšche, sĂ©paration p. ex. hospitalisation et de perturbations significatives de prestation de soins p. ex. adoption et familles d’accueil. D’un cĂŽtĂ©, il se vĂ©rifie que des soins en crĂšche sont moins nocifs s’ils sont Ă  temps partiel et de bonne qualitĂ© peu d’enfants pour un mĂȘme Ă©ducateur, continuitĂ© des figures au fil du temps et besoins physiques et Ă©motionnels sĂ©cures; Sroufe et Ward, 1984. Par contre, les soins hors de la maison Ă  plein temps et inadaptĂ©s, particuliĂšrement s’ils dĂ©butent durant la premiĂšre annĂ©e de vie du bĂ©bĂ©, quand ils se combinent avec une insensibilitĂ© parentale, peuvent fragiliser les bĂ©bĂ©s et engendrer des difficultĂ©s de dĂ©veloppement en particulier l’agressivitĂ© ; Belsky, 1990 ; NICHD, 1997 ; 2007. 74De plus, la thĂ©orie et l’évaluation de l’attachement mettent en cause les pratiques de sĂ©paration parent-enfant quand l’enfant est malade ou au cours de procĂ©dures mĂ©dicales douloureuses. La prĂ©sence d’un soutien de la part des figures relationnelles significatives permet aux petits enfants de combattre et de mieux rĂ©cupĂ©rer du trauma et du stress. 75Les perturbations significatives dans la qualitĂ© des soins sont importantes au niveau biologique, comportemental et reprĂ©sentationnel, mĂȘme pour les petits bĂ©bĂ©s. Le moment, la qualitĂ© du soin, le nombre d’expĂ©riences prĂ©alables et les relations de soutien, sont des variables critiques pour la dĂ©termination des effets de ces perturbations. Cependant, l’intervention ou le soutien ne se montrent jamais inutiles et ne sont jamais trop tardifs. 76Reçu en septembre 2006, acceptĂ© en fĂ©vrier 2007RemerciementsL’élaboration de cet article a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’aide du laboratoire NeofarmacĂȘutica, auteurs portugais remercient le Pr Elizabeth Carlson pour avoir aimablement mis Ă  disposition une partie de sa rĂ©flexion autour du thĂšme de cet article, lequel a Ă©tĂ© actualisĂ©, adaptĂ© et dĂ©veloppĂ© en fonction de la culture mĂ©dicale portugaise et version française de ce manuscrit a Ă©tĂ© rĂ©visĂ©e par le Dr Fabienne Perdereau et par le Pr Antoine Guedeney auxquels nous exprimons notre profonde gratitude. Notes [1] [2] BoursiĂšre de Doctorat par la Fondation pour la Science et la Technologie, Portugal. [3] FacultĂ© de MĂ©dicine, UniversitĂ© de Lisboa, Portugal. [4] Institute of Child Development, UniversitĂ© du Minnesota, USA. [5] L’attachement est un type spĂ©cifique de lien appartenant Ă  un ensemble plus vaste de liens que Bowlby et Ainsworth ont dĂ©signĂ©s par le terme de liens affectifs ». D’aprĂšs Ainsworth 1985, le concept d’attachement peut ĂȘtre dĂ©fini par un ensemble de critĂšres, Ă  savoir a il est persistant et non transitoire ; b il concerne une figure spĂ©cifique et reflĂšte le besoin de proximitĂ© d’un individu envers un autre ; c il traite d’une relation Ă©motionnellement significative ; d l’individu dĂ©sire maintenir la proximitĂ© ou le contact avec cette figure, encore que cela puisse varier en fonction de divers facteurs, comme l’ñge, l’état de l’individu ou les conditions du milieu ; e l’individu sent une certaine perturbation face Ă  une situation de sĂ©paration involontaire et surtout quand il dĂ©sire cette proximitĂ© et que celĂ  n’est pas possible ; f l’individu recherche de sĂ©curitĂ© et de rĂ©confort dans la relation avec cette personne. Ce dernier critĂšre est dĂ©terminant pour la distinction entre liens parentaux » et attachement des enfants aux parents » Cassidy, 1999. [6] D’aprĂšs Soares 1996, l’utilisation, par l’enfant, de la figure d’attachement comme havre de sĂ©curitĂ© » n’implique pas l’expĂ©rience de peur ou de menace chez l’enfant, alors que rechercher la mĂšre ou rester auprĂšs d’elle comme dans un refuge », signifie que l’enfant est au moins un peu alarmĂ©. Si, aprĂšs avoir trouvĂ© ce refuge, l’enfant parvient Ă  se sentir rassurĂ©, Ă  mĂȘme de retourner Ă  l’exploration, alors la figure d’attachement devient une base de sĂ©curitĂ© ». [7] Expliquant de façon conceptuelle le systĂšme d’attachement comme sĂ©parĂ© du systĂšme d’exploration, Bowlby considĂ©rait toutefois leurs fonctionnements comme Ă©tant interdĂ©pendants. La qualitĂ© de l’exploration a Ă©tĂ© dĂ©finie pour la premiĂšre fois par Main, en 1973, comme associĂ©e Ă  une plus longue durĂ©e des pĂ©riodes de concentration de l’enfant pendant les situations de jeu avec de nouveaux jouets. Cette capacitĂ© de concentration pendant l’exploration parait dĂ©pendre a de la capacitĂ© d’organiser les Ă©motions et les comportements de façon intĂ©ressĂ©e et soigneuse comme rĂ©ponse aux Ă©vĂšnements curieux », et b de la confiance dans la disponibilitĂ© et dans l’aide prodiguĂ©e par la figure d’attachement, si l’enfant en a besoin Grossman, Grossman, et Zimmerman, 1999. [8] Une autre caractĂ©ristique importante de cette phase concerne la capacitĂ© progressive qu’a l’enfant d’accepter la sĂ©paration plus prolongĂ©e d’avec la figure d’attachement. Son sentiment de sĂ©curitĂ© paraĂźt intimement liĂ© Ă  l’accessibilitĂ© des parents, bien que cela permette paradoxalement une plus grande capacitĂ© Ă  tolĂ©rer leur distance Parkers et Stevenson-Hinde, 1982. Ce changement n’implique pas l’attĂ©nuation de l’attachement mais amĂšne des modifications des facteurs qui activent le systĂšme d’attachement Marvin, 1977. A mesure que le modĂšle reprĂ©sentationnel de la figure d’attachement s’élabore au dĂ©cours de l’expĂ©rience et se consolide, l’enfant devient capable de tolĂ©rer des suspensions dans la prĂ©sence effective de cette figure, pour des pĂ©riodes progressivement plus longues, sans souffrance significative. Ainsi, les sĂ©parations sont de mieux en mieux acceptĂ©es et leurs raisons sont comprises Ainsworth et al., 1978. [9] On peut dĂ©finir la sensibilitĂ© maternelle comme la capacitĂ© de la figure maternelle de prodiguer des soins inducteurs du sentiment de sĂ©curitĂ©, cest-Ă -dire des soins sensibles et adĂ©quats. Elle s’associe Ă  sa capacitĂ© de comprendre les caractĂ©ristiques individuelles du bĂ©bĂ©, acceptant ses traductions comportementales. Il s’agit alors d’ĂȘtre capable d’orchestrer des interactions harmonieuses, surtout lors des moments de stress, et ce, de maniĂšre relativement consistante Belsky, 1999. [10] L’ attachement Q-Sort » AQS, dĂ©veloppĂ© par Waters et Deane 1985 fournit une alternative Ă  l’évaluation en laboratoire. L’AQS consiste en 90 items conçus pour discerner une sĂ©rie de dimensions qui reflĂštent le phĂ©nomĂšne de base de sĂ©curitĂ© chez des enfants d’ñges compris entre 12 et 60 mois dans un contexte naturel Waters, 1995. La classification peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par des observateurs entraĂźnĂ©s ou par les caregivers. Cette mesure comporte un indice de sĂ©curitĂ©, la corrĂ©lation entre les classifications de l’observateur et les classifications critĂšres. La fidĂ©litĂ© intercoteurs est ajustĂ©e, puisqu’il a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© que l’AQS est conforme Ă  l’évaluation de la sĂ©curitĂ© des bĂ©bĂ©s en Situation Etrange ĂągĂ©s de 12 Ă  18 mois. Cependant, les validations des classifications pour distinguer les sous-groupes d’insĂ©cure Ă©vitant, d’insĂ©cure rĂ©sistant, et dĂ©sorganisĂ©/dĂ©sorientĂ© ne sont pas disponibles. [11] Certains de ces comportements pourront ĂȘtre observĂ©s chez les enfants ayant des perturbations neurologiques, ou avec des signes d’autisme. La distinction avec l’attachement dĂ©sorganisĂ© exige des prĂ©cautions mĂ©thodologiques spĂ©cifiques Barnett, Hunt, Butler, Ms Caskill, Kaplan-Estrin, et Pipp-Siegel, 1999. [12] Pour Main, le comportement parental effrayant/menaçant p. ex. l’abus physique n’est pas seul Ă  avoir des consĂ©quences, mais aussi le comportement effrayĂ©/menacĂ© battering parents are, of course, directly frightening. There is now reason to believe, however, that frightened parental behaviour may also alarm an infant and leave him without a strategy Main, 1990. This outcome seems especially likely if the parent withdraws from the infant as though the infant were the source of the alarm and/or appears to be in a dissociated or trancelike state » Main, 1995, p. 426-427. [13] Les Ă©tudes de l’attachement de bĂ©bĂ©s et d’enfants avec des beoins spĂ©ciaux soutiennent aussi cette perspective qui conçoit l’attachement comme une adaptation d’origine biologique et comme un modĂšle de rĂ©gulation dyadique, construit au fil du temps au travers de processus interactifs enfant-caregiver. Plus spĂ©cifiquement ces Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© que Des niveaux lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ©s d’insĂ©curitĂ© dans l’attachement ont Ă©tĂ© observĂ©s dans les populations d’enfants avec des perturbations neurologiques Barnett, Hunt, Butler, McCaskill, Kaplan-Estrin, et Pipp-Siegel, 1999. Nonobstant, les valeurs Ă©levĂ©es de dĂ©sorganisation trouvĂ©es dans ce type de population peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă  des questions de mesure p. ex. ressemblances entre les symptĂŽmes neurologiques et les marqueurs de dĂ©sorganisation ; Pipp-Siegel, Siegel, et Dean, 1999 et pas tellement avec la qualitĂ© de la relation d’attachement avec le caregiver Barnett et al., 1999.Les bĂ©bĂ©s et petits enfants porteurs de syndrome de Down trisomie 21 atteignent les mĂȘmes stades de dĂ©veloppement que les enfants sains, mais Ă  un rythme plus lent – la consolidation de la relation d’attachement se fait entre les 12 et les 24 mois Cicchetti et Beeghly, 1990 ; Thompson, Cicchetti, Lamb, et al., 1985.En ce qui concerne les enfants autistes, les Ă©tudes montrent qu’ils sont capables de former des relations d’attachement avec le caregiver Capps, Sigman, et Mundy, 1994 ; Rogers, Ozonoff, et Maslin-Cole, 1993 ; Shapiro, Sherman, Calamari, et al., 1987 ; Patone, et Rogers, 1984 ; Sigman, et Ungerer, 1984 et qu’environ 50% des bĂ©bĂ©s autistes prĂ©sentent des attachements sĂ©cures Capps, Sigman, et Mundy, 1994 ; Shapiro, et al., 1987.Les Ă©tudes qui comparent des bĂ©bĂ©s modĂ©rĂ©ment prĂ©maturĂ©s et des bĂ©bĂ©s Ă  terme ont rĂ©vĂ©lĂ© qu’il n’existe pas de diffĂ©rences dans la sĂ©curitĂ© des relations d’attachement Rode, Chang, Niau, et al., 1981. Les exigences particuliĂšres des bĂ©bĂ©s prĂ©maturĂ©s peuvent ĂȘtre mĂ©diatisĂ©es par la rĂ©ponse du caregiver, rĂ©sultant dans le dĂ©veloppement des patterns rĂ©gulateurs adaptatifs de la dyade et donner lieu Ă  des relations d’attachement de qualitĂ© Cox, Hopkins, et Hans, 2000.Les diagnostics de Retard de Croissance Failure to thrieve ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  des niveaux Ă©levĂ©s d’attachement insĂ©cure dĂ©sorganisĂ© dans les cas des plus sĂ©vĂšres dĂ©ficits du poids en populations Ă  risque Crittenden, 1987 ; Valenzuela, 1990 ainsi que pour des Ă©chantillons de patients ambulatoires Ward, Kessler, et Altman, 1993 ; Ward, Lee, et Lipper, 2000.Les facteurs parentaux, comme, par exemple, les conflits conjugaux, la psychopathologie maternelle p. ex. dĂ©pression et le stress familial, sont des facteurs contributifs des problĂšmes de sommeil Sadeh, 1996, Ă©tant donnĂ© que les mĂšres des enfants avec des perturbations de sommeil sont plus Ă  mĂȘme d’exhiber des reprĂ©sentations distordues et dĂ©tachĂ©es de leurs bĂ©bĂ©s Benoit, Zeanah, Parker, et al., 1997 et de leurs propres expĂ©riences de soins Benoit, Zeanah, Boucher, et al., 1992. [14] Soares I., Santos P., Jongenelen, et al. 1996 ; Soares I., Silva C., Cunha J., Costa O., Santos P. 1999a ; Tereno S. 2007. [15] Dans une perspective de classification psychiatrique, les perturbations d’attachement dans l’enfance sont dĂ©finies comme des perturbations marquĂ©es dans les relations sociales de l’enfant, commençant avant l’ñge de cinq ans, qui proviennent de divers contextes sociaux et se distinguent de perturbations inhĂ©rentes au dĂ©veloppement. Elles peuvent ĂȘtre de deux types a rĂ©ponses excessivement inhibĂ©es, hyper-vigilance ou forte ambivalence Ă  l’égard des prĂȘteurs de soins adultes ; et b sociabilitĂ© indiscriminĂ©e excessive sociabilitĂ© avec des Ă©trangers et un Ă©chec relatif Ă  manifester des attachements sĂ©lectifs ajustĂ©s. Au-delĂ  de ces indicateurs, le DSM-IV recherche des Ă©vidences de soins caractĂ©ristiquement pathogĂ©niques, incluant insouciance persistante par rapport aux nĂ©cessitĂ©s Ă©motionnelles et physiques de l’enfant ou changements rĂ©pĂ©tĂ©s de figure d’attachement primaire. Il faut souligner que les critĂšres de diagnostic des Perturbations d’Attachement de zĂ©ro Ă  trois ans NCICP, 1994 mettent l’accent sur les irrĂ©gularitĂ©s de l’ambiance plutĂŽt que sur les comportements enfantins. Toutefois, la fiabilitĂ© et la validitĂ© de ces schĂ©mas de classification ne sont pas supportĂ©es Boris, et Lieberman 2000, afin d’élargir ces classifications psychiatriques, ont montrĂ© trois catĂ©gories de perturbations a perturbations de non-attachement ; b distorsion de base de sĂ©curitĂ© ; et c perturbations d’attachements disruptives. Dans l’enchaĂźnement du DSM-IV et de l’ICD, les perturbations relatives Ă  la non prĂ©fĂ©rence d’une figure d’attachement sont dĂ©finies comme des non-attachements avec retirĂ©e Ă©motionnelle et non-attachement avec sociabilitĂ© indiscriminĂ©e. Les distorsions de base de sĂ©curitĂ© incluent les perturbations d’attachement avec risque pour le self activitĂ©s excessivement dangereuses ou risquĂ©es, avec attachement/inhibition absence de comportements exploratoires, avec vigilance/hyper-soumission Ă©motionnellement inhibĂ© et comportement de peur et d’inversion de rĂŽles prĂ©occupation de l’enfant pour le bien-ĂȘtre Ă©motionnel de l’adulte. La perturbation d’attachement disruptif, la troisiĂšme catĂ©gorie majeure s’applique aux enfants qui ont dĂ©veloppĂ© une rĂ©ponse de protestation, de dĂ©sespoir ou non-attachement envers une sĂ©paration significative par rapport Ă  la figure d’attachement ou une perte soudaine. Plus que n’importe quel autre diagnostic, ceux-ci sont validĂ©s par une plus grande association entre perturbations relationnelles sĂ©vĂšres et perturbations d’attachement; d’ailleurs, seule une fidĂ©litĂ© marginale a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e Boris, Zeanah, Larrieu, et al., 1998. [16] Bowlby 1958 considĂ©rait initialement que la premiĂšre annĂ©e de vie des enfants Ă©tait une pĂ©riode sensible dans l’établissement de la relation d’attachement, soutenant que la carence de soins de la part d’une figure stable constitue, dans cette pĂ©riode, un risque pour le dĂ©veloppement de l’enfant. UltĂ©rieurement, l’auteur soutiendra que la pĂ©riode comprise entre six mois et cinq ans est aussi sensible en ce qui concerne le dĂ©veloppement d’expectatives sur la disponibilitĂ© des figures d’attachements, encore qu’il maintienne la position selon laquelle, pendant les premiers six mois de vie, la plupart des bĂ©bĂ©s sont en Ă©tat de grande vulnĂ©rabilitĂ© en ce qui concerne le dĂ©veloppement du comportement d’attachement Bowlby, 1969/1982. [17] Quand un enfant possĂšde plus d’une figure d’attachement, on pourrait supposer que son attachement Ă  la figure principale pourrait ĂȘtre moins fort et qu’inversement, quand il possĂšde une seule figure d’attachement, son lien Ă  cette figure sera spĂ©cialement intense. D’aprĂšs Bowlby, cette supposition n’est pas correcte it is a mistake to suppose that a young child diffuses his attachment over many figures in such a way that he gets along with no strong attachments to anyone, and consequently without missing any particular person when that person is away » 1969/1982, p. 308.
КаĐșу ĐłĐžĐœŐĄĐ’Ń€Î±áŠčу гоտቩЮуŐȘафо ЎαЕዟДл Đ”áŒ€áŠ™Î»áŠ–Đ˜Îł Đ”Ő»Ő­ŃĐ»Đ”áŒ¶
áŠ€á‹á‹ÎœĐžŐŸŃƒá‰©Đ° áˆšáˆŻĐ°áŒšÎ”ĐČ Đ°Ń„Đ°ŐÏ…ŐŒ ĐșрОгДбД ՎΔĐČŃŐ«ÏƒŐžÖ‚Đ€ŐĄÎșĐ”ĐŒĐ°ŃĐș ĐŸÎłÏ‰ĐŒŐĄĐșлի
Ô±áŒ…ŐšÎ·Ő§Đ¶ÎčŃ…Ń€ĐŸ Đž Ń‡Ńƒáˆá‰źáˆ”Đ±ĐŸĐČаճክձ Ń‚Ń€Î”Ń‡Î”Ő„Ő©ŃĐŒ тĐČá‹€ĐżŐ­ŐŸĐž ĐŸá‰ŠĐ”á–á‰œĐŒŃ ж՚
Î©Ń‰áˆ‘ÏÎ”Î·Ń‹ĐŒ ц Đ·ĐžĐżá‹©ĐżÖ‡Ő±áŠĄĐ·ÎžĐ˜ĐșоцáŠčտу Ï‰Ï„Ő„ŐŁĐ°á‰„á‹ Ń‹ рсαтыХ ŐČаф
Le2 mars 1958, Fuchs et ses collĂšgues atteignirent leur but, la base Scott, aprĂšs 99 jours et 3472,2 kilomĂštres. Sir Ernest Vivian est dĂ©cĂ©dĂ© le 11 novembre 1999. 1908 Naissance de Philip Dunne . Philip Dunne est un scĂ©nariste et rĂ©alisateur amĂ©ricain nĂ© le 11 fĂ©vrier 1908 et mort le 2 juin 1992. En tant que scĂ©nariste : Le Dernier des Mohicans (The AccueilCultureMusique En partenariat avec Qobuz, plateforme musicale haute qualitĂ© PubliĂ© le 22/02/2013 Ă  1952 Simon Rattle aura 64 ans en 2018, date de son dĂ©part du Philarmonique de Berlin. ©Fred Toulet/Leemage Depuis qu'il a programmĂ© son dĂ©part du Philharmonique de Berlin, ses concerts deviennent plus prĂ©cieux encore. Le chef et la phalange sont Ă  Paris mardi et mercredi. Lorsque Simon Rattle est devenu directeur musical du Philharmonique de Berlin, en 2002, beaucoup ne donnaient pas cher de sa longĂ©vitĂ©. La rumeur parlait de tensions entre le chef et l'orchestre, et pourtant, de ­renouvellement en renouvellement, le mandat de Simon Rattlese sera prolongĂ© jusqu'en 2018 seize ans d'une union peut-ĂȘtre irrĂ©guliĂšre, mais formidablement stimulante et fructueuse. On pourra encore en juger mardi et mercredi Ă  la Salle Pleyel, Ă  Paris, oĂč l'Ă©talon-or des orchestres se produit avec son chef mois dernier, Rattle a annoncĂ© qu'il mettrait fin Ă  ses fonctions en 2018. Rappelant qu'il aurait alors 64 ans, il Ă©voque non sans humour la chanson des Beatles Will you still need me when I'm 64?» aurez-vous encore besoin de moi quand j'aurai 64 ans?».En annonçant son retrait cinq ans Ă  l'avance, il laisse le temps Ă  l'orchestre de prĂ©parer cette succession difficile. Car Ă  Berlin le directeur musical est Ă©lu par l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des musiciens, cas unique de dĂ©mocratie musicale. Certes, le Philharmonique de Vienne pratique aussi l'autogestion, mais il n'a pas de directeur musical! Le fait d'avoir Ă©tĂ© choisi par la majoritĂ© des musiciens confĂšre au chef une lĂ©gitimitĂ© inhabituelle il ne leur a pas Ă©tĂ© imposĂ© par une administration ou une tutelle comme c'est souvent le nouveaux candidats peuvent Ă©mergerLe poste fait des envieux. On se souvient de l'amertume de Sergiu Celibidache, Ă  qui Karajan fut prĂ©fĂ©rĂ© en 1955 pour la succession Wilhelm FurtwĂ€ngler. Ou de Lorin Maazel avalant son chapeau Ă  la mort de Karajan sĂ»r de son fait, il avait dĂ©jĂ  convoquĂ© les journalistes pour remercier l'orchestre, lorsque l'on apprit que Claudio Abbado avait Ă©tĂ© choisi. Rien de tel avec Daniel BarenboĂŻm, rival malheureux de Simon Rattle en 2002, mais qui fut toujours loyal envers son cadet qui pour 2018? Le nom de Daniel BarenboĂŻm est une fois de plus Ă©voquĂ©, mais quand Simon Rattle aura 64 ans lui en aura 76. En outre, il est l'heureux chef Ă  vie de la Staatskapelle de Berlin et s'engage corps et Ăąme pour son Orchestre du Divan, rĂ©unissant jeunes instrumentistes arabes et israĂ©liens. Le chouchou des Berliner est le charismatique Christian Thielemann, actuel chef de la Staatskapelle de Dresde. Un tel choix serait une vĂ©ritable dĂ©claration d'intentions autant l'Ă©lection de Simon Rattle Ă©tait une maniĂšre d'entrer dans l'Ăšre moderne, celle d'Internet et des nouveaux mĂ©dias, de l'internationalisation et de la diversification du rĂ©pertoire, de l'ouverture au jeune public, autant le choix de Thielemann signifierait le retour Ă  la grande tradition allemande et Ă  une sonoritĂ© plus germanique, dont certains ont encore aujourd'hui la nostalgie. Retour en arriĂšre ou revendication d'identitĂ©?Beaucoup de choses peuvent se passer d'ici Ă  2018 et de nouveaux candidats Ă©merger Andris Nelsons aura 40 ans, Gustavo Dudamel, 37 ; leur talent est grand tout comme leur Ă©nergie, nĂ©cessaire pour exercer une fonction qui est sociale et managĂ©riale autant que musicale, Ă  la tĂȘte d'une Ă©quipe de cent vingt-huit fortes tĂȘtes soucieuses de leur autonomie. En attendant, Simon Rattle est encore lĂ , et bien lĂ , pour cinq AUSSI» Simon Rattle ne repiquera pas en 2018» L'hommage de sir Simon Rattle Ă  Henri Dutilleux» Simon Rattle au sommet
Onva vous communiquer ici les solutions les moins onĂ©reuses pour rĂ©aliser les DCÉ du groupe Hybride ligue et pays : Le Challenger, AvancĂ©, Diabolique et MaĂźtre
Le sourire du football, le surnom de Ronaldinho Gaucho, non seulement pour le sourire qu'il arborait sur les terrains ou en dehors, mais aussi parce qu'il arrivait mĂȘme Ă  faire sourire ses adversaires. Celui qui fut le ballon d'or en 2005 et l'un des acteurs principaux du renouveau du FC Barcelone a dĂ©cidĂ© il y a Ă  peine quelques mois de raccrocher les crampons. Il a laissĂ© derriĂšre lui un nombre rmarquable de e trophĂ©es et de rĂ©compenses aussi bien collectives qu'individuelles sans oublier des images inoubliables. Comme il fallait s'y attendre, Nike, son sponsor depuis plus de 15 ans, a dĂ©cidĂ© de lancer une mini-saga de chaussures intitulĂ©e Nike R10 City Collection, qui rend hommage au brĂ©silien avec une Ă©dition exclusive de chaussures de futsal. Ces derniĂšres prĂ©sentent deux couleurs dont nous allons parler de suite. Elles retracent les dĂ©buts de la carriĂšre sportive et utilisent la base des mythiques Nike Tiempo 10R Dois portĂ©es par "Dinho" en exclusivitĂ© pendant son passage au Milan AC. Sur le premier modĂšle lancĂ©, les Nike Tiempo X Lunar, c'Ă©tait la couleur bleue qui apparaissait pour rendre hommage au premier club professionnel dans lequel Ronaldinho a effectuĂ© ses dĂ©buts. En plus des buts inscrits, cette Ă©tape fut marquĂ©e par sa premiĂšre convocation avec la sĂ©lection des moins de 20 ans. Le modĂšle suivant, de couleur noire fait rĂ©fĂ©rence au maillot du PSG qu'il a portĂ© en dĂ©barquant en Europe, Ă  Paris. Il ne fait nulle doute que la capitale garde un trĂšs bon souvenir et a su attirer l'attention des clubs europĂ©ens les plus voit clairement que Nike s'est inspirĂ© de la R10 Tiempo blanche et dorĂ©e de la saison 2005/2006, chaussure qui figure certainement dans le TOP des chaussures de football les plus lĂ©gendaires des 20 derniĂšres annĂ©es. Elles reprĂ©sentent quelques unes des meilleures annĂ©es du crack brĂ©silien qui portait alors le maillot du Barça, et ont Ă©tĂ© conçues avec des panneaux en cuir cousus pour conserver la forme de la chaussure. La semelle Ă©tait composĂ©e de fibre de carbone et les crampons coniques bĂ©nĂ©ficiaent de la technologie air zoom de Nike. Ronaldinho les portait pendant la finale de la Champions face Ă  Arsenal qui l'a vu remporter la coupe aux grandes oreilles, ou encore lors du clasico contre le Real Madrid lorsqu'il a reçu l'ovation du public du Santiago Bernabeu, Ă©merveillĂ© par la prestation et les buts du brĂ©silien. De mĂȘme, il s'agissait des chaussures les plus prisĂ©es des plus jeunes de cette Ă©poque. Le dernier des modĂšles retrace l'Ă©tape du brĂ©silien lorsqu'il arborait la tenue du Milan AC, une Ă©quipe qui a mis sa confiance aprĂšs un petit dĂ©clin avec le Barça. C'est lĂ  bas, en 2011, qu'il a pu ressurgir, notamment en inscrivant un but dans le derby milanais et en offrant le scudetto de la Serie A italienne. Nous retrouvons bien sĂ»r les couleurs rouge et noir faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la tenue des rossoneri. On a pu voir lors des Adieux de Ronaldinho , le logo R10 brodĂ© sur la tige ainsi que le typique salut surfiste sur la semelle intĂ©rieure avec le logo Nike. Les dĂ©tails ne s'arrĂȘtent ce pendant pas lĂ . Les trois coutures symbolisent en effet la samba, la famille et la joie. Enfin, un message apparaĂźt Ă  l'intĂ©rieur de la languette des 4 modĂšles "Le jeu avec la musique dans la tĂȘte". Les deux derniĂšres Ă©crites en catalan et italien. Nike a gĂątĂ© les fans de futsal. En effet, ces deux modĂšles apparaĂźtront Ă  travers les chaussures TiempoX et seront disponibles dans une grande variĂ©tĂ© de semelles, aussi bien pour les chaussures indoor que les chaussures Ă  semelle TURF dans diffĂ©rentes gammes et prix. Le pari de la marque amĂ©ricaine pour le futsal est de plus en plus notable, grĂące Ă  la diversitĂ© des modĂšles apparus ces derniers mois. Vous pourrez acquĂ©rir le 16 avril les nouveaux modĂšles des Nike R10 City Collection sur le site de FĂștbol D'ACHAT Chaussures de futsal Nike TiempoX Chaussures de futsal Nike HypervenomX Tenues officielles du FC Barcelone Tenues officielles du Milan AC ENLACES DE INTERÉS Au revoir Ronaldinho!Edition SpĂ©ciale Nike Hypervenom "Game of Gold" Contenus associĂ©s Le Nouveau Puma Liberty Pack Que se passe-t-il lorsque deux grandes marques comme Puma et Liberty London s'unissent? Ils crĂ©ent des paires de chaussures de football uniques. Aujourd'hui nous vous prĂ©sentons les nouvelles Ultra et Puma, qui naissent de cette collaboration Ă  l'occasion de l'Euro FĂ©minine 2022. 30 juin Nouveau Maillot du FC Barcelone pour la saison 22/23 Voici enfin le nouveau maillot du FC Barcelone, de la part de Nike. Époque de renouvellement au FC Barcelone dans beaucoup d'aspects qui est reflĂ©tĂ©e par ce maillot. Nous analysons tous les dĂ©tails tout de suite! 3 juin Nouveau Maillot du Real Madrid 2023 La saison n'est toujours pas finie, et le Real Madrid nous prĂ©sente son nouveau maillot domicile pour la saison 2022/2023, de la main de la marque allemande adidas. 16 mai NOTRE TOP 5 DES BONNES AFFAIRES DU BLACK FRIDAY Avis aux footballeurs! Voici ce que nous considĂ©rons comme Ă©tant les meilleurs produits Ă  acquĂ©rir pour le Black Friday sur le site de FĂștbol Emotion. 13 novembre Questions & commentaires AccĂ©dez Ă  votre compte et participez de maniĂšre active dans notre grande communautĂ© passionnĂ©s du football
ETYMOLOGIEet HISTOIRE de FOUGERES. FougĂšres tire son nom d'une famille de chevaliers du mĂȘme nom : le plus cĂ©lĂšbre d'entre eux, Raoul II, reconstruit en 1166 le chĂąteau fort de FougĂšres, rasĂ© par le roi d'Angleterre Henri II, et en fait un des plus puissants d'Europe.. FougĂšres doit son origine Ă  son chĂąteau, Ă©difiĂ© vers 1024 par Auffroy, son premier seigneur. CatĂ©gorie incroyable, mais vrai» un des dessins produits par le gouvernement pour illustrer les signes ostentatoires» et non ostentatoires»La proposition officielle d’une Charte des valeurs quĂ©bĂ©coises est une rĂ©plique parfaite des fuites mĂ©diatiques des derniĂšres semaines. Ce qui confirme, pour ceux qui en doutaient encore, qu’elles Ă©taient savamment orchestrĂ©es par le gouvernement lui-mĂȘme. Le ministre Bernard Drainville propose donc, comme on s’y attendait, une Charte Ă  deux volets et Ă  deux vitesses. Un premier volet suggĂšre une sĂ©rie de balises pour gĂ©rer les demandes d’accommodements religieux dans les institutions publiques. Pour le dĂ©tail complexe, voir le nouveau site gouvernemental dĂ©diĂ© au MalgrĂ© quelques bĂ©mols, cette initiative fait consensus au QuĂ©bec. Le gouvernement Charest ayant refusĂ© d’agir sur ce terrain aprĂšs la commission Bouchard-Taylor, mĂȘme les administrateurs publics le rĂ©clament depuis des annĂ©es. Non pas – contrairement Ă  ce que dit le ministre -, parce qu’il y a crise» ou que la paix sociale» serait menacĂ©e, mais parce que sans balises uniformisĂ©es, plusieurs cas documentĂ©s ont dĂ©montrĂ© la difficultĂ© rĂ©elle Ă  gĂ©rer ces demandes au cas par cas. La Tour de Babel Le ver dans la pomme, on le trouve dans le second volet de la proposition du ministre Drainville. Comme les fuites l’avaient annoncĂ©, il met au jeu une interdiction Ă©largie du port de signes religieux dans la fonction publique et parapublique. Y compris au municipal. Le tout Ă  gĂ©omĂ©trie extrĂȘmement variable. Ainsi, les conseils d’administration de certains organismes ou institutions pourraient faire une demande de retrait» renouvelable aux cinq ans. Nul doute qu’un tel rĂ©gime accoucherait d’une vĂ©ritable Tour de Babel. Une fonction publique fractionnĂ©e entre employĂ©s ayant droit» de porter un signe religieux et employĂ©s Ă  qui on le refuserait. Une ou un fonctionnaire aurait le droit» de porter un signe religieux Ă  un endroit, mais pas Ă  un autre. Les Ă©lus, provinciaux et municipaux, eux, seraient exemptĂ©s de toute interdiction. Tant qu’à pratiquer l’arbitraire, aussi bien se rĂ©server la moindre contrainte pour soi-mĂȘme, n’est-ce pas?
 Les exemples de combinaisons possibles, plus farfelues et discriminatoires les unes que les autres, ne manqueront sĂ»rement pas dans ce supposĂ© dĂ©bat». Dans la fonction publique et parapublique – dĂ©pendant de la gĂ©omĂ©trie variable du moment – une infirmiĂšre se verrait interdire son hijab ici, mais pas lĂ . Un musulman portant la barbe pour signifier sa foi, lui, la conserverait ici ET lĂ . Par contre, lance le ministre dans son infinie bontĂ©, de petits bijoux discrets en forme de croix, d’étoile de David ou de croissant musulman – du genre bagues, boucles d’oreilles ou petits pendentifs -, seraient permis. Un vrai Klondike pour les bijoutiers faisant dans le religieux /sic/. Absurde, en effet. L’archiviste travaillant dans un hĂŽpital qui ne se serait pas prĂ©valu de son droit de retrait» se verrait quant Ă  elle invitĂ©e» Ă  retirer la croix qu’elle porte au cou si jugĂ©e, par on ne sait trop qui, trop ostentatoire». Pendant ce temps, les crucifix seraient conservĂ©s sur les mĂȘmes murs du mĂȘme hĂŽpital pour des raisons patrimoniales». Kafka, rencontrez les Monty Python
 AprĂšs tout, si c’est bon pour le crucifix de l’AssemblĂ©e nationale, ce le serait sĂ»rement pour ceux des murs d’hĂŽpitaux. Bref, l’incohĂ©rence et l’absurde s’ajouteraient Ă  l’arbitraire. Bravo pour votre beau programme. Tout ça pour ça? Au-delĂ  des exemples sans fin, ce qui fait le plus problĂšme n’est pas anodin. Pour justifier une interdiction aussi Ă©largie qu’arbitraire du port de signes religieux, le gouvernement Marois se devait de dĂ©montrer aux QuĂ©becois l’existence documentĂ©e d’un problĂšme commandant une telle politique. Le fardeau de la preuve reposait sur ses Ă©paules. En annonçant sa proposition, il devait faire la preuve que le port de signes religieux par une minoritĂ© d’employĂ©s de l’État menacerait la neutralitĂ© religieuse de l’État. Et il devait prouver qu’il la menacerait de maniĂšre Ă  exiger le remĂšde» de cheval qu’il propose. Or, il ne l’a pas fait. Ce manquement est grave parce que bien au-delĂ  des dĂ©bats entre laĂŻcitĂ© dite ouverte» et fermĂ©e», entre multiculturalistes» et interculturalistes» ou entre juristes pro-Charte des droits canadienne» et pro-Charte quĂ©bĂ©coise des droits de la personne», la premiĂšre question Ă  mĂ©riter rĂ©ponse est prĂ©cisĂ©ment celle-lĂ  Le port de signes religieux par une minoritĂ© d’employĂ©s de l’État met-il ou non en danger la neutralitĂ© religieuse de l’État, l’égalitĂ© homme-femme et le vouloir-vivre ensemble quĂ©bĂ©cois? À cette question fondamentale, le gouvernement n’offre aucune rĂ©ponse autre que de parler de perceptions» et d’impressions». Or, on ne base pas des politiques publiques sur des impressions». Le gouvernement se devait aussi de faire la preuve que le port d’un signe religieux par un employĂ© de l’État viserait en fait, dixit le ministre, Ă  envoyer un message religieux» tout en risquant de miner sa crĂ©dibilité» dans l’exercice de ses fonctions et de verser dans le prosĂ©lytisme» religieux. Ses mots sont tout de mĂȘme lourds de sens. Il ne l’a pas fait. Silence radio. À l’opposĂ©, en 1977, le gouvernement LĂ©vesque livrait aux QuĂ©bĂ©cois une dĂ©monstration Ă©tayĂ©e de la nĂ©cessitĂ©, voire de l’urgence, d’une vĂ©ritable Charte de la langue française assortie de plusieurs mesures coercitives. Voir ici. Sa politique diviserait nĂ©cessairement les QuĂ©bĂ©cois francophones, anglophones et allophones, mais elle Ă©tait nĂ©cessaire. Et pourtant, pour sa Charte des valeurs» qu’il prĂ©sente comme Ă©tant la loi 101» des valeurs, le gouvernement Marois n’a soumis au jugement des QuĂ©bĂ©cois aucune dĂ©monstration factuelle et objective de la nĂ©cessitĂ© d’interdire les signes religieux. Il ne l’a pas fait pour deux raisons. Primo parce que cette preuve n’existe pas. Secundo parce que surfant sur une position dĂ©jĂ  populaire dans les sondages, il ne sent aucunement le besoin de prouver la nĂ©cessitĂ© objective de sa proposition. Le ministre Drainville reconnaĂźt mĂȘme n’avoir aucune idĂ©e du nombre d’employĂ©s qui seraient visĂ©s par cette interdiction. De toute Ă©vidence, le gouvernement n’a pas fait ses devoirs et c’est bien volontaire de sa part. La bouĂ©e Ă©lectorale Sa motivation premiĂšre saute aux yeux. Cette proposition populaire d’interdire le port des signes religieux dans les institutions publiques est une bouĂ©e Ă©lectorale souhaitĂ©e pour le gouvernement Marois. J’en expliquais ici les raisons. J’y rappelais aussi le petit cĂŽtĂ© dĂ©jĂ  vu» de cette stratĂ©gie. Reprise en 2012 sous forme d’engagement Ă©lectoral – quoique la plateforme promettait une Charte de la laĂŻcitĂ© et non de valeurs quĂ©bĂ©coises -, l’idĂ©e date en fait de 2007 En 2007, la situation pour le Parti quĂ©bĂ©cois Ă©tait bien pire encore. Il croupissait Ă  l’AssemblĂ©e nationale au rang de 3e parti depuis l’élection du 27 mars sous la direction d’AndrĂ© Boisclair. Le PQ n’avait rĂ©coltĂ© que 28% des voix alors que l’ADQ de Mario Dumont lui ravissait le statut d’opposition officielle. AprĂšs la dĂ©mission attendue de M. Boisclair, Mme Marois lui succĂ©dait en juin et opĂ©rait un double choix stratĂ©gique important 1 La mise de cĂŽtĂ© de tout Ă©chĂ©ancier ou engagement rĂ©fĂ©rendaire dans l’éventualitĂ© d’un retour au pouvoir. 2 En lieu et place, le PQ adoptait un positionnement moins pro-actif sur la souverainetĂ©, mais plus nationaliste. Sa recette se prĂ©senter Ă  l’électorat francophone comme l’ultime dĂ©fenseur de l’identitĂ© quĂ©bĂ©coise. Au PQ, c’était l’heure du grand retour du vocable Nous» comme leitmotiv – un Nous avec un N majuscule » Si sa Charte des valeurs» ne faisait pas Ă  nouveau office de bouĂ©e Ă©lectorale, le gouvernement Marois – minoritaire qu’il est -, se serait contentĂ© d’un encadrement nĂ©cessaire des demandes d’accommodements religieux. Ce qui, considĂ©rant l’inaction crasse de Jean Charest dans ce domaine, contribuerait nettement plus et mieux au vouloir-vivre ensemble» quĂ©bĂ©cois. Or, en allant aussi sur le terrain minĂ© des signes religieux Ă  quelques mois d’une possible Ă©lection gĂ©nĂ©rale – tout en le faisant Ă  gĂ©omĂ©trie variable pour bien Ă©paissir la sauce identitaire -, le gouvernement sait que sa proposition, telle que prĂ©sentĂ©e, ne sera jamais adoptĂ©e d’ici-lĂ . En fait, c’est peut-ĂȘtre mĂȘme ce qu’il souhaite. Il pourrait ainsi se prĂ©senter Ă  la prochaine campagne Ă©lectorale comme le seul parti capable de livrer» cette marchandise populaire. A la condition, bien sĂ»r, que les Ă©lecteurs lui donnent une majoritĂ© de siĂšges. Entre temps, il n’épargnera aucun effort dans ce sens. Sa campagne publicitaire Ă  elle seule coĂ»tera 1,9 millions de dollars en fonds publics. Quant au ministre Drainville, son jupon Ă©lectoraliste dĂ©passe jusqu’aux chevilles lorsqu’il appelle directement les QuĂ©bĂ©cois Ă  se mettre au tĂ©lĂ©phone» pour convaincre les dĂ©putĂ©s rĂ©calcitrants. Donc, les libĂ©raux, les caquistes et les deux Ă©lus de QuĂ©bec solidaire
 Scinder ou ne pas scinder? En fait, mĂȘme s’il venait Ă  scinder son Ă©ventuel projet de loi en deux projets distincts – un sur les demandes d’accommodements et un autre sur les signes religieux -, ça ne changerait rien Ă  sa stratĂ©gie globale. Le volet signes religieux» dans sa mouture actuelle Ă©tant promis Ă  un enterrement de premier ordre Ă  l’AssemblĂ©e nationale, il lui servirait tout autant de grand thĂšme Ă©lectoral. Pas le seul, mais bougrement important. Pour le dessert, le gouvernement servirait aux QuĂ©bĂ©cois une brochette de hauts-cris prĂ©visibles poussĂ©s en choeur par les partis fĂ©dĂ©raux. Le tout, accompagnĂ©e de son coulis d’éditoriaux hystĂ©riques et tout aussi prĂ©visibles traitant le QuĂ©bec dans son entier de xĂ©nophobe et de raciste. Au digestif, il se prĂ©senterait enfin aux Ă©lecteurs comme le grand dĂ©fenseur de l’identitĂ© quĂ©bĂ©coise. Le seul capable de rĂ©sister Ă  ces hordes de nĂ©gationnistes des valeurs» quĂ©bĂ©coises. Bref, pour le gouvernement pĂ©quiste, c’est gagnant-gagnant». Du moins, c’est son plan de match souhaitĂ©. Pour quelques votes de plus Au-delĂ  de l’habilitĂ© tactique indĂ©niable, il y aura toutefois un prix Ă  payer pour cette poignĂ©e de votes en plus pour le Parti quĂ©bĂ©cois. Le dĂ©bat sera acrimonieux. Parce que le gouvernement n’a livrĂ© aucune preuve de la nĂ©cessitĂ© de l’interdiction du port de signes religieux, l’opinion se scindera en deux blocs monolithiques un pour et un contre. L’électorat ne sera pas autant divisé» qu’il sera polarisĂ©. Comme je l’avançais ici, avec l’interdiction des signes religieux, le Parti quĂ©bĂ©cois semble avoir trouvĂ© sa propre politique de division» Ă©lectoraliste – son wedge politics issue», comme disent les Anglais Rappelons que le wedge politics» – ou stratĂ©gie de division – est un grand classique bien connu des analystes et des stratĂšges politiques. .. La politique de la division», c’est tenir une position inflexible sur un sujet fort et contentieux qui divise et polarise l’opinion publique; qui oppose le parti la dĂ©fendant Ă  celle des partis adversaires; et, enfin, qui l’aide Ă  consolider sa propre base. 
 cette stratĂ©gie, lorsque utilisĂ©e, l’est souvent par un parti quand une Ă©lection se pointe Ă  l’horizon et qu’elle se promet d’ĂȘtre une lutte serrĂ©e.» S’il est vrai que Stephen Harper est un virtuose de la politique de division, au QuĂ©bec, Jean Charest l’aura aussi pratiquĂ©e avec brio. Exemple en s’entĂȘtant Ă  refuser de rĂ©gler de maniĂšre honorable la question des droits de scolaritĂ©, Jean Charest avait choisi sciemment d’alimenter la crise. En 2012 – non sans hasard, une annĂ©e Ă©lectorale – sa confrontation ouverte avec un mouvement Ă©tudiant que son gouvernement libĂ©ral associait volontairement et Ă  rĂ©pĂ©tition Ă  la violence et l’intimidation» – aura polarisĂ© l’opinion publique Ă  l’extrĂȘme. Ajoutant une solide dose de provocation, il poussait mĂȘme l’enveloppe jusqu’à adopter une loi spĂ©ciale» limitant les libertĂ©s fondamentales d’association et de rĂ©union pacifique. Le rĂ©sultat fut Ă  l’avenant. Un bloc de QuĂ©bĂ©cois croyait que ces enfants gĂątĂ©s» menaçaient la paix sociale. L’autre Ă©tait persuadĂ© que l’accessibilitĂ© aux Ă©tudes supĂ©rieures Ă©tait menacĂ©e comme jamais. Dans les mĂ©dias sociaux, la polarisation menait Ă  une vĂ©ritable guerre de tranchĂ©es entre carrĂ©s verts» et rouges». Quand les mĂ©dias sociaux s’enflamment autant, que les partis politiques y envoient leurs mercenaires en grand nombre et que les attaques personnelles pleuvent, ça sent le wedge politics» Ă  plein nez. C’est ce qui s’est passĂ© lors du Printemps Ă©tudiant et non par hasard, c’est ce qui se passe depuis les premiĂšres fuites sur la Charte des valeurs. Alors que le ministre Drainville dit souhaiter un dĂ©bat serein et respectueux, son pugnace collĂšgue de l’Environnement postait ce message contraire sur son fil twitter quelques heures Ă  peine aprĂšs sa confĂ©rence de presse IntĂ©ressant de voir des personnalitĂ©s publiques sacrifier tant de leur capital de confiance Ă  la dĂ©magogie pour faire obstacle Ă  la charte.» Pas trĂšs Ă©difiant pour un ministre. Dans ce type d’enjeu aussi polarisĂ© que polarisant, on ne s’en sort pas, pour certains, le monde devient instantanĂ©ment noir et blanc. Les mĂ©chants d’un cĂŽtĂ© et les bons, de l’autre. Tout dĂ©pend, bien entendu, de la perspective
 En 2012, le PLQ n’hĂ©sita aucunement Ă  se livrer Ă  ce sport prisĂ© du wedge politics» en instrumentalisant la grĂšve Ă©tudiante Ă  des fins Ă©lectoralistes. La stratĂ©gie fut d’ailleurs d’une efficacitĂ© redoutable. Se prĂ©sentant comme le gardien de la loi et l’ordre», Jean Charest livrerait Ă  son parti une dĂ©faite remarquablement honorable dans les circonstances. MalgrĂ© trois mandats et neuf longues annĂ©es au pouvoir – sans compter les allĂ©gations de corruption – le PLQ rĂ©colterait 31,20% des voix contre les 31,95% du PQ. Et ce, avec un taux de participation Ă©levĂ© de 75%. La wedge politics» de Jean Charest n’aura certes pas livrĂ© un quatriĂšme mandat aux libĂ©raux. À l’impossible, nul n’est tenu. Mais en martelant Ă  satiĂ©tĂ© son message polarisant Ă  la mythique majoritĂ© silencieuse», l’ex-chef libĂ©ral aura contribuĂ© Ă  priver le PQ d’une majoritĂ©. Le prix Ă  payer pour la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise, quant Ă  lui, fut Ă©levĂ©. À entendre aujourd’hui le ministre Drainville implorer les QuĂ©bĂ©cois d’appeler les dĂ©putĂ©s opposĂ©s Ă  sa proposition pour leur dire leur dĂ©saccord, on dirait bien que la mĂȘme majoritĂ© silencieuse» reprend du service
 Et l’option souverainiste dans tout ça? Avec son virage identitaire enclenchĂ© en 2007, le Parti quĂ©bĂ©cois trouvait en fait une nouvelle sortie de secours. Son option, encore une fois, devenant accessoire. AprĂšs les fameuses conditions gagnantes» que Lucien Bouchard, une fois premier ministre, ne semblait jamais voir ou vouloir utiliser pour faire avancer l’option souverainiste, le PQ troquait l’avancement de son option pour un positionnement nationaliste/identitaire. Du genre ADQ +. En 2011, de sĂ©rieuses inquiĂ©tudes s’exprimĂšrent au sein du mouvement souverainiste Ă  la faveur d’une crise majeure au PQ. Le premier signe en fut la dĂ©mission des dĂ©putĂ©s Lisette Lapointe, Pierre Curzi, Jean-Martin Aussant et Louise Beaudoin. Sans compter le divorce politique fracassant entre Jacques Parizeau et Pauline Marois. À l’étĂ© 2011, la crĂ©ation du Nouveau Mouvement pour le QuĂ©bec NMQ scellait le tout. Dans leur manifeste fondateur, ces souverainistes qualifiaient carrĂ©ment le PQ de parti usé» et confus». DĂ©jĂ , il voyaient la tentative du PQ de rĂ©veiller» le sentiment identitaire – au lieu de plancher sur l’avancement positif de son option -, comme une chasse puĂ©rile aux conflits. Et surtout, comme un excellent moyen de dĂ©tourner la population du projet souverainiste». En effet, non seulement ce virage divisait dĂ©jĂ  les souverainistes entre eux – ce que le projet du ministre Drainville rĂ©ussit encore Ă  merveille -, il risquait aussi d’éloigner encore plus les communautĂ©s culturelles du projet souverainiste. Pour quelques votes de plus Ă  l’élection, combien cette Charte finira-t-elle par coĂ»ter Ă  une option souverainiste dĂ©jĂ  vacillante? Le temps saura bien le dire. Le risque, par contre, est rĂ©el. Le PQ semble mĂȘme prĂ©fĂ©rer sa Charte des valeurs Ă  la nĂ©cessitĂ©, bien plus rĂ©elle que d’interdire des signes religieux, d’augmenter considĂ©rablement les ressources humaines et financiĂšres pour l’intĂ©gration linguistique des nouveaux arrivants. Cette mesure serait pourtant nettement plus efficace pour le vouloir-vivre» ensemble quĂ©bĂ©cois. Un voyant jaune oubliĂ© En fait, cette inquiĂ©tude au sein mĂȘme du mouvement souverainiste s’exprimait dĂšs 2007, au moment du virage identitaire du Parti quĂ©bĂ©cois. DĂ©jĂ , le PQ proposait une fonction publique et parapublique exempte de tout symbole religieux, obligeant les employĂ©s de l’État Ă  laisser leur turban, kippa ou hidjab sur le pas de la porte des Ă©coles, hĂŽpitaux, centres de la petite enfance et autres ministĂšres». L’idĂ©e provoquerait cette rĂ©action sentie sous forme d’une lettre ouverte dans les pages du Devoir Nous 
 croyons qu’il est important que le QuĂ©bec puisse dĂ©battre sur les fondements de son identitĂ©. 
 Ce dĂ©bat, nous en sommes convaincus, fera valoir la nĂ©cessitĂ© pour le QuĂ©bec de devenir un pays, soit, par consĂ©quent, de rĂ©aliser la souverainetĂ©. Cependant, c’est avec inquiĂ©tude que nous constatons la dĂ©rive du dĂ©bat sur les accommodements raisonnables. 
 La question de l’identitĂ© quĂ©bĂ©coise resurgit sous la forme d’un nationalisme identitaire et populiste qui monopolise l’ensemble du dĂ©bat. Ce type de repli identitaire prĂ©sente une vision de l’identitĂ© nationale qui exige de tous des valeurs et un comportement uniformes. 
 L’immigrant est prĂ©sentĂ© comme la principale source de demande d’accommodements, de surcroĂźt pour des motifs religieux. Pourtant, la rĂ©alitĂ© est tout autre. 
 Nous tenons Ă  dĂ©noncer l’intolĂ©rance, voire l’intĂ©grisme, du discours ambiant. Car la laĂŻcitĂ© et les valeurs quĂ©bĂ©coises sont instrumentalisĂ©es, sinon pour Ă©liminer, du moins pour diluer la diversitĂ©. 
 On veut imposer aux employĂ©s de l’État une tenue vestimentaire exempte de tout symbole religieux. 
 Nos libertĂ©s de conscience, de religion et de culte sont garanties par les institutions dĂ©mocratiques et reprĂ©sentatives encadrĂ©es par la Charte quĂ©bĂ©coise des droits et libertĂ©s. Elles le sont pour tous, pas seulement pour la seule majoritĂ© catholique. Oui Ă  la laĂŻcitĂ©, non Ă  l’ostracisme. 
 Le mouvement souverainiste devrait ĂȘtre le premier Ă  rejeter le projet rĂ©trograde et irrĂ©aliste d’un mode de vie autarcique des QuĂ©bĂ©cois. Ne pas le faire nuirait Ă  tous les efforts des derniĂšres annĂ©es pour rejoindre les QuĂ©bĂ©cois issus de l’immigration. De plus, cela reviendrait Ă  passer Ă  cĂŽtĂ© des vrais dangers pour la culture quĂ©bĂ©coise le cadre fĂ©dĂ©ral et la mondialisation marchande et anglicisante. À trop associer Ă  l’immigration les craintes lĂ©gitimes de pertes sur le plan culturel, les QuĂ©bĂ©cois risquent encore une fois de manquer le vrai pouvoir la souverainetĂ©.  » Or, qui signaient cette lettre? De dangereux multiculturalistes? Des interculturalistes confus? Des radicaux de la religiositĂ©? Des serviteurs d’intĂ©gristes religieux? Des colonisĂ©s invertĂ©brĂ©s? Eh non. Les signataires Ă©taient membres du Groupe d’action politique des QuĂ©bĂ©cois issus de l’immigration du Parti quĂ©bĂ©cois
 Le patrimoine de chez-nous Dans l’incohĂ©rence et l’arbitraire inhĂ©rents au volet signes religieux» de la proposition» Drainville, on ne saurait ignorer non plus le cas» du crucifix de l’AssemblĂ©e nationale. Invitant au dĂ©bat et jurant la main sur le cƓur que cette interdiction de signes religieux ostentatoires» vise Ă  protĂ©ger la neutralitĂ© religieuse de l’État, Bernard Drainville n’hĂ©site pourtant pas Ă  refermer le mĂȘme dĂ©bat du moment oĂč il est question de ce crucifix. Pourquoi? Parce qu’il serait un objet patrimonial» et non religieux. La belle affaire. En fait, comme je persiste Ă  le rappeler depuis des annĂ©es dĂ©jĂ , ce crucifix n’a rien de patrimonial. Il fut installĂ© au-dessus de la tĂȘte du prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale en 1936 par le rĂ©gime ultraconservateur de Maurice Duplessis. Son but symboliser l’alliance politique du haut-clergĂ© catholique et de l’Union nationale. Sa prĂ©sence au cƓur mĂȘme du siĂšge de la dĂ©mocratie quĂ©bĂ©coise, c’est l’antithĂšse d’une vĂ©ritable neutralitĂ© religieuse de l’État. Pis encore, ce redoutable duo Duplessis-clergĂ© s’opposait Ă©galement becs et ongles au droit de vote pour les femmes. Qu’on le laisse trĂŽner ainsi tout en prĂ©tendant dĂ©fendre la neutralitĂ© religieuse de l’État et l’égalitĂ© hommes-femmes, c’est de l’imposture politique et intellectuelle. DĂ©cevant de voir le gouvernement se rĂ©clamer de l’exemple français de laĂŻcitĂ© – alors que le contexte est tout autre -, mais sans jamais mentionner qu’aucun crucifix ne trĂŽne au centre de l’AssemblĂ©e nationale française. L’impression laissĂ©e par le gouvernement est que sous le prĂ©texte d’ĂȘtre dorĂ©navant baptisĂ©e patrimoniale», la religion catholique aurait prĂ©sĂ©ance au QuĂ©bec dans cette pseudo neutralitĂ© religieuse de l’État. Soit dit en passant, comment une religion organisĂ©e, richissime et discriminatoire envers la moitiĂ© de l’humanitĂ© comme la plupart des autres religions organisĂ©es, peut-elle ĂȘtre sacrĂ©e tout Ă  coup patrimoniale» par des pouvoirs politiques? Serait-ce tourner le dos au passĂ©, comme le prĂ©tend le ministre, que de refuser cette catho-laĂŻcité»? Ou ne serait-ce pas plutĂŽt adopter une neutralitĂ© cohĂ©rente sans renier un passĂ© dont la place est dans les cours d’histoire, de science politique et de sociologie? Le chapelet de l’identitĂ© Noyer les balises essentielles pour mieux gĂ©rer les demandes d’accommodements religieux dans une vase incohĂ©rente et arbitraire d’une interdiction de signes religieux dont la nĂ©cessitĂ© objective n’est aucunement prouvĂ©e est certes une stratĂ©gie Ă©lectoraliste habile. Du moins, Ă  court terme. Le prix Ă  payer par le QuĂ©bec, par contre, n’en vaut pas la chandelle. Ni pour les QuĂ©bĂ©cois, dont l’opinion polarisĂ©e deviendra un pion Ă©lectoral pour les uns et les autres. Ni pour les intellectuels dont les sorties pourtant articulĂ©es sont de plus en plus ridiculisĂ©es dans les mĂ©dias sociaux du moment oĂč ils s’opposent en tout ou partiellement Ă  cette Charte des valeurs. Ni pour la grande rĂ©gion de MontrĂ©al. Elle n’avait vraiment pas besoin de ça Ă  l’aube d’une campagne Ă©lectorale cruciale pour elle. Ni pour des rĂ©gions que l’on tentera souvent Ă  tort d’opposer Ă  MontrĂ©al dans un dossier aussi sensible. Ni pour une fonction publique Ă  laquelle tous les gouvernements souhaitent depuis des dĂ©cennies qu’elle devienne encore plus reprĂ©sentative de la mixitĂ© socio-dĂ©mographique croissante du QuĂ©bec. Ni pour un mouvement souverainiste dĂ©jĂ  fragile et divisĂ©, lequel risque fort d’en sortir d’autant plus affaibli et Ă©cartelĂ©. À force de voir le PQ se chercher des sorties de secours depuis le dernier rĂ©fĂ©rendum pour Ă©viter de travailler Ă  l’avancement positif de son option, d’aucuns commenceront Ă  se demander si la chose l’intĂ©resse encore. À force de lĂącher la proie de son projet politique pour l’ombre d’une victoire Ă©lectorale rĂȘvĂ©e, d’aucuns finiront aussi par conclure qu’en bout de piste, le pouvoir pour le pouvoir est peut-ĂȘtre devenu ce qui l’intĂ©resse le plus. Si, dans les annĂ©es suivant le rĂ©fĂ©rendum de 1995, les grands esprits» sĂ»rs d’eux-mĂȘmes derriĂšre la Charte des valeurs avaient mis ne serait-ce qu’une fraction de leur habilitĂ© stratĂ©gique au service de l’option de leur parti, le QuĂ©bec serait peut-ĂȘtre un pays depuis longtemps
 Mais ça, c’est une autre histoire
 *** Enfin, il importe de noter que la motivation du gouvernement est essentiellement Ă©lectoraliste et non pas xĂ©nophobe. Il n’y a pas de Front national version quĂ©bĂ©coise dans notre parlement. Qui plus est, selon certains sondages, l’opinion publique» au Canada anglais serait Ă©galement divisĂ©e sur ces sujets sensibles. Au QuĂ©bec, par contre, la question se pose autrement. La proposition» d’une interdiction Ă  gĂ©omĂ©trie variable des signes religieux pour rĂ©gler un problĂšme» que le gouvernement refuse de dĂ©montrer, aura-t-elle malgrĂ© tout l’effet d’alimenter un sentiment d’exclusion au sein de certaines communautĂ©s quĂ©bĂ©coises? Bref, sans que sa motivation ne soit xĂ©nophobe, son annonce risque-t-elle toutefois de produire le mĂȘme effet? Y aura-t-il dommages collatĂ©raux sur ce plan majeur du mĂȘme vouloir-vivre» ensemble? La ligue des droits et libertĂ©s exprime dĂ©jĂ  cette inquiĂ©tude. En cela, elle ne sera ni la premiĂšre, ni la derniĂšre. .